Depuis déjà un certain temps, Alger et ses environs se sont transformés en un immense chantier de travaux de ravalement des façades d'un grand nombre de bâtisses. On peut voir ces hommes (peintres, maçons) suspendus à plus de 25 mètres du sol sur des échafaudages accrochés à des cordes usées. Depuis déjà un certain temps, Alger et ses environs se sont transformés en un immense chantier de travaux de ravalement des façades d'un grand nombre de bâtisses. On peut voir ces hommes (peintres, maçons) suspendus à plus de 25 mètres du sol sur des échafaudages accrochés à des cordes usées. Des hommes suspendus à une hauteur donnant le vertige, tentant de maintenir leur équilibre à l'aide d'une perche, sur un plateau mobile se balançant dans tous les sens. Vous pensez avoir deviné la profession de ces hommes? Détrompez-vous, ce ne sont pas des acrobates dans un numéro d'équilibrisme de cirque. Ce sont des pères de famille, de jeunes chômeurs de tous âges qui risquent leurs vies chaque jour que Dieu fait afin de tenter de préserver le «peu de dignité qui nous reste », nous dira un ouvrier abordé sur un de ces chantiers de tous les dangers, il nous dira également : «Qui nourrira mes deux enfants ?» Il se dit prêt à «risquer» sa vie pour subvenir aux besoins de sa petite famille. En effet, depuis déjà un certain temps, Alger et ses environs se sont transformés en un immense chantier de travaux de ravalement des façades d'un grand nombre de bâtisses. On peut voir ces hommes (peintres, maçons) suspendus à plus de 25 mètres du sol sur des échafaudages accrochés par des cordes usées. Sans aucune protection, ni casque ni corde de sécurité ou lunettes pour se protéger des éventuels éclats. Loin des regards des entrepreneurs ou plutôt des négriers des temps modernes qui font fortune en investissant dans la misère et la détresse de ces ouvriers. Nous avons pu approcher ces derniers lors de leur pause-déjeuner. Durant quelques minutes, nous nous sommes plongés avec ces malheureux travailleurs dans un monde sombre plein de souffrances et de détresse. En effet ces malheureux risquent leur vie quotidiennement pour 600DA Payés à la journée, la majorité des travailleurs interrogés déplorent le maigre salaire octroyé par leurs patrons par rapport aux efforts consentis et à la nature du travail effectué dans des conditions particulièrement dangeureuses. «Je risque ma vie et l'avenir de ma famille pour 600 DA la journée» nous dira un ouvrier, la quarantaine. On apprendra aussi que les jours chômés ne sont pas payés (week-ends, jours fériés). Quant à l'assurance et les contrats, sur les 50 personnes interrogées sur plusieurs chantiers, 47 d'entre eux nous confirmeront qu'ils n'ont aucune assurance. Le reste, soit 6%, comptent sur la bonne foi de leurs employeurs. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises car en ce qui concerne les contrats d'embauche, tous les ouvriers, sans exception, n'ont jamais signé le moindredocument attestant leur recrutement par l'entreprise qui les emploie. «Je peux être renvoyé du jour au lendemain sans aucun recours», nous affirmera un de ces travailleurs. Une simple copie de leur pièce d'identité fait office de contrat de travail, d'assurance, cela, selon les chefs d'entreprise bien entendu. La plupart des travailleurs nous confirmeront qu'ils n'ont jamais fait objet de contrôle, les rares fois où ils ont eu à être contrôlés sur le chantier, l'employeur s'arrange toujours pour renverser la situation en sa faveur en un laps de temps. Résignés à leur tragique sort, ces laissés- pour-compte avouent être complices de cette situation et participent de ce fait en partie à leur propre malheur. Ils nous affirment que la démission des autorités a aggravé la situation. «Tout le monde sait comment cela fonctionne dans le bâtiment mais chacun trouve son compte», dira un ouvrier. Et un autre de renchérir, «ils (les autorités) ne peuvent pas continuer à faire semblant de ne pas nous voir». Impuissants et ne pouvant dénoncer de pareilles pratiques de peur de se voir renvoyer, les malheureux s'interrogent : Qui nous protégera ? » pointant du doigt une administration très critiquée et accusée souvent de