La langue de bois est une constante nationale, en Algérie. Outrancière, ne tenant compte de rien, même pas du ridicule, elle ne craint pas de laisser libre cours à sa faconde, à ses énormités, et montre bien tout le mépris qu'ont les barons du régime du peuple qu'ils tiennent en otage. Ainsi au sujet de la visite de Claude Gueant à Alger, qui n'a pas été reçu par le Président Bouteflika, par mesure de « rétorsion » contre les propos récents de Kouchner, un « haut fonctionnaire », qui a pris le soin de rester anonyme, on se demande bien pourquoi, a fait cette déclaration à TSA :« encore une fois, le président Bouteflika est un homme sage qui aime la paix et adore les hommes de bonne volonté. Mais il est président d'un peuple exigeant et fier dont il ne peut pas ne pas être le porte-drapeau ». Ainsi donc, Bouteflika nous aime et nous respecte. Il se considère comme notre porte-drapeau. Tiens donc ! Et il a été offusqué par les paroles de Kouchner qui à dit que rien ne changerait entre la France et l'Algérie tant que les barons de ce régime sont encore de ce monde. Parce que c'est ça qu'il a dit en réalité, dans sa déclaration sibylline et toute diplomatique. Et le régime l'a bien compris. Et comme à son habitude, il a jeté des cris d'orfraie, essayant de faire croire que c'est la génération de novembre qui est ciblée. Et patati et patata, dans la même veine, avec la même langue de bois. Encore un peu, et les relais habituels se seraient proposés de réunir un million de signatures. Comme à chaque fois que le régime risque de paraître sous son véritable jour. Parce qu'il faut entretenir l'illusion, faire croire que ceux qui ont fait main basse sur le pays sont des révolutionnaires de novembre, que le peuple leur est attaché, qu'ils lui sont dévoués et bla bla bla. Mais le peuple algérien, n'est pas si exigeant que cela, ni si fier, puisqu'il accepte de se faire opprimer ainsi, par une vulgaire association de malfaiteurs. Par contre, le peuple algérien est patient. Il attend son heure et il sait que le temps travaille pour lui. Parce que le temps fera son oeuvre, et qu'il fera passer aux égouts de l'histoire tous ceux qui l'ont meurtri. Un par un !