Dans la mémoire collective d'un peuple, il y a des moments tragiques qui ne s'effacent jamais malgré le temps passé, malgré l'oubli qu'on voudrait lui imposer. Dans la mémoire collective d'un peuple, il y a des moments tragiques qui ne s'effacent jamais malgré le temps passé, malgré l'oubli qu'on voudrait lui imposer. Le mois de juin replonge justement dans la sombre date qui restera unpoint noir de l'Histoire del'Algérie. Le 29 juin 1992, un des dignes fils del'Algérie, MohamedBoudiaf, était fauchépar les balles assassines d'un certain Boumaârafi. Une date tragique oùune des figures de l'Algériedisparaissaitcausant le désespoir de tout un peuple. Le "destin" a voulu qu'il soit sacrifié sur l'autel de la démocratie. Mais le "destin", ou plutôt les mains de la lâcheté et des ennemis de l'Algérie ontvoulu que Mohamed Boudiaf nous quitte avant de voir se concrétiser ce grand rêve. Un crime et beaucoup d'interrogationsjusqu'à ce jour non élucidées. Aujourd'hui, 26 ans après sonassassinat, Boudiaf n'a toujours pasété oublié par ses "enfants". Il est présentà chaque instant dans leurs pensées et actions. D'ailleurs, plusieurs pages lui ont été consacrées sur les réseaux sociaux. Son peuple ne l'a pasoublié, même les plus jeunes qui nel'ont jamais connu.Cette grande figure de la Guerre de libération nationale a certes marqué l'Histoire de l'Algérie lors de soncombat pour l'Indépendance, maisBoudiaf a indéniablement marqué, surtoutles jeunes, par son passage à latête du pays, une présidence n'ayantduré que 165 jours. Comme quoi letemps passé au sein du pouvoir ne détermine pas l'importance que pourrait lui donner un peuple, mais ce sont plutôt les actes et les principes desquelson se réclame. 26 ans sont déjàpassés depuis l'assassinat deMohamed Boudiaf, président du Haut comité d'Etat (HCE) à la maison de la cultured'Annaba où il animait une conférencedevant les cadres de la nation. Il étaitrevenu au pays de son exil marocainaprès la démission du président ChadliBendjedid, le 2 janvier 1992. Pour une Algérie meilleure Il est rappelé en Algérie pour venir y présider le HCE jusqu'au tragique 29 juin 1992 où il trouva la mort. Lors des 165 jours que durera son règne, ilsuscitera l'adhésion de tout le peuplealgérien. Il a pris la tête du HCE aumoment où l'Algérie entrait de plainpieddans une zone de turbulences politiques,et au bout de quelques semaines, les Algériens ont appris àconnaître l'homme et sa démarche et ont cru en lui pour une Algérie meilleure. Un espoir qui allait être vite brisé parune rafale de mitraillette tirée par unsous-lieutenant du Groupe d'interventionspécial (GIS), LambarekBoumaârafi, qui jeta une grenade pourfaire diversion et tira à bout portantsur le président le tuant sur le coup.Une commission d'enquête retient la thèse de l'acte isolé qui est cependant caractérisé par des zones d'ombre à cejour. Il est vrai qu'avant cet acte —isolé— perpétré par le sous-lieutenantLambarek Boumaârafi, le défunt présidentavait souvent dans ses interventions,discouru sur les méfaits de lamafia politico-financière. L'homme deNovembre parlait d'une rupture radicaleavec les pratiques désastreuses quiavaient cours en ce moment enAlgérie.Un chantier qui tenait particulièrementà coeur à l'un des principaux artisansdu déclenchement de la lutte armée quisera contrarié par l'acte "isolé" deBoumaârafi. C'est en 1945, après lesmassacres de Sétif-Guelma-Kherrata, que Mohamed Boudiaf rejoint le mouvementnationaliste de MessaliHadj en adhérant au PPA. Deux ans plus tard, en 1947, il participe à la créationde l'Organisation secrète en 1947,branche armée secrète du Mouvementpour le triomphe des libertés démocratiques(MTLD).Il fut chargé de mettre sur pied une cellulede l'OS dans le département de Constantine. Un travail dans la clandestinitéqui ne l'a pas empêchédes'entourer d'un noyau de militants quifut à l'origine du déclenchement de lalutte armée le 1er Novembre 1954. Il sera le coordinateur du "Groupe des22" qui déclenchera la lutte armée quimarque le début de la Guerre de libérationnationale, le 1er Novembre 1954.Deux ans plus tard, en août 1956, ce fut le Congrès de la Soummam à l'issue duquel il devient membre du CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne). La même année, il est arrêté en 1956 en compagnie de Mohamed Khider, MostefaLacheraf, Hocine Aït Ahmed etAhmed Ben Bella – tous dirigeants du FLN – par l'armée française suite à l'arraisonnement de l'avion qui les transportait du Maroc vers la Tunisie. Il sera libéré le 16 mars 1962 après les Accords