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«L'Algérie doit construire impérativement une économie hors hydrocarbures» M. Salah Mouhoubi, docteur d'Etat en économie et en sciences politiques au midi libre
M. Salah Mouhoubi est docteur d'Etat en économie et en sciences politiques, et relations internationales, diplômé de l'Institut des hautes études internationales et de l'Institut des études politiques de Paris. Il a occupé les fonctions de directeur des études à la Banque d'Algérie, DGA du Centre africain d'études monétaires à Dakar (Sénégal), expert chargé des études auprès des banques françaises et saoudiennes et haut fonctionnaire à la présidence de la République. Par ailleurs, M. Mouhoubi est aussi auteur d'une dizaine d'ouvrages sur l'économie et les finances. M. Salah Mouhoubi est docteur d'Etat en économie et en sciences politiques, et relations internationales, diplômé de l'Institut des hautes études internationales et de l'Institut des études politiques de Paris. Il a occupé les fonctions de directeur des études à la Banque d'Algérie, DGA du Centre africain d'études monétaires à Dakar (Sénégal), expert chargé des études auprès des banques françaises et saoudiennes et haut fonctionnaire à la présidence de la République. Par ailleurs, M. Mouhoubi est aussi auteur d'une dizaine d'ouvrages sur l'économie et les finances. Midi Libre : Quel est l'impact de la baisse des prix du pétrole sur le développement de l'Algérie, sachant que son plan de relance économique repose essentiellement sur les rentes pétrolières ? M. Salah Mouhoubi : Concrètement, je pense que les répercutions peuvent être désastreuses à plus ou moins long terme. Cependant, le programme de relance économique 2004-2009 ne sera pas affecté par les retombées de la crise financière mondiale. Des enveloppes budgétaires ont été arrêtées et affectées pour la réalisation de tous les projets annoncés officiellement. Ceci suppose que tous les projets ont été décidés au préalable sur la base d'enveloppes budgétaires existantes et ficelées. Par contre au-delà de ce programme, la situation risque de connaître un recul, voire une crise majeure en matière de développement. Il ressort de la situation que nous traversons que le développement en Algérie demeure encore otage des jeux des prix du baril de pétrole, tant que la relance économique repose principalement sur les revenus du pétrole. Aussi, dois-je dire que tant que les investissements économiques ne reposent pas sur d'autres sources hors hydrocarbures, l'Algérie ne connaîtra pas de projets importants en matière de développement susceptibles d'apporter un changement positif. Ceci dit, la relance économique est tributaire des revenus pétroliers. Par conséquent, il faut dire que des arbitrages seront plus que nécessaires afin de déterminer les priorités et les hiérarchiser selon la nécessité pour pouvoir enfin poursuivre la dynamique de développement économique. Quelles sont, à votre avis, les politiques adéquates à même d'éviter à l'Algérie de dépendre du pétrole? Sur ce point précis, nous constatons que l'Algérie vit, malheureusement, un éternel recommencement. Depuis l'indépendance, les différents gouvernements qui se sont succédé ont tenté plusieurs politiques et stratégies de développement pour construire une économie et sortir du piège mortel de la rente pétrolière. De 1965 à 1979, l'Algérie a mis en place une stratégie ayant pour objectif principal de construire une économie forte et moderne. Celle-ci est, soulignons-le, basée sur les trois révolutions industrielle, agraire et culturelle. Toutefois, force est de constater que cette stratégie a échoué, suite à la chute des prix de l'or noir, qui constituait la seule ressource de financement de tous les projets lancés par les pouvoirs publics. Résultat : l'Algérie n'a pas pu construire son économie. Pis encore, elle n'a fait qu'enregistrer d'énormes dettes. Ainsi, nous établissons le constat suivant : l'Algérie a connu un développement inachevé et lié aux prix du pétrole. Après 1979, on a remis en cause la stratégie en question pour entamer une autre, mais au lieu de renforcer et de consolider la précédente, on avait détruit les acquis initiés. Bref, nous avons, encore une fois, fait fausse route. Puis, en 1986, l'Algérie s'enfonça encore dans le bourbier de la crise économique mondiale durant une décennie. Ainsi, l'économie nationale se trouvait sous ajustement