Nous sommes en face d'un système politique en fin de cycle, antinational, criminel et profondément corrompu qui ne recule devant rien pour préserver ses privilèges mal acquis. Face à ce régime illégitime c'est le vide politique sidéral. Il n'existe pas de véritable opposition. La majorité des partis politiques a été préfabriquée par les labos de la police politique. Ce qui reste est empêtré dans des problèmes internes inextricables. Beaucoup d' « intellectuels » lâches et hautains, ne daignent pas se mêler au « ghachi » qu'ils méprisent et ce dernier le leur rend bien d'ailleurs. Il reste cependant de très nombreux électrons libres ici et en exil qui s'agitent mais qui n'arrivent pas à constituer une force agissante. La société, devant cette situation déplorable est totalement désorientée, ce qui ne facilite pas les choses. Telle est la triste réalité que nous vivons, hélas. Je crois à mon humble avis que l'opposition est à reconstruire sérieusement sur des bases saines. En cette phase cruciale que traverse notre pays assis sur un véritable volcan qui peut faire éruption à tout instant, aucun parti, aucune tendance et aucun « zaïm » ne peut à lui seul mener cette lutte pour le changement du système. Le 4e mandat, cet écran de fumée derrière lequel s'entredéchirent les différents gangs du système moribond et la énième mascarade qui s'annonce pour avril 2014 sont une occasion pour nous de dire stop à l'imposture qui dure depuis plus de 50 ans mais aussi de nous unir, de réfléchir et d'agir en présentant une alternative démocratique crédible à notre peuple désabusé. Il est impératif de rassembler toutes les volontés politiques, intellectuelles et citoyennes, toutes tendances confondues et sans exclusion aucune, autour d'un compromis politique. Ce dernier est une forme de charte politique et éthique qui doit être acceptée et respectée par toutes ces volontés qui œuvreront à cette dynamique et qui sera très claire et sans aucune ambiguïté sur les questions politiques de l'heure et qui souvent nous ont divisé. Il s'agit de notre Algérianité forgée par l'histoire et dont ses fondements ne doivent pas servir de fonds de commerce politique, la démocratie comme moyen de gestion politique, la sacralité des droits de la personne humaine, le respect et la promotion de nos cultures dans toutes leurs diversités, le rôle de l'armée qui doit être celui de toute armée républicaine. Tout comme la phase transitoire sera définie pour préparer l'élection d'une Assemblée Constituante et qui aboutira à l'adoption d'une constitution issue pour la première fois de la volonté populaire et à une élection présidentielle et des institutions de l'Etat de Droit. Ce compromis politique est très important. Il permet de baliser le terrain politique et d'éviter tout dérapage et tout débordement d'une quelconque partie au cours de cette dynamique du changement et de la phase critique de transition. Tout comme il est important que tous les partenaires politiques se débarrassent pour un certain moment de leurs carcans idéologiques, le temps de remettre l'Algérie sur ses rails et là, chacun pourra rejoindre sa tendance politique et participer de manière loyale et selon les règles définies par la Constitution, aux joutes électorales, le peuple souverain étant le seul juge. Le travail consensuel devra être de règle durant cette transition d'un régime délabré vers un Etat de Droit et des libertés démocratiques. Nous insistons sur le fait que le changement doit être pacifique et radical. Il ne s'agit pas de changer quelques figures du régime mais de changer le système dans sa totalité. Et qui dit changement radical dit remise de tous les instruments du pouvoir aux représentants authentiques du peuple, élus démocratiquement. Seul ce changement mettra fin à la cruciale question de la LEGITIMITE DU POUVOIR, cause de la grave crise politique qui perdure depuis 1962.