Pour le président du parti El Adala, le dialogue reste la seule solution pour la crise politique que vit le pays depuis plusieurs mois. Il plaide, ainsi, pour un dialogue «souverain», «global» et «responsable». Toutefois, il insiste sur la poursuite du mouvement de protestation populaire et le maintien de ses revendications. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Qualifiant le mouvement populaire déclenché le 22 février dernier de «juste» et «légitime», Abdallah Djaballah insiste sur sa poursuite tout en gardant son caractère pacifique afin de concrétiser les revendications politiques du peuple. Il rappelle, à cet effet, le choix de l'article 102 qui, pour lui, est une solution «anticonstitutionnelle» et la désignation de Bensalah à la tête du pays qu'il considère «illégitime». «L'application de l'article 102 ne répond pas aux revendications du peuple mais elle a permis au même système politique de sévir davantage au pouvoir pour organiser l'élection présidentielle afin de préserver son régime», explique-t-il. Evoquant la nécessité d'un dialogue national, le président du parti El Adala est longuement revenu sur cette question. Pour lui, le pouvoir n'a pas pu convaincre avec sa proposition puisqu'elle ne va pas avec les revendications des Algériens. «Nous sommes pour un dialogue souverain, global et responsable», a-t-il dit hier, au forum du quotidien El-Wassat, à Alger, avant de revenir sur l'initiative des Forces du changement du 6 juillet dernier. «Nous n'avons pas cessé d'appeler à l'organisation d'une rencontre afin d'unifier les propositions des uns et des autres dans le cadre d'un consensus. Nous savons que cela ne se fera pas sans concessions et ça a pris du temps. Le 15 juin dernier, nous avons décidé d'aller vers une conférence regroupant la plupart des courants politiques. La vision adoptée est presque rassembleuse car la plupart des partis concernés par le mouvement populaire étaient présents au Forum du dialogue national du 6 juillet dernier», note-t-il. L'intervenant n'a pas caché son ambition de dialoguer avec l'institution militaire ou ses représentants dans l'optique d'«adopter les recommandations de la conférence du 6 juillet». Il précise ainsi que les positions des Forces du changement sont loin d'être uniquement des réactions aux discours du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et du chef d'état-major, Gaïd Salah. «Nous avons nos propres positions et nos propres décisions», dit-il. S'agissant de la vague d'arrestations des symboles de la corruption qui a concerné des hauts fonctionnaires d'Etat et des hommes d'affaires, le président du parti El Adala estime qu'elle est «nécessaire» et «utile» mais «elle ne devrait pas détourner l'attention du peuple qui doit poursuivre son mouvement de protestation jusqu'à la concrétisation de ses revendications politiques. Ry. N.