Le président du SNPSP estime que jusqu'à présent, l'état des lieux des libertés en général ne permet pas de parler d'un projet de débat sur la Constitution. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - S'exprimant sur la question du droit d'exercice syndical en particulier, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, considère que «les libertés d'exercice syndicales font toujours face à quelques obstacles». Lyes Merabet, qui était hier mercredi l'invité de la Radio Chaîne 3, a expliqué qu'en dépit du fait que le projet de révision de la Constitution indique que les libertés syndicales seront préservées, il n'empêche que «nous continuons d'observer sur le terrain certaines pratiques allant à l'encontre de ce principe». S'étalant davantage sur ce point, il souligne que le SNPSP ,ainsi que d'autres organisations syndicales se rejoignent sur le fait que «le problème ne se pose pas au niveau de la Constitution mais au niveau des lois organiques». Selon Lyes Merabet, des blocages d'ordre administratif notamment «subsistent et tendent à entraver le travail des syndicalistes». Il rappelle, dans ce sillage, que le problème rencontré par la Confédération des syndicats algériens (SCA), qui n'est à ce jour «pas agréée», en est le parfait exemple. Resituant la question du droit syndical dans le contexte sanitaire que nous vivons, il cite le cas de son syndicat qui, malgré son appartenance au milieu médical, n'a pas eu la possibilité de «jouer un rôle concret dans le processus de lutte contre le coronavirus». Selon lui, les partenaires sociaux ont été «écartés» et, par conséquent, «aucune de leurs propositions n'a été prise en compte par le gouvernement ». Il dit en outre ne pas comprendre « pourquoi le SNPSP n'a pas été associé dès le départ dans le plan d'action mis en place pour lutter contre l'épidémie». Pourtant, insiste-t-il encore, «nous sommes présents dans toutes les wilayas et sommes parfaitement structurés». Lyes Merabet tient à signaler que depuis le début de la propagation du Covid-19, le SNPSP a saisi «à maintes reprises le ministère de la Santé afin de lui faire part de ses propositions, mais en vain». L'invité de la radio explique que l'édification d'une Algérie nouvelle doit s'appliquer « dans les faits » et non par des discours. Parlant des libertés dans un sens plus large, le président du SNPSP relève que, là aussi, le constat n'est pas tout rose, et que le chemin tracé pour la réalisation d'un Etat démocratique et social est encore semé d'embûches. Dans ce contexte, il dit ne pas concevoir le fait qu'il y ait «des militants du Hirak qui croupissent à ce jour en prison, juste parce qu'ils ont exprimé leurs opinions différemment». Selon ce dernier, rien ne justifie de telles pratiques lorsque l'on parle de construire un pays de droit, ajoutant qu'un Etat de droit doit nécessairement se fonder sur «le principe d'un débat ouvert malgré les divergences d'opinion qui existent». Lyes Merabet insiste, d'ailleurs : «Seul le débat permet d'avancer et d'éclairer les esprits.» M. Z.