L'armée fait de l'élection d'un nouveau président de la République une priorité nationale absolue et s'engage à tenir la présidentielle dans les meilleurs délais, c'est-à-dire courant décembre prochain. Hier mercredi, à partir de Barika, en 5e Région militaire où il effectue une visite de travail depuis mardi, Gaïd Salah en fera même le serment au nom de l'institution. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Pour cette chère patrie, l'Armée nationale populaire demeurera attachée, avec force, à toutes les positions constantes, de principe et courageuses, et accompagnera le peuple jusqu'à l'élection du président de la République ; serment pour lequel nous nous engageons, avec force, conviction et détermination». A elle seule, cette phrase du chef de l'état-major donne un aperçu sur le degré de la détermination de l'armée à faire aboutir le processus devant clore ce long chapitre de la vacance de la première institution du pays. Face à la persistance de cette crise politique, qui s'est notamment dangereusement compliquée avec l'échec de la présidentielle initialement prévue pour le 4 juillet dernier, l'armée prend les devants et l'assume. Le vice-ministre de la Défense dira à ce propos : «Remettre le pays sur la bonne voie requiert nécessairement de définir les priorités, et il n'y a pas l'ombre d'un doute que la priorité qui s'impose en ces circonstances que traverse l'Algérie, est la tenue de la présidentielle dans les délais impartis.» Aussi, et faisant allusion aux derniers développements sur la scène politique, particulièrement, l'enclenchement du processus avec l'adoption des textes préparés par le panel de Karim Younès par le Conseil des ministres et les deux Chambres du Parlement, Gaïd Salah ajoutera : «Nous avons parlé auparavant de la nécessité d'accélérer la tenue de la présidentielle, mais aujourd'hui, nous sommes absolument certains que celle-ci se déroulera dans les délais déterminés, grâce à la bonne perception du peuple quant aux agendas de certaines parties bien connues, qui n'ont aucun lien avec l'intérêt du peuple algérien ; agendas dictés par des entités hostiles à l'Algérie, qui consentent tous les efforts tendancieux afin d'entraver la solution constitutionnelle en l'occurrence la tenue de la présidentielle». Faisant également allusion aux partisans de la transition, le patron de l'ANP assènera encore : «ces parties hostiles sont parfaitement conscientes que la tenue de la présidentielle signifie le début d'ouverture sur la démocratie réelle. Ceci est loin de plaire à cette horde, qui agit selon la logique de la bande, laquelle consiste à appliquer le principe de désinformation et à se cacher derrière les slogans, aujourd'hui mise à nu devant l'opinion publique nationale. Ces slogans qui réclament la démocratie d'une part, œuvrent inlassablement pour ne pas l'atteindre, d'autre part». «L'armée possède des capacités considérables qu'elle mettra au service de la patrie et du peuple» Accusant les partisans de la transition, les partis notamment, d'infiltrer les marches, Gaïd Salah affirmera que ces derniers «cherchent une troisième alternative aux conséquences inconnues et aux répercussions imprévisibles (…). Une alternative nihiliste, stérile et sans perspective, qui expose la sécurité et la stabilité de l'Algérie à d'innombrables périls.». Avant d'avertir : «Des périls auxquels l'ANP fait face avec fermeté, détermination et volonté inflexible et qu'elle affronte de toute sa force, soutenue par la grandeur des missions qui lui sont assignées et la noblesse de ses positions qui s'attachent en permanence à la légalité constitutionnelle et au référent novembriste, ainsi qu'au serment qu'elle a prêté à Allah et à l'histoire, envers la patrie et le peuple». Autre mise en garde tout aussi ferme, que le chef d'état-major lancera dans la foulée, il dira clairement : «L'armée possède des capacités considérables, je dis bien considérables, qu'elle saura mettre au service de la patrie et du peuple. Que le peuple algérien soit entièrement confiant que son armée tiendra parole quelles que soient les circonstances et continuera à l'accompagner à travers tout le territoire national et tout le long de cette phase sensible jusqu'à permettre la tenue d'une élection présidentielle dans la sécurité, n'en déplaise à cette horde nuisible, qui a surestimé sa dimension réelle et exagéré son ampleur fictive, tentant avec vanité de nager contre le courant de l'Algérie , terre et peuple, histoire et valeurs nationales ancestrales, omettant que quiconque nage contre ce courant sera inévitablement emporté par les flots». Le vice-ministre de la Défense s'attardera particulièrement dans son discours d'hier mercredi sur le fait que, à aucun moment durant tout le processus devant aboutir à l'élection d'un nouveau Président, l'armée ne restera les bras croisés face à ce qu'il appelle «cette horde égarée qui, précise-t-il, veut imposer sa vision altérée à la majorité du peuple algérien, en employant ses relais médiatiques à l'intérieur et à l'extérieur du pays et en mobilisant des porte-voix à travers les réseaux sociaux, outre l'utilisation pernicieuse des marches populaires et estudiantines en veillant à se mettre à la tête de ces marches et à brandir des slogans creux, de manière répétée servant leur vision aberrante et leurs objectifs». Comme pour asséner une dernière mise en garde, le général de corps d'armée ajoutera aussitôt après : «Comment ces objectifs venimeux pourront aboutir et l'Algérie possède des hommes honnêtes qui ont fait le serment de faire sortir leur pays de sa crise !» Enfin, Gaïd Salah se dira même être convaincu que la «participation à l'élection du futur président de la République sera massive et affluente». Il est, ceci étant certain, que le pouvoir ne veut absolument pas rater le rendez-vous de décembre, qui est absolument déterminant pour l'avenir du pays. K. A.