Le premier ministre britannique, Gordon Brown a rejeté mardi le contenu du rapport publié par la Commission de la chambre des Lords britanniques qui remet en cause le besoin de la Grande Bretagne en immigrés et recommande l'instauration de quotas. L'immigration massive en Grande-Bretagne a eu "peu ou pas d'effet" positif sur l'économie, contrairement aux affirmations du gouvernement travailliste, estime un rapport parlementaire rendu public mardi, qui recommande l'instauration de quotas. "Notre conclusion générale est que les bénéfices économiques de l'immigration sont faibles ou insignifiants", écrivent les membres de la Commission des affaires économiques de la Chambre des Lords dans un rapport intitulé "Les répercussions économiques de l'immigration". "Les éléments disponibles suggèrent que l'immigration a eu un faible effet négatif sur les travailleurs les moins payés au Royaume-Uni et un faible effet positif sur les revenus des travailleurs les mieux payés", ajoute le texte. Lors de sa conférence de presse mensuelle, le Premier ministre a déclaré, en réponse à ce rapport, que la contribution des immigrés dans l'économie britannique dépasse les 6 milliards de livres. "Les craintes exprimées par la dite Commission seront prises en compte dans le cadre du nouveau système de notation qui favorisera uniquement les immigrés hautement qualifiés", a-t-il rassuré. Copié sur le modèle australien, ce système devra freiner le nombre d'immigrés qui ne sont pas de l'Union Européenne (UE). Pour ceux qui appellent à des restrictions sur le nombre d'immigrés en Grande Bretagne, il ne s'agit, a-t-il précisé, que des 20% d'immigrés hors de l'Union Européenne (UE) et les personnes hautement qualifiées dont l'économie britannique a besoin. Défendant la performance du parti travailliste depuis son accès au pouvoir en 1997, M. Brown a dit que le PIB est passé de 13900 livres en 1997 à 22840 en 2007. Les conclusions de ce rapport vont à l'encontre de la position du gouvernement travailliste de Gordon Brown qui a, de tout temps, estimé que l'immigration nourrit la dynamique économique britannique. Selon le gouvernement, pour 2006 seulement, l'implantation d'étrangers en Grande-Bretagne a ajouté six milliards de livres (7,6 milliards d'euros) au Produit intérieur brut (PIB). L'opposition conservatrice estime en revanche que l'afflux d'immigrés (1,5 million depuis 1997) met à rude épreuve les services publics et a accru les prix de l'immobilier, rendant plus difficile l'accès au logement préconisant également de limiter le nombre d'immigrés.