Pour expliquer son opposition à la révision de la Constitution, le Mouvement de la Société pour la paix s'en prend au courant "laïque" qui, selon lui, "accapare" le pouvoir en Algérie. Le parti dit mobiliser ses troupes pour "faire tomber" la Constitution qui, selon lui, ne "répond pas aux aspirations" de la majorité des Algériens. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège de son parti à Alger, Abderrezak Makri a justifié la participation de son parti au référendum sur la révision constitutionnelle par la "nécessité" de "combattre" le "courant laïque" qui s'est "emparé" du pouvoir. Interrogé par Liberté sur les raisons qui poussent son parti à prendre part au processus référendaire, lui qui appelle à voter contre le projet du pouvoir, Abderrezak Makri répond que "le courant qui appelle au boycott" sait "que ses idées sont dans le texte" de la nouvelle Constitution. Le rêve de ce courant est "que le projet aboutisse", fulmine encore le dirigeant islamiste qui accuse des "lobbies qui disposent de médias, d'argent et de pouvoir" d'avoir une "mainmise" sur le pouvoir. "Nous avons décidé de participer à ce référendum pour marquer notre opposition à ce courant laïque dominant qui décide contre la majorité écrasante du peuple algérien", a-t-il encore indiqué tout en qualifiant ce courant de "protégé" qu'il "faut combattre dans les urnes". Pour illustrer cette "mainmise" du courant laïque, Abderrezak Makri est allé chercher des détails dans le projet de la révision constitutionnelle. Il citera, en exemple, l'énoncé dans le projet de Constitution lié à la nécessité de créer une "école neutre". Le chef du MSP estime que cela ne peut se faire "sans se référer aux constantes nationales" parce que s'il admet une école éloignée des "partis politiques", il refuse d'accepter une école éloignée des référents identitaires. L'officialisation de tamazight constitue, également, une des raisons du mécontentement du chef du MSP. S'il ne remet plus en cause l'officialisation de cette langue, il dénonce son inscription parmi les articles immuables de la Constitution. Plus étrangement, Abderrezak Makri indique que son parti n'était pas contre "cette langue" mais à condition de "l'inscrire dans le cadre arabo-islamique". En plus de cela, Abderrezak Makri reproche au projet de révision constitutionnelle son penchant présidentialiste. En "l'absence de traditions démocratiques" le schéma actuel "ne convient pas" à l'Algérie, a-t-il encore indiqué. Au sujet du contexte politique, Abderrezak Makri a confirmé que les autorités de la wilaya d'Alger ont refusé d'accorder une salle à son parti. "Nous avons pris le temps et demandé même la possibilité de changer de salle pour nous conformer aux règles sanitaires. Mais les autorités ont choisi de ne pas nous répondre", a-t-il indiqué dénonçant une "décision politique inédite" dans les annales politiques algériennes. "Ces comportements ne feront qu'attiser davantage la tension", a-t-il fulminé.