Le président du Mouvement de la société pour la paix accuse le courant laïque, dont les idées et la doctrine sont pesantes dans la version finale du projet de révision constitutionnelle, de s'adonner à «un jeu double» : appeler au boycott du référendum du 1er novembre prochain portant justement sur ce projet, tout en souhaitant son passage en force. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est ainsi que Abderezzak Makri explique grandement la position arrêtée samedi dernier par le conseil consultatif national du mouvement portant participation au prochain référendum, et le vote par non sur le projet de la nouvelle Constitution. Dans son long exposé explicatif de cette position, le président du MSP affirme que le document final qui sera soumis le 1er novembre prochain à l'appréciation du peuple est «loin d'être consensuel, en sus du fait que le panel d'experts l'ayant élaboré n'est pas représentatif, et qu'il (le projet ) a été approuvé par les seuls parlementaires de l'allégeance». Mais pas que ces raisons, puisque Makri évoque le fait que les nombreuses propositions émises par le mouvement, dont la définition de la nature du régime politique ou encore la désignation du chef de gouvernement parmi la majorité parlementaire, n'ont pas été retenues. Ne s'arrêtant pas là, le président du MSP s'appesantira sur «ces dispositions empoisonnées qui menacent l'identité nationale, dont la neutralité de l'école». Il y a aussi l'article 67, qu'il compare à la «loi de l'indigénat» du temps de la colonisation française, et qui évoque la répartition des hauts postes de responsabilité de l'Etat, le qualifiant de «véritable mascarade», «d'aberration», qui entame grandement la crédibilité de ce projet. Makri cite également l'article 51 qui consacre la liberté de culte, mais qui, selon lui, «interdit à la mosquée d'accomplir ses missions de sensibilisation». Autant de dispositions aux côtés d'autres, comme les articles 40 et 71 qui indiquent, selon lui et on ne peut plus clairement, la vision idéologique laïque des rédacteurs de ce texte. Suffisant pour le président du MSP d'en appeler au peuple à l'effet de «prendre ses responsabilités», pour faire échec à ce projet de nouvelle Constitution qui, selon lui, fait la «part belle au courant laïque qui n'a aucune chance dans la démocratie ou encore dans une quelconque compétition électorale». Un courant qui s'appuie, ajoutera Makri, sur les lobbies financiers et médiatiques pour attenter à l'identité du peuple».Pour le président du MSP, «l'Algérie a une fois de plus raté l'occasion de réaliser un consensus». «Précédent grave» Sur un tout autre plan, et à propos de cette session du conseil consultatif national du mouvement, le président du MSP a, en parlant du refus des services de la wilaya d'Alger de leur donner l'avis favorable pour sa tenue dans une salle de la Safex, à l'est d'Alger, évoqué une «décision politique» et d'un «précédent grave» puisque, selon lui, «ces mêmes services auraient dû nous avertir de ce refus bien avant la date de notre conseil consultatif national pour prendre nos dispositions». M. K.