structurel. Donc, sous perfusion. Son développement était alors mis entre parenthèses. Chez nous, il n'y a pas eu une stratégie claire, cohérente et durable, car tous les gouvernements qui se sont succédé se ressemblent. Chaque gouvernement a expérimenté sa propre vision. Aucun gouvernement n'a rendu des comptes ou appelé à le faire. Autrement dit, nous avons assisté continuellement à un bricolage économique et non à une relance économique en mesure d'asseoir une dynamique de développement. Signalons qu'à ce jour, l'Algérie, faut-il le préciser, n'a pas une économie diversifiée ouverte sur le monde compétitif et indépendante des hydrocarbures. Par ailleurs, il est important aussi de relever que nous n'avons jamais pris en considération les leçons tirées des échecs. Des échecs enregistrés au cours des expériences précédentes. Aujourd'hui, avec la crise financière, on assiste, la mort dans l'âme, au même scénario que celui intervenu au cours de l'année 1986 avec la chute des prix du pétrole et du dollar. Que voulez-vous dire par le même scénario? Je veux dire qu'on 1986, on aurait pu opter pour construire une économie en dehors des hydrocarbures pour éviter au pays de subir de manière frontale les chocs extérieurs de la crise. Pour preuve, en 2008, nous subissons une crise similaire à celle survenue en 1986. Ainsi, 12 ans après, le même scénario se répète. Nous avons lancé des projets en nous basant seulement sur les ressources et les revenus du pétrole. 12 ans après, nous lançons également des projets en comptant toujours sur les revenus du pétrole. Résultat : chute des prix du pétrole ce qui a impliqué un déséquilibre en matière de développement. Les mêmes causes donnent les mêmes résultats. Aujourd'hui, nous avons, une fois de plus, échoué à réduire la vulnérabilité structurale de l'Algérie. Etant donné que vous avez occupé le poste de correspondant de la banque d'Algérie auprès du FMI ensuite du Centre africain d'études monétaires au sein de la même institution, que pensez-vous de la mission du FMI en Algérie du samedi dernier ? La mission menée, samedi dernier, par le Fonds monétaire international en Algérie n'avait rien de spécial. C'est une mission ordinaire, qui entre dans le cadre des statuts de cette institution. A ce propos, il faut savoir qu'une équipe du FMI se rend annuellement dans chaque pays membre pour établir un rapport de consultation. Donc, sa mission en Algérie n'a rien apporté de spécial. Par ailleurs, il est à souligner qu'en général, le rapport du Fonds fait ressortir des diagnostics de l'économie, suivis d'observations ou de recommandations. Donc, comme il peut accorder un satisfecit, il peut également relever les points faibles de l'économie, et c'est ce qu'il a fait d'ailleurs avec l'Algérie. Franchement, la situation actuelle en Algérie est susceptible de connaître un mauvais détour. C'est un fait évident que reconnaissent tous les analystes avertis. Tandis que le FMI a admis clairement le bienfait de la politique d'investissement publique. Je dirai, quant à moi, que les recommandations du FMI à l'égard de l'Algérie en matière de politique d'investissement sont superflues et sournoises. Je pense même que le Fonds a dû prendre connaissance des dernières mesures du gouvernement algérien concernant l'acte d'investissement. Le Fonds a seulement suggéré à l'Algérie un développement sain de son système financier, sans qu'il donne une quelconque recommandation précise. Toutefois, il est à signaler que ce Fonds a toujours suggéré à l'Algérie de geler ses surliquidités d'argent, qui se trouvent dans les banques commerciales algériennes, qui s'élèvent à des centaines de milliards de dinars. Ces sources de surliquidités sont pourtant des capitaux très importants, qui demeurent dormants, et ce, au détriment d'un financement plus accru de l'économie nationale. L'Algérie ne peut développer son économie qu'en utilisant toutes ses ressources. Quelles conclusions tirez-vous de la rencontre du G8 ? Dès le début de la crise financière mondiale, la communauté internationale a éprouvé un besoin vital pour constituer un front uni afin de faire face à cette déferlante qui frappe l'économie mondiale de plein fouet. Au départ, il est à noter que les Etats-Unis d'Amérique ont été réticents quant à une réunion internationale, mais suite à l'aggravation de la crise et aux pressions de la communauté européenne et même des institutions