Les industries des pâtes alimentaires et de couscous n'auront plus droit au blé tendre et dur subventionné. Une décision qui mettra fin, selon l'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement, à la vente en détail de ces produits soutenus par l'Etat à des prix non réglementés. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - L'Etat a mis fin à la subvention du blé tendre et dur destiné à la fabrication d'autres types de farines, de pâtes alimentaires et de couscous. Publiés le 7 septembre dernier au Journal officiel n°52, deux décrets exécutifs fixent justement cette nouvelle mesure. «Les quantités de blé tendre destinées aux autres types de farine sont cédées par l'OAIC aux minoteries par référence à leur prix non subventionné», stipule l'article 9 bis dudit décret. L'utilisation du blé tendre et dur subventionné dans l'industrie de la transformation a longtemps prévalu en Algérie. Pis encore, ces produits ont été exportés au nom de la promotion de la production nationale. Pourtant, le recours à cette matière première soutenue par l'Etat, pour la fabrication des pâtes alimentaires et de couscous était interdit depuis des années. Nombre de minoteries ont profité de cette aubaine pour renflouer leurs caisses. Les nouveaux textes viennent pour modifier et compléter certaines dispositions de décret exécutif n°07-402, du 25 décembre 2007 fixant les prix à la production et aux différents stades de la distribution des semoules de blé dur. Mais concrètement, qu'apportent de nouveau ces deux décrets ? Selon le président de l'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), le prix de la semoule et le prix de la farine sont réglementés avec l'introduction de nouveaux conditionnements. Et d'expliquer : «Les seuls conditionnements réglementés auparavant étaient ceux de 25 et 100 kilogrammes. Aujourd'hui, les packs d'un kilo, de deux kilos, et de dix kilos sont autorisés». Mustapha Zebdi estime que ce nouveau décret exécutif met fin à un vide juridique, puisque l'ancien texte n'évoquait pas les autres conditionnements hors ceux de 25 et 100 kg. «Il n'y avait aucun support juridique qui pouvait sanctionner le commerçant ou l'opérateur qui proposait de la semoule et de la farine dans des packs ne répondant pas aux poids fixés par la loi», fait-il remarquer. Selon lui, certaines minoteries ont saisi cette opportunité pour conditionner la semoule et la farine subventionnées et détournaient des quantités pour la transformation, notamment pour l'industrie des pâtes alimentaires. «Désormais, il est interdit d'utiliser la farine et la semoule subventionnées pour la transformation sauf pour le pain», dit-il. Le président de l'Apoce précise que ces deux produits, dont les prix sont soutenus par l'Etat, seront mis en emballage dans des sacs comportant une bande comme a été fait pour le lait en sachet subventionné sur lequel est apposée une bande jaune. «La farine et la semoule subventionnées mises dans des packs à différents poids auront une bande rouge», dit-il. Une démarche qui, selon lui, va mettre fin à la vente en détail de ces produits subventionnés à des prix non réglementés, donc plus élevés. Ry. N.