Il est difficile de parler d'élections dans un système perverti comme le système algérien, quand nous savons que toutes les élections depuis l'indépendance ont été traficotées par les « services » et son appareil boulitico-administratif. De véritables mascarades ! Encore une fois, le pouvoir va mobiliser sa clientèle larbine et rentière, ce que j'appelle Ahl el wala oua el inbitah (famille de l'allégeance et de l'aplat-ventrisme) et organiser ce que le peuple appelle le « carnaval fi dechra » pour renouveler sa chambre d'enregistrement, dont la facticité et la vacuité ne sont plus à démontrer. Peut-on parler de vie politique quand nous savons que l'écrasante majorité des « élus » est désignée en réalité par les officines et selon des quotas bien définis dans le cadre d'une fausse carte politique adaptée à la conjoncture du moment et des « équilibres internes » ? Peut-on parler de vie politique avec un multipartisme de façade, des partis préfabriqués servant de faire-valoir, un syndicalisme de service et des élections truquées en permanence ? Peut-on parler d'élections quand des strapontins sont achetés à coup de centaines de millions ? Le fossé ne fait en réalité que se creuser entre les citoyens et ce pouvoir honni, ce qui prolonge et aggrave un peu plus la crise politique. Mais le régime n'en a cure. Sa violence est là pour faire rentrer son ghachi a beit etaâ (maison de l'obéissance). Pour les citoyennes et citoyens honnêtes de ce pays, s'inscrire dans la stratégie du pouvoir en participant à cette vie politique factice, c'est participer à leur propre destruction et à celle du pays. Salah-Eddine SIDHOUM