de Bretton Woods, le principe d'une rencontre internationale s'impose, d'où l'idée de la rencontre du groupe du G7, qui s'est élargi à 20 pays, pour réunir en plus des pays riches des pays émergents, à l'exception de l'Arabie saoudite, ayant plus un poids financier qu'économique. D'ailleurs, la conclusion du sommet était d'entamer la relance économique mondiale, d'assurer une meilleure régulation du système financier international et d'apporter de nouveaux capitaux au Fonds monétaire international, ce qui explique, par conséquent la présence de l'Arabie saoudite à ce sommet. A cet effet, on peut dire que des négociations plus concrètes et sérieuses sont attendues au cours du mois d'avril 2009. Aussi, faut-il dire que le sommet du G 20 constitue l'aboutissement d'un compromis entre les thèses américaines et les réformes en profondeur du FMI et les thèses européennes, dont la finalité est sans doute d'arriver à l'instauration de la multipolarité économique et financière, qui passera par la fin de l'hégémonie mondiale du dollar. Avec cette crise financière mondiale, l'OPEP se trouve entre le marteau et l'enclume ? Il est, en effet, dans son intérêt que la crise s'estompe pour arriver à une structure du baril plus profitable. L'OPEP ne peut pas systématiquement baisser la production pétrolière afin de maintenir les prix du baril de pétrole sur le marché mondial. Cependant, il est, à mon avis, dans son intérêt de ne pas apparaître à l'économie mondiale comme un facteur d'empêchement pour redémarrer son économie et trouver une solution à la crise financière. D'ailleurs, même le Premier ministre britannique a mis en garde l'OPEP contre une telle tendance. Quelle stratégie doit entreprendre l'Algérie, à l'avenir, pour asseoir une économie forte et compétitive? Le seul grand défi qui s'impose à l'Algérie, et il n'y a pas d'autres, est sans doute celui de construire une vraie économie. Elle doit construire impérativement une économie hors hydrocarbures. C'est une nécessité vitale pour l'avenir du pays. Elle doit, à cet effet, se doter d'une feuille de route de 30 ans, correspondant à la durée de vie des hydrocarbures, pour mettre à niveau son agriculture et son industrie tout en tenant compte des potentialités existantes et des avantages comparatifs, voire de développer une politique agressive en matière de tourisme. En outre, elle doit parachever son projet de développement, étant donné que toutes les conditions adéquates existent déjà. Pour réussir cette mission, l'Algérie doit également maîtriser le secteur informel pour s'imposer comme un acteur important de la mondialisation. Par ailleurs, il faut aussi dire que la faiblesse de l'économie algérienne explique, à plus d'un titre, son absence lors de la rencontre du G20, qui a regroupé les pays développées et émergents, qui pèsent d'une manière ou d'une autre sur le marché mondial. K. L. C. Midi Libre : Quel est l'impact de la baisse des prix du pétrole sur le développement de l'Algérie, sachant que son plan de relance économique repose essentiellement sur les rentes pétrolières ? M. Salah Mouhoubi : Concrètement, je pense que les répercutions peuvent être désastreuses à plus ou moins long terme. Cependant, le programme de relance économique 2004-2009 ne sera pas affecté par les retombées de la crise financière mondiale. Des enveloppes budgétaires ont été arrêtées et affectées pour la réalisation de tous les projets annoncés officiellement. Ceci suppose que tous les projets ont été décidés au préalable sur la base d'enveloppes budgétaires existantes et ficelées. Par contre au-delà de ce programme, la situation risque de connaître un recul, voire une crise majeure en matière de développement. Il ressort de la situation que nous traversons que le développement en Algérie demeure encore otage des jeux des prix du baril de pétrole, tant que la relance économique repose principalement sur les revenus du pétrole. Aussi, dois-je dire que tant que les investissements économiques ne reposent pas sur d'autres sources hors hydrocarbures, l'Algérie ne connaîtra pas de projets importants en matière de développement susceptibles d'apporter un changement positif. Ceci dit, la relance économique est tributaire des revenus pétroliers. Par conséquent, il faut dire que des arbitrages seront plus que nécessaires afin de déterminer les priorités et les hiérarchiser selon la nécessité pour pouvoir enfin poursuivre