La «mise en place d'un programme de conformité aux règles de la concurrence» était en débat, hier à Alger, à l'occasion de la journée d'étude, organisée par le Conseil de la concurrence, qui a relevé l'importance de l'accompagnement de l'Union européenne pour la mise en place d'un organisme à même de réguler l'activité économique en Algérie. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - Parmi les bienfaits du Conseil de la concurrence, le respect des règles du marché, la lutte contre les inégalités et la corruption ainsi que la compétitivité entre les entreprises, a noté au départ le président Amara Zitouni, qui a précisé, à l'occasion, les missions confiées à l'instance qu'il préside, à savoir un organe consultatif, de régulation et de contrôle de l'activité économique en Algérie. Devant un parterre de représentants d'entreprises nationales et d'experts, l'orateur a tenu à remercier l'Union européenne pour son aide dans le domaine de la formation et l'accompagnement ponctuel qui a duré 8 mois. «Nous n'avons de compte à rendre à aucune institution», a signifié le président du Conseil de la concurrence, qui plaide pour l'autonomie vis-à-vis des instances officielles, puisqu'il le déclare ouvertement : «si nous avons des comptes à rendre, c'est bien à la justice que nous remettons nos comptes.» Autant comprendre que le Conseil, longtemps rattaché aux structures de l'Etat, a peiné durant plusieurs années à assumer sa mission, avant de faire appel à la contribution de l'Union européenne pour se structurer et jouer son rôle de «gendarme du marché» dans le contexte économique national. Une idée développée par l'expert du P3A de l'UE, qui a déclaré que le programme financé par l'Union européenne vise à apporter l'assistance technique aux entreprises algériennes, à renforcer leur productivité et à assurer leur mise à niveau, une action ponctuelle qui a démarré en 2018 et qui vient de prendre fin, ce qui a permis à P3P (UE) de mobiliser ses compétences et d'accompagner le marché algérien. A l'occasion, il a émis le souhait que cette dynamique «aille au-delà du programme». Pour sa part, M. Abdelaziz Kourogli, directeur des études des marchés et des enquêtes économiques de la concurrence, expert européen, s'est penché dans son intervention sur l'état d'avancement du programme qui a généré des résultats «réconfortants». «71 entreprises algériennes du domaine des hydrocarbures, de l'automobile, du bâtiment, de la téléphonie, des assurances, des médicaments, le FCE ainsi que certaines organisations professionnelles ont adhéré aux règles de conformité du Conseil, grâce à des actions de sensibilisation dont l'objectif réside dans l'intérêt de l'économie nationale. Et de poursuivre que le programme qui s'est étalé sur 75 jours a permis aux experts de cibler quelques domaines d'activité des secteurs public et privé. Pour la suite, l'expert a rappelé l'importance du Conseil de concurrence en Algérie dans la régulation de l'activité des entreprises. Dans le domaine juridique, M.Tarek Madarbux, expert du P3P, avocat au barreau de Paris, signale quelques aspects juridiques dans le domaine de la conformité. Pour une entreprise qui respecte les règles de la concurrence et qui a adopté le programme de conformité, elle bénéficiera de 15% de réduction de la sanction prise à son encontre par le Conseil de la concurrence. Par ailleurs, citant les effets positifs des règles de la concurrence, il parlera de l'amélioration du système de distribution, de la préservation de la compétitivité et son influence sur le pouvoir d'achat. Par la suite, l'expert européen a souligné le rôle du juriste dans une entreprise contre les risques de sanction par le Conseil de la concurrence ainsi que le rôle de ce dernier dans le respect du prix de la revente, l'inspection des locaux de production et de stockage ainsi que les sanctions contre les infractions des règles commerciales. A. B.