complicité. Un passant qui s'était joint à la discussion nous fera remarquer la présence de bureaux de l'Inspection du travail à quelques pas du chantier, il nous dira d'un ton accusateur, «chaque matin ils les voient et sont au courant de la situation, mais ils ne bougent pas le petit doigt». S. Z. Des hommes suspendus à une hauteur donnant le vertige, tentant de maintenir leur équilibre à l'aide d'une perche, sur un plateau mobile se balançant dans tous les sens. Vous pensez avoir deviné la profession de ces hommes? Détrompez-vous, ce ne sont pas des acrobates dans un numéro d'équilibrisme de cirque. Ce sont des pères de famille, de jeunes chômeurs de tous âges qui risquent leurs vies chaque jour que Dieu fait afin de tenter de préserver le «peu de dignité qui nous reste », nous dira un ouvrier abordé sur un de ces chantiers de tous les dangers, il nous dira également : «Qui nourrira mes deux enfants ?» Il se dit prêt à «risquer» sa vie pour subvenir aux besoins de sa petite famille. En effet, depuis déjà un certain temps, Alger et ses environs se sont transformés en un immense chantier de travaux de ravalement des façades d'un grand nombre de bâtisses. On peut voir ces hommes (peintres, maçons) suspendus à plus de 25 mètres du sol sur des échafaudages accrochés par des cordes usées. Sans aucune protection, ni casque ni corde de sécurité ou lunettes pour se protéger des éventuels éclats. Loin des regards des entrepreneurs ou plutôt des négriers des temps modernes qui font fortune en investissant dans la misère et la détresse de ces ouvriers. Nous avons pu approcher ces derniers lors de leur pause-déjeuner. Durant quelques minutes, nous nous sommes plongés avec ces malheureux travailleurs dans un monde sombre plein de souffrances et de détresse. En effet ces malheureux risquent leur vie quotidiennement pour 600DA Payés à la journée, la majorité des travailleurs interrogés déplorent le maigre salaire octroyé par leurs patrons par rapport aux efforts consentis et à la nature du travail effectué dans des conditions particulièrement dangeureuses. «Je risque ma vie et l'avenir de ma famille pour 600 DA la journée» nous dira un ouvrier, la quarantaine. On apprendra aussi que les jours chômés ne sont pas payés (week-ends, jours fériés). Quant à l'assurance et les contrats, sur les 50 personnes interrogées sur plusieurs chantiers, 47 d'entre eux nous confirmeront qu'ils n'ont aucune assurance. Le reste, soit 6%, comptent sur la bonne foi de leurs employeurs. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises car en ce qui concerne les contrats d'embauche, tous les ouvriers, sans exception, n'ont jamais signé le moindredocument attestant leur recrutement par l'entreprise qui les emploie. «Je peux être renvoyé du jour au lendemain sans aucun recours», nous affirmera un de ces travailleurs. Une simple copie de leur pièce d'identité fait office de contrat de travail, d'assurance, cela, selon les chefs d'entreprise bien entendu. La plupart des travailleurs nous confirmeront qu'ils n'ont jamais fait objet de contrôle, les rares fois où ils ont eu à être contrôlés sur le chantier, l'employeur s'arrange toujours pour renverser la situation en sa faveur en un laps de temps. Résignés à leur tragique sort, ces laissés- pour-compte avouent être complices de cette situation et participent de ce fait en partie à leur propre malheur. Ils nous affirment que la démission des autorités a aggravé la situation. «Tout le monde sait comment cela fonctionne dans le bâtiment mais chacun trouve son compte», dira un ouvrier. Et un autre de renchérir, «ils (les autorités) ne peuvent pas continuer à faire semblant de ne pas nous voir». Impuissants et ne pouvant dénoncer de pareilles pratiques de peur de se voir renvoyer, les malheureux s'interrogent : Qui nous protégera ? » pointant du doigt une administration très critiquée et accusée souvent de complicité. Un passant qui s'était joint à la discussion nous fera remarquer la présence de bureaux de l'Inspection du travail à quelques pas du chantier, il nous dira d'un ton accusateur, «chaque matin ils les voient et sont au courant de la situation, mais ils ne bougent pas le petit doigt». S. Z.