Le projet de loi de finances 2019 (PLF) sera présenté en plénière, aujourd'hui, dimanche 11 novembre, à l'Assemblée populaire nationale (APN), par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. La présentation et les débats qui se poursuivront demain mettront en lumière un projet de loi de finances faisant la part belle aux dépenses sociales. En effet, selon les données du PLF-2019, la politique sociale de l'Etat va coûter au Trésor quelque 1763 milliards de dinars, soit près de 21% de la totalité du budget de l'année 2019. Cette enveloppe va couvrir, notamment le soutien aux familles, la dotation d'appui de 500 milliards de dinars à la Caisse nationale des retraites (CNR), la politique publique de santé et celle de l'habitat. Le solde global du Trésor pour l'exercice 2019 affichera un déficit de près de 2200 milliards de dinars. Ce déficit budgétaire, l'Algérie continuera à l'enregistrer pendant les deux prochaines années encore, selon le cadre budgétaire à moyen terme arrêté annuellement. Certes, le projet n'apporte pour le citoyen aucune surprise fiscale. Mais en même temps, ce projet ne prévoit pas de changements conséquents sur le plan économique. Cependant, il prévoit un effondrement des réserves de change et de l'économie nationale d'ici à 2021. Dans ces projections, le gouvernement prévoit un quasi-effondrement des réserves de change pour atteindre 33,8 milliards de dollars en 2021, ce qui exposerait l'Algérie à un probable endettement extérieur. En définitive, le PLF-2019 reste sur une vision de très court terme, en attendant l'évolution de la situation politique après le scrutin présidentiel de 2019. Il faut savoir que le projet de loi a été élaboré sur la base d'un prix référentiel de 50 dollars/baril. Pour ce qui est de la valeur de change du dinar algérien, il devrait se situer autour de 118 dinars/dollar, prix moyen annuel pour la période 2019-2021 avec une inflation de 4,5% en 2019 et 3,9% en 2020 et 3,5% en 2021. Selon les prévisions du PLF, la croissance économique augmentera, à moyen terme, à 3,4% en 2020 et 3,2% en 2021 avec une moyenne de croissance hors hydrocarbure de 3,1% en 2020-2021. Le projet de loi prévoit également une hausse du volume d'exportation des hydrocarbures de 4,2% en 2020 avec des recettes estimées à 34,5 milliards de dollars et de 2% en 2021 avec 35,2 milliards de dollars de recettes. Il est attendu aussi un recul de l'importation des marchandises à 44 milliards de dollars en 2019, 42,9 milliards de dollars en 2020, et 41,8 milliards de dollars en 2021. Ainsi, le déficit de la balance commerciale ralentira progressivement pour passer de 10,4 milliards de dollars en 2019 à 8,2 milliards de dollars en 2020 et 6,4 milliards de dollars en 2021, selon les prévisions du projet de loi de finances. Les députés de l'Assemblée nationale populaire (APN) n'auront droit qu'à deux jours pour examiner et débattre du projet de loi de finances de 2019. Ce qui suppose un examen des plus expéditifs. La réponse du ministre des Finances aux questions et observations relevées par les membres de l'APN durant les deux jours de ces débats interviendra demain, lundi 12 novembre, alors que le vote de ce projet de loi est prévu pour jeudi 15 novembre, indique l'agenda de l'APN. Saïd Smati