d'Evian. Dès les premiersjours de l'Indépendance chèrement acquise, l'homme de Novembre ne tarda pas à exprimer ses idées qui "dérangeaient" les dirigeants de l'époque. Boudiaf, fidèle à ses idées, s'étant opposé au coup de force contre le GPRA par l'état-major général del'ALN des frontières, a connu la prison dans l'Algérie indépendante pour finalement s'astreindre à un exil forcé durant lequel il a fondé un parti d'opposition, le Parti de la révolution socialiste (PRS). A lamort du présidentBoumediene, il dissout le PRS et se consacre à ses activités professionnelles en dirigeant une briqueterie à Kénitra (Maroc), jusqu'au début de 1992 où il met fin à son exil. Il apparaissait comme un homme neuf, non impliqué dans la gestion desdifférents régimes et il est pressenti pour sortir le pays de l'impasse. Il disait vouloir mettrefin à la corruption qui gangrenait la société. Le destin de l'homme fut stoppé par l'acte "isolé" du sous-lieutenant Boumaârafi. Un acte qui a changé le cours de l'Histoire de l'Algérie. Oui, un acte lâche, méprisable... et qui a changé le cours de notre Histoire, qui a brisé nos espoirs et désespéré notre jeunesse. L'espoir assassiné Un acte qui nous a plongé dans la terreur et l'intolérance. Pourtant Boudiaf nous avait redonné confiance en notre avenir. C'est d'ailleurs ce qui avait été perçu par tout un peuple à travers le premier message de Boudiaf le 16 janvier1992. "L'Algérie est menacée, les ennemis d'hier et d'aujourd'hui conspirent contre son indépendance et son unité. Accepter le fardeau de la responsabilité en cette conjoncture est un devoir national qui vaut tous les sacrifices. Je reviens pour me tenir aux côtés des femmes et des hommes de ce pays quiaffrontent avec fermeté le défi, armés de loyauté et de sincérité pour le présent et l'avenir de cette patrie qu'ils portent dans leur coeur. (...) Les institutions de l'Etat doivent être respectées de tous. L'Etat doit demeurer un Etat de droit ou règnent justice, équité etégalité entre tous et d'où doit être bannie l'injustice à l'égard des plus faibles. L'unique voie qui nous permettra d'atteindreces objectifs est celle d'une démocratie authentique, et la démocratie ne signifie ni l'anarchie ni l'atteinte aux institutions de l'Etat. Je m'engage à ne ménager aucun effort en oeuvrant avec vous à trouver des solutions adéquates aux problèmes dont souffrent nos jeunes. Ce sera la priorité de notre action." Le mois de juin replonge justement dans la sombre date qui restera unpoint noir de l'Histoire del'Algérie. Le 29 juin 1992, un des dignes fils del'Algérie, MohamedBoudiaf, était fauchépar les balles assassines d'un certain Boumaârafi. Une date tragique oùune des figures de l'Algériedisparaissaitcausant le désespoir de tout un peuple. Le "destin" a voulu qu'il soit sacrifié sur l'autel de la démocratie. Mais le "destin", ou plutôt les mains de la lâcheté et des ennemis de l'Algérie ontvoulu que Mohamed Boudiaf nous quitte avant de voir se concrétiser ce grand rêve. Un crime et beaucoup d'interrogationsjusqu'à ce jour non élucidées. Aujourd'hui, 26 ans après sonassassinat, Boudiaf n'a toujours pasété oublié par ses "enfants". Il est présentà chaque instant dans leurs pensées et actions. D'ailleurs, plusieurs pages lui ont été consacrées sur les réseaux sociaux. Son peuple ne l'a pasoublié, même les plus jeunes qui nel'ont jamais connu.Cette grande figure de la Guerre de libération nationale a certes marqué l'Histoire de l'Algérie lors de soncombat pour l'Indépendance, maisBoudiaf a indéniablement marqué, surtoutles jeunes, par son passage à latête du pays, une présidence n'ayantduré que 165 jours. Comme quoi letemps passé au sein du pouvoir ne détermine pas l'importance que pourrait lui donner un peuple, mais ce sont plutôt les actes et les principes desquelson se réclame. 26 ans sont déjàpassés depuis l'assassinat deMohamed Boudiaf, président du Haut comité d'Etat (HCE) à la maison de la cultured'Annaba où il animait une conférencedevant les cadres de la nation. Il étaitrevenu au pays de son exil marocainaprès la démission du président ChadliBendjedid, le 2 janvier 1992. Pour une Algérie meilleure Il est rappelé en Algérie pour venir y présider le HCE jusqu'au tragique 29 juin 1992 où il trouva la mort. Lors des 165 jours que durera son règne, ilsuscitera l'adhésion de tout le peuplealgérien. Il a pris la tête du HCE aumoment où l'Algérie entrait de plainpieddans une zone de turbulences politiques,et au bout de quelques semaines, les Algériens ont appris àconnaître l'homme