Par: Med. Wali Après avoir soumis au débat le projet de loi sur les Hydrocarbures devant l'Assemblée populaire nationale, le ministre de Finances, Mohamed Loukal, a pour sa part, présenté hier, le projet de loi de finances pour 2020, devant les mêmes parlementaires de la chambre basse du Parlement. Lors de la présentation, le ministre a, d'emblée, fait savoir que " cette dernière s'inscrit dans un contexte particulier caractérisé par les fluctuations internationales de l'énergie ", affirmant que " la préparation du projet de loi de finances pour 2020 était difficile compte tenu de la situation économique catastrophique affectée par l'instabilité des prix du pétrole sur le marché international, ce qui nécessitait la diversification des sources de financement en dehors des hydrocarbures. "
"PPour appuyer ses arguments, Loukal assure que " le Trésor public a subi une pression considérable depuis le premier semestre de 2014. Cette situation avait contraint les pouvoirs publics, à compter du dernier trimestre de 2017, à recourir à un financement non conventionnel pour faire face au déficit, ce qui fait que cette situation a nécessité l'utilisation de plus de 6 000 milliards de dinars de financement non conventionnel, jusqu'à janvier 2019 ", a-t-il indiqué dans sa présentation du projet de loi de Finances 2020.
" La réforme de la politique budgétaire est nécessaire " Pour réconforter le système fiscal, Mohamed Loukal a insisté " sur la nécessité de le réformer de manière à financer les dépenses publiques, et surtout pour suivre le rythme des conditions sociales et économiques. " Dans ce sillage, le représentant du gouvernement de Bedoui a ajouté que " le renforcement des ressources de collectes régulières devient possible une fois que tous les mécanismes sont en place pour promouvoir les investissements productifs dans les secteurs d'activité ", a-t-il ajouté. "L'accélération de la réforme de la politique budgétaire et la reconsidération du modèle de décaissement du budget général par le biais de la transition du modèle actuel à la budgétisation avec objectifs sont devenues impératives." Ceci, selon le ministre, va permettre au gouvernement " d'éviter le retrait de fonds supplémentaires du fonds de réserve pour les changes. "
" Le gouvernement s'attend à l'effondrement du fonds de réserves en 2021 " Par ailleurs, et lors de son intervention, l'ancien argentier de la Banque d'Algérie a fait part que " le gouvernement s'attend à ce que le fonds de réserves de change s'effondre pour atteindre un plafond de 51,6 milliards de dollars d'ici la fin décembre 2020. Ce solde équivaut à 12,4 mois d'importations de biens et de services ", signale le ministre en langue des chiffres. Tandis qu'il a insisté sur la nécessité pour l'Algérie de procéder à des réformes économiques à un rythme accéléré, le ministre des Finances signale que " cela justifie que le gouvernement s'appuie sur des politiques budgétaires prudentes, notamment par la poursuite de la rationalisation des dépenses publiques, et du maintien des licences d'importation, en particulier dans le secteur des services qui entraîne un déficit de la balance des paiements de 16%, ainsi que des importations de marchandises qui causent également un déficit budgétaire de 12%. " En outre, Mohamed Loukal a rappelé que " les réserves de change de l'Algérie (hors l'or) atteignaient à 82,12 milliards de dollars fin novembre 2018, contre 86,08 milliards de dollars fin septembre de la même année, et 88,61 milliards de dollars fin de juin 2018. "
6555 milliards de dinars jusqu'à la fin janvier 2019 Le ministre des Finances, Mohamed Loukal a déclaré que " l'Etat avait fait fonctionner jusqu'à la fin du mois de janvier dernier la planche à billets pour créer 6555 milliards de dinars ", déclarant dans ce sens que " le gouvernement s'attend à ce que le fonds de réserves de change s'effondre pour atteindre 51 milliards de dollars en décembre 2020. "En outre, le ministre a noté que l'Algérie " avait vendu un baril de pétrole en 2019 à 66,1 dollars le baril. C'est une baisse significative, par rapport, à 2018, qui avait enregistré 73 dollars le baril. Le volume de la dette intérieure a atteint 8580 milliards de dinars à la fin de 2019.
Allocation de 1797,6 milliards de dinars pour les transferts sociaux En dépit de cette crise économique atroce, le représentant du gouvernement a affirmé que " l'Etat a poursuivi sa politique de soutien social, où l'enveloppe financière consacrée aux transferts sociaux a atteint 1 797,6 milliards de dinars et ce, malgré une baisse enregistrée de 1,2%, par rapport à 2019.Dans ce registre, Loukal a insisté sur " la nécessité de rétablir les principaux soldes budgétaires internes et externes du pays grâce à un cadre strict et précis de mesures structurelles, tout en maintenant le soutien aux segments sociaux défavorisés et en maintenant le pouvoir d'achat, afin d'améliorer le cadre de vie des citoyens et maintenir le niveau d'investissement pour assurer la croissance économique, maîtriser la rationalisation des dépenses publiques et optimiser les recettes fiscales en améliorant la perception des impôts.
L'inflation devrait augmenter à 4,08% en 2020 Selon des prévisions, le gouvernement prévoit que l'inflation devrait atteindre 4,08% en 2020, alors que la croissance économique intérieure brute hors hydrocarbures devrait atteindre 1,8%. En même temps, les recettes des exportations des hydrocarbures devraient enregistrer une hausse de 2% en 2020, en raison de la hausse des quantités exportées. Concernant les dépenses budgétaires, elles ont été diminuées de 8,6% par rapport à 2019 pour atteindre le plafond de 7823 milliards de dinars.
Deux millions de nouveaux emplois en 2020 Le montant alloué par le gouvernement aux transferts sociaux s'est élevé à 1798 milliards de dinars, soit l'équivalent de 8,4% du PIB. Alors que plus de 2900 milliards de dinars ont été alloués à la masse salariale, qui a connu une hausse de 1430 milliards de dinars, par rapport à 2019. Du coup, le ministre a confirmé que " l'État a élaboré des mesures pour contrôler la masse des salaires. " D'autre part, Loukal dira que " le gouvernement a alloué plus de deux millions de nouveaux emplois aux secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la santé et de la formation professionnelle. "