Le patron du FLN, Djamel Ould Abbès, a installé, officiellement, hier, au siège du parti à Hydra, «la Commission nationale d'évaluation des vingt ans de réalisations», c'est-à-dire durant les quatre mandats de Abdelaziz Bouteflika, depuis le 15 avril 1999. Cette commission est chargée «de préparer un document de synthèse qui sera remis au président de la République, président du parti», précisera Ould-Abbès. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L'installation de cette commission intervient après réception des rapports ou des bilans établis par les quarante-huit commissions de wilaya. «Je tiens à rendre hommage à l'ensemble des cadres du parti, au niveau des mouhafadhas qui ont réussi à réaliser un travail remarquable pour établir le bilan des réalisations au niveau de chaque wilaya et même à un échelon inférieur, secteur par secteur, durant les quatre mandats du Président Abdelaziz Bouteflika», dira le SG du FLN à l'occasion de la cérémonie d'hier. «Ce travail, ajoutera-t-il encore, nous l'avons fait avec l'aide des autorités locales, à savoir les wilayas, ainsi que le ministère des Finances. De la sorte, ceux qui s'interrogeaient sur la destination finale des 1 000 milliards de dollars trouveront la réponse dans les 3 000 pages représentant les bilans au niveau des quarante-huit wilayas.» Ceci dit, «il ne s'agira pas d'un bilan arithmétique», en tout cas pas que cela, prévient encore Ould-Abbès. Il s'agit également d'un bilan politique. «Le Président a amendé la Constitution à trois reprises : en 2002, en 2008 et en 2016. Cela avait permis, par exemple, de promouvoir tamazight, les droits de la femme, la liberté de la presse, etc.» La Commission nationale d'évaluation installée hier peut, du reste, être objectivement considérée comme le premier instrument concrètement lancé sur le terrain, du grand dispositif «de guerre» en prévision du cinquième mandat. Il n'y a qu'à voir sa composante pour s'en convaincre : présidée par le secrétaire général du parti en personne, cette commission comprend aussi son chef de cabinet Boubekeur Assoul, mais, également, le secrétaire général de la présidence de la République, Habba El Okbi, le conseiller du Président, Benameur Zerhouni, les six ministres en exercice que compte le parti dans le gouvernement Ouyahia, à savoir Tayeb Louh, Abdelkader Messahel, Tahar Khaoua, Ghania Idalia, Houda Feraoun, et Abdelkader Hadjar. De même qu'une nuée d'autres anciens ministres comme Abdesselam Chelghoum, Abdelmalek Boudiaf, Abdelkader Ouali, Bedda Mahdjoub, Mustapha Rahiel, en plus des chefs des groupes parlementaires et des présidents des commissions permanentes au Sénat et à l'Assemblée ainsi que de l'ensemble des membres du Bureau politique. Une commission de haut niveau donc dont la mission se poursuivra jusqu'aux présidentielles de 2019. C'est ce qu'affirme d'ailleurs Ould-Abbès. «Cette Commission nationale préparera un document qui sera soumis au Président, ensuite, au comité central. Elle se transformera après en une instance nationale de suivi des programmes présidentiels et de la mise en œuvre de la feuille de route que le Président Bouteflika a tracée pour l'Algérie, pour la période 2020-2030.» Comme nous l'annoncions dans nos précédentes éditions, le FLN joint ainsi l'acte à la parole ! Depuis quelques jours déjà, le parti présidentiel avait lancé le premier volet de l'opération, consistant en un appel en direction de Bouteflika l'exhortant à «poursuivre sa mission à la tête du pays». Un appel réitéré tant par les mouhafedhs que les parlementaires du parti. Puis par les élus et les cadres locaux de l'Est réunis samedi dernier à El-Tarf. Depuis hier, c'est donc tout un instrument de campagne électorale qui est mis en place et comprenant des ministres de souveraineté et de hauts responsables à la présidence de la République. «Le scénario de 2004 ne se reproduira plus au FLN. Le parti aura son candidat pour les prochaines élections présidentielles», répétera, inlassablement, Djamel Ould-Abbès. Et, pour mettre fin au moindre doute quant à l'identité du candidat en question, encore cette précision de Djamel Ould-Abbès : «En 2019, nous ne nous présenterons pas aux présidentielles les mains vides. Nous ferons la campagne forts d'un bilan de 20 ans de réalisations du Président Abdelaziz Bouteflika.» Ça se passe de tout commentaire... K. A.