et sa démarche et ont cru en lui pour une Algérie meilleure. Un espoir qui allait être vite brisé parune rafale de mitraillette tirée par unsous-lieutenant du Groupe d'interventionspécial (GIS), LambarekBoumaârafi, qui jeta une grenade pourfaire diversion et tira à bout portantsur le président le tuant sur le coup.Une commission d'enquête retient la thèse de l'acte isolé qui est cependant caractérisé par des zones d'ombre à cejour. Il est vrai qu'avant cet acte —isolé— perpétré par le sous-lieutenantLambarek Boumaârafi, le défunt présidentavait souvent dans ses interventions,discouru sur les méfaits de lamafia politico-financière. L'homme deNovembre parlait d'une rupture radicaleavec les pratiques désastreuses quiavaient cours en ce moment enAlgérie.Un chantier qui tenait particulièrementà coeur à l'un des principaux artisansdu déclenchement de la lutte armée quisera contrarié par l'acte "isolé" deBoumaârafi. C'est en 1945, après lesmassacres de Sétif-Guelma-Kherrata, que Mohamed Boudiaf rejoint le mouvementnationaliste de MessaliHadj en adhérant au PPA. Deux ans plus tard, en 1947, il participe à la créationde l'Organisation secrète en 1947,branche armée secrète du Mouvementpour le triomphe des libertés démocratiques(MTLD).Il fut chargé de mettre sur pied une cellulede l'OS dans le département de Constantine. Un travail dans la clandestinitéqui ne l'a pas empêchédes'entourer d'un noyau de militants quifut à l'origine du déclenchement de lalutte armée le 1er Novembre 1954. Il sera le coordinateur du "Groupe des22" qui déclenchera la lutte armée quimarque le début de la Guerre de libérationnationale, le 1er Novembre 1954.Deux ans plus tard, en août 1956, ce fut le Congrès de la Soummam à l'issue duquel il devient membre du CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne). La même année, il est arrêté en 1956 en compagnie de Mohamed Khider, MostefaLacheraf, Hocine Aït Ahmed etAhmed Ben Bella – tous dirigeants du FLN – par l'armée française suite à l'arraisonnement de l'avion qui les transportait du Maroc vers la Tunisie. Il sera libéré le 16 mars 1962 après les Accords d'Evian. Dès les premiersjours de l'Indépendance chèrement acquise, l'homme de Novembre ne tarda pas à exprimer ses idées qui "dérangeaient" les dirigeants de l'époque. Boudiaf, fidèle à ses idées, s'étant opposé au coup de force contre le GPRA par l'état-major général del'ALN des frontières, a connu la prison dans l'Algérie indépendante pour finalement s'astreindre à un exil forcé durant lequel il a fondé un parti d'opposition, le Parti de la révolution socialiste (PRS). A lamort du présidentBoumediene, il dissout le PRS et se consacre à ses activités professionnelles en dirigeant une briqueterie à Kénitra (Maroc), jusqu'au début de 1992 où il met fin à son exil. Il apparaissait comme un homme neuf, non impliqué dans la gestion desdifférents régimes et il est pressenti pour sortir le pays de l'impasse. Il disait vouloir mettrefin à la corruption qui gangrenait la société. Le destin de l'homme fut stoppé par l'acte "isolé" du sous-lieutenant Boumaârafi. Un acte qui a changé le cours de l'Histoire de l'Algérie. Oui, un acte lâche, méprisable... et qui a changé le cours de notre Histoire, qui a brisé nos espoirs et désespéré notre jeunesse. L'espoir assassiné Un acte qui nous a plongé dans la terreur et l'intolérance. Pourtant Boudiaf nous avait redonné confiance en notre avenir. C'est d'ailleurs ce qui avait été perçu par tout un peuple à travers le premier message de Boudiaf le 16 janvier1992. "L'Algérie est menacée, les ennemis d'hier et d'aujourd'hui conspirent contre son indépendance et son unité. Accepter le fardeau de la responsabilité en cette conjoncture est un devoir national qui vaut tous les sacrifices. Je reviens pour me tenir aux côtés des femmes et des hommes de ce pays quiaffrontent avec fermeté le défi, armés de loyauté et de sincérité pour le présent et l'avenir de cette patrie qu'ils portent dans leur coeur. (...) Les institutions de l'Etat doivent être respectées de tous. L'Etat doit demeurer un Etat de droit ou règnent justice, équité etégalité entre tous et d'où doit être bannie l'injustice à l'égard des plus faibles. L'unique voie qui nous permettra d'atteindreces objectifs est celle d'une démocratie authentique, et la démocratie ne signifie ni l'anarchie ni l'atteinte aux institutions de l'Etat. Je m'engage à ne ménager aucun effort en oeuvrant avec vous à trouver des solutions adéquates aux problèmes dont souffrent nos jeunes. Ce sera la priorité de notre action."