la dynamique de développement économique. Quelles sont, à votre avis, les politiques adéquates à même d'éviter à l'Algérie de dépendre du pétrole? Sur ce point précis, nous constatons que l'Algérie vit, malheureusement, un éternel recommencement. Depuis l'indépendance, les différents gouvernements qui se sont succédé ont tenté plusieurs politiques et stratégies de développement pour construire une économie et sortir du piège mortel de la rente pétrolière. De 1965 à 1979, l'Algérie a mis en place une stratégie ayant pour objectif principal de construire une économie forte et moderne. Celle-ci est, soulignons-le, basée sur les trois révolutions industrielle, agraire et culturelle. Toutefois, force est de constater que cette stratégie a échoué, suite à la chute des prix de l'or noir, qui constituait la seule ressource de financement de tous les projets lancés par les pouvoirs publics. Résultat : l'Algérie n'a pas pu construire son économie. Pis encore, elle n'a fait qu'enregistrer d'énormes dettes. Ainsi, nous établissons le constat suivant : l'Algérie a connu un développement inachevé et lié aux prix du pétrole. Après 1979, on a remis en cause la stratégie en question pour entamer une autre, mais au lieu de renforcer et de consolider la précédente, on avait détruit les acquis initiés. Bref, nous avons, encore une fois, fait fausse route. Puis, en 1986, l'Algérie s'enfonça encore dans le bourbier de la crise économique mondiale durant une décennie. Ainsi, l'économie nationale se trouvait sous ajustement structurel. Donc, sous perfusion. Son développement était alors mis entre parenthèses. Chez nous, il n'y a pas eu une stratégie claire, cohérente et durable, car tous les gouvernements qui se sont succédé se ressemblent. Chaque gouvernement a expérimenté sa propre vision. Aucun gouvernement n'a rendu des comptes ou appelé à le faire. Autrement dit, nous avons assisté continuellement à un bricolage économique et non à une relance économique en mesure d'asseoir une dynamique de développement. Signalons qu'à ce jour, l'Algérie, faut-il le préciser, n'a pas une économie diversifiée ouverte sur le monde compétitif et indépendante des hydrocarbures. Par ailleurs, il est important aussi de relever que nous n'avons jamais pris en considération les leçons tirées des échecs. Des échecs enregistrés au cours des expériences précédentes. Aujourd'hui, avec la crise financière, on assiste, la mort dans l'âme, au même scénario que celui intervenu au cours de l'année 1986 avec la chute des prix du pétrole et du dollar. Que voulez-vous dire par le même scénario? Je veux dire qu'on 1986, on aurait pu opter pour construire une économie en dehors des hydrocarbures pour éviter au pays de subir de manière frontale les chocs extérieurs de la crise. Pour preuve, en 2008, nous subissons une crise similaire à celle survenue en 1986. Ainsi, 12 ans après, le même scénario se répète. Nous avons lancé des projets en nous basant seulement sur les ressources et les revenus du pétrole. 12 ans après, nous lançons également des projets en comptant toujours sur les revenus du pétrole. Résultat : chute des prix du pétrole ce qui a impliqué un déséquilibre en matière de développement. Les mêmes causes donnent les mêmes résultats. Aujourd'hui, nous avons, une fois de plus, échoué à réduire la vulnérabilité structurale de l'Algérie. Etant donné que vous avez occupé le poste de correspondant de la banque d'Algérie auprès du FMI ensuite du Centre africain d'études monétaires au sein de la même institution, que pensez-vous de la mission du FMI en Algérie du samedi dernier ? La mission menée, samedi dernier, par le Fonds monétaire international en Algérie n'avait rien de spécial. C'est une mission ordinaire, qui entre dans le cadre des statuts de cette institution. A ce propos, il faut savoir qu'une équipe du FMI se rend annuellement dans chaque pays membre pour établir un rapport de consultation. Donc, sa mission en Algérie n'a rien apporté de spécial. Par ailleurs, il est à souligner qu'en général, le rapport du Fonds fait ressortir des diagnostics de l'économie, suivis d'observations ou de recommandations. Donc, comme il peut accorder un satisfecit, il peut également relever les points faibles de l'économie, et c'est ce qu'il a fait d'ailleurs avec l'Algérie. Franchement, la situation actuelle en Algérie est susceptible de connaître un mauvais détour. C'est un fait évident