Une cinquantaine d'avocats se sont rassemblés hier devant le tribunal de Abane-Ramdane. Ils ont dit non à un cinquième mandat, à la répression des libertés et réclamé le respect de la Constitution. En dépit d'une grande présence policière, aucun incident n'a été enregistré. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les avocats ne sont pas insensibles à la rue qui gronde. Une cinquantaine d'entre eux se sont donné rendez-vous devant le tribunal Abane-Ramdane. Vêtus de leurs robes noires, ils se sont massés sur le trottoir attenant au tribunal. Avant même que ces derniers ne se rassemblent, un important dispositif sécuritaire avait été déployé autour de l'édifice. Objectif : contenir les manifestants sur le trottoir et éviter tout débordement. Aucun heurt ni interpellation dans les rangs des avocats. Ils ont pu crier leurs slogans sans être dérangés par les nombreux policiers déployés. Dès le début du rassemblement, les avocats ont entonné l'hymne national avant de crier haut et fort leur refus d'un cinquième mandat. «Barakat, pas de cinquième mandat», ont-ils crié, tout en réclamant le respect de la Constitution, des libertés individuelles et du droit de manifester. «La défense est du côté des citoyens», ont scandé les avocats, brandissant des pancartes sur lesquelles était également écrit «la défense est la voix du peuple». Les avocats présents ont insisté sur le caractère apolitique de leur rassemblement, expliquant qu'il était le fruit de la demande de la corporation qui ne pouvait rester muette face aux violations des droits fondamentaux des citoyens, notamment celui de se rassembler et de s'exprimer. Le caractère non politique de la manifestation n'a pas empêché des députés du Front des forces socialistes de se joindre aux avocats. Ils ont brandi le slogan de la seconde République. Après moins d'une heure de rassemblement, les avocats ont rejoint le hall principal du tribunal dans lequel ils ont continué à crier leurs slogans avant de se donner rendez- vous au niveau de la bibliothèque pour approuver les termes du communiqué qu'ils devaient rendre public à l'issue de leur action. N. I.