Où sont passés les idéaux du premier novembre d'une Algérie libre, démocratique et sociale ? Ou sont passés les valeurs de fraternité, de solidarité, de justice et de liberté investis par notre peuple dans son combat libérateur ?Foulés aux pieds par un système mafieux et prédateur géré par des escrocs et usurpateurs. LE PREMIER NOVEMBRE TRAHI DÈS L'INDEPENDANCE Dès l'indépendance le clan de Oujda (Boumediene, Ben Bella et Bouteflika) a pris le pouvoir par la force pour imposer un pouvoir militaro-politique encore en vigueur jusqu'à aujourd'hui. En s'appuyant sur la puissante armée des frontières, ce clan a mené une guerre impitoyable contre les moudjahidines de l'intérieur et les structures issues de la révolution.Les chefs historiques de la révolution sont éliminés physiquement, jetés en prison ou poussés à l'exil. Dans cette sale guerre contre la révolution et ses symboles, Boumediene est aidé par des officiers issus des DAF (déserteurs de l'armée française) qui finiront par prendre les commandes du pays 30 ans plus tard (Nezzar, Belkheir, Touati, Lamari…). LES CONSTITUTIONS SE SUCCÈDENT, LE SYSTÈME RESTE De Ben Bella à Tebboune, chaque président désigné par le haut commandement militaire se dote d'une constitution et présente son règne comme une étape nouvelle en rupture avec le passé et dissocié des autres étapes et de leur continuité historique. Chaque président désigné arrive avec des promesses de justice, de liberté, de moralisation de la vie politique, de lutte contre la corruption. Des promesses qui sont « pareilles aux vagues : elles meurent aussi vite qu'elles naissent », selon l'expression de l'écrivain égyptien Gilbert Sinoué. Depuis l'indépendance, le système repose sur une réalité intangible : changer cycliquement la façade civile pour pérenniser le même système politique contrôlé et régenté par l'état-major de l'armée. Une façade civile constituée de personnes dont on a minutieusement programmé la promotion et qu'on s'évertue de présenter comme « des nouvelles têtes ». UNE INDEPENDANCE SANS SOUVERAINETE La fin de la période coloniale n'a pas mis fin à l'oppression et à l'exploitation dans notre pays. Dans une certaine mesure, le système en place depuis l'indépendance a repris les grandes lignes de la structure politique du colonialisme : les Algériennes et algériens continuent d'être exclus des décisions et choix politiques, d'être opprimés, asservis, humiliés, spoliés de leur mémoire, de leur Histoire, privés de leur liberté et de leur dignité. Comme à l'époque coloniale, la violence d'état est régie en mode de gestion et d'affirmation politique concrétisé par la répression, le mépris, le mensonge et les méthodes funestes de la guerre psychologique. Aujourd'hui, il n'y a pas d'occupation directe par une puissance étrangère. Il y'a des trahisons par le pouvoir en place : trahison des martyrs et de leurs sacrifices, trahison du peuple et de ses espoirs, trahison du pays en bradant ses richesses aux puissances mondiales et multinationales moyennant leur soutien. Le choix du premier novembre pour organiser le référendum constitutionnel est une manœuvre pitoyable et grotesque du pouvoir mafieux. Il cherche à utiliser un symbole sacré du peuple algérien pour maintenir un système despotique et prédateur rejeté par la majorité écrasante du peuple algérien. Pour le peuple, réactiver l'esprit du premier novembre signifie de reprendre le combat inachevé, engagé pour libérer le pays et le peuple. Un combat pacifique pour l'organisation d'une transition démocratique avec un objectif majeur : réhabiliter la souveraineté confisquée depuis l'indépendance. PERSONNE NE POURRA PLUS FERMER LES PORTES DE L'ESPOIR OUVERTES PAR LA REVOLUTION DU 22 FEVRIER.