que reconnaissent tous les analystes avertis. Tandis que le FMI a admis clairement le bienfait de la politique d'investissement publique. Je dirai, quant à moi, que les recommandations du FMI à l'égard de l'Algérie en matière de politique d'investissement sont superflues et sournoises. Je pense même que le Fonds a dû prendre connaissance des dernières mesures du gouvernement algérien concernant l'acte d'investissement. Le Fonds a seulement suggéré à l'Algérie un développement sain de son système financier, sans qu'il donne une quelconque recommandation précise. Toutefois, il est à signaler que ce Fonds a toujours suggéré à l'Algérie de geler ses surliquidités d'argent, qui se trouvent dans les banques commerciales algériennes, qui s'élèvent à des centaines de milliards de dinars. Ces sources de surliquidités sont pourtant des capitaux très importants, qui demeurent dormants, et ce, au détriment d'un financement plus accru de l'économie nationale. L'Algérie ne peut développer son économie qu'en utilisant toutes ses ressources. Quelles conclusions tirez-vous de la rencontre du G8 ? Dès le début de la crise financière mondiale, la communauté internationale a éprouvé un besoin vital pour constituer un front uni afin de faire face à cette déferlante qui frappe l'économie mondiale de plein fouet. Au départ, il est à noter que les Etats-Unis d'Amérique ont été réticents quant à une réunion internationale, mais suite à l'aggravation de la crise et aux pressions de la communauté européenne et même des institutions de Bretton Woods, le principe d'une rencontre internationale s'impose, d'où l'idée de la rencontre du groupe du G7, qui s'est élargi à 20 pays, pour réunir en plus des pays riches des pays émergents, à l'exception de l'Arabie saoudite, ayant plus un poids financier qu'économique. D'ailleurs, la conclusion du sommet était d'entamer la relance économique mondiale, d'assurer une meilleure régulation du système financier international et d'apporter de nouveaux capitaux au Fonds monétaire international, ce qui explique, par conséquent la présence de l'Arabie saoudite à ce sommet. A cet effet, on peut dire que des négociations plus concrètes et sérieuses sont attendues au cours du mois d'avril 2009. Aussi, faut-il dire que le sommet du G 20 constitue l'aboutissement d'un compromis entre les thèses américaines et les réformes en profondeur du FMI et les thèses européennes, dont la finalité est sans doute d'arriver à l'instauration de la multipolarité économique et financière, qui passera par la fin de l'hégémonie mondiale du dollar. Avec cette crise financière mondiale, l'OPEP se trouve entre le marteau et l'enclume ? Il est, en effet, dans son intérêt que la crise s'estompe pour arriver à une structure du baril plus profitable. L'OPEP ne peut pas systématiquement baisser la production pétrolière afin de maintenir les prix du baril de pétrole sur le marché mondial. Cependant, il est, à mon avis, dans son intérêt de ne pas apparaître à l'économie mondiale comme un facteur d'empêchement pour redémarrer son économie et trouver une solution à la crise financière. D'ailleurs, même le Premier ministre britannique a mis en garde l'OPEP contre une telle tendance. Quelle stratégie doit entreprendre l'Algérie, à l'avenir, pour asseoir une économie forte et compétitive? Le seul grand défi qui s'impose à l'Algérie, et il n'y a pas d'autres, est sans doute celui de construire une vraie économie. Elle doit construire impérativement une économie hors hydrocarbures. C'est une nécessité vitale pour l'avenir du pays. Elle doit, à cet effet, se doter d'une feuille de route de 30 ans, correspondant à la durée de vie des hydrocarbures, pour mettre à niveau son agriculture et son industrie tout en tenant compte des potentialités existantes et des avantages comparatifs, voire de développer une politique agressive en matière de tourisme. En outre, elle doit parachever son projet de développement, étant donné que toutes les conditions adéquates existent déjà. Pour réussir cette mission, l'Algérie doit également maîtriser le secteur informel pour s'imposer comme un acteur important de la mondialisation. Par ailleurs, il faut aussi dire que la faiblesse de l'économie algérienne explique, à plus d'un titre, son absence lors de la rencontre du G20, qui a regroupé les pays développées et émergents, qui pèsent d'une manière ou d'une autre sur le marché mondial. K. L. C.