Producteurs, techniciens du cinéma et animateurs de ciné-clubs ont appelé, mardi à Alger, à récupérer les salles de cinéma, à mettre en place des réseaux de distribution de films et à créer des espaces de travail dédiés aux ciné-clubs en vue de relancer concrètement le cinéma en Algérie. S'exprimant lors d'une rencontre sur le cinéma organisée sur trois jours par le ministère de la Culture et présidée par le secrétaire d'Etat chargé de l'industrie cinématographique, Bachir Youcef Sehairi et des animateurs de ciné-clubs ont pointé l'«absence» de salles de cinéma et la vétusté du matériel de projection qui entravent, estiment-ils, toute velléité de relance du secteur. Les participants ont demandé de meilleures conditions de projection, la réouverture des salles inexploitées actives et la «revitalisation» des espaces existants. Ils préconisent également l'organisation d'ateliers de formation pour les cinéastes amateurs et appellent à «régler sans délais» le problème des visas d'exploitation des films algériens, une procédure qu'il juge «lourde» et restrictive pour la liberté de créer. Dans une séance dédiée aux producteurs et distributeurs, les participants ont évoqué la nécessité de récupérer les nombreuses «salles de cinéma gérées par les collectivités locales et celles détournées de leur vocation». Ils souhaitent, par ailleurs, la mise en place de programme de distribution pour développer une industrie cinématographique «tournée vers la rentabilité». Bachir Youcef Sehairi a indiqué que le secrétariat d'Etat œuvrait à «trouver des solutions au problème de récupération et d'exploitation des salles de projection». Des cinéastes ont également relevé les «procédures administratives et bureaucratiques lourdes», obligatoires, auxquelles est astreinte la production cinématographique, citant en particulier les autorisations de tournage exigées aux réalisateurs. Producteurs et associations activant dans le cinéma ont demandé de leur côté des mécanismes d'encouragement au court métrage et au film documentaire, ainsi que la multiplication des ateliers de formation et d'écriture cinématographiques en associant les professionnels algériens. Les participants ont regretté l'absence de «grands noms du cinéma» algérien, ainsi que l'absence d'une séance dédiée aux réalisateurs, acteurs et scénaristes. Présente lors de la journée de lundi, la ministre de la Culture, Malika Bendouda, a réitéré la volonté politique exprimée au plus haut niveau de l'Etat pour développer le cinéma et qui s'est traduite par la création du secrétariat d'Etat chargé de l'industrie cinématographique, a-t-elle rappelé. Son département, a-t-elle affirmé, accorde une «attention particulière à la formation». Aux côtés de la ministre de la Culture et du secrétaire d'Etat chargé de l'industrie cinématographique, des membres du gouvernement ont assisté à ces rencontres.