Face au risque de flambée de cas de Covid-19 dans les prochains jours, et à l'augmentation des cas de contamination, les commerçants changent d'attitude et se conforment aux règles édictées par l'autorité scientifique sous la pression des services de contrôle. Ils risquent la fermeture imminente. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est ce qui est visible ces derniers jours au niveau de tous les commerces de la capitale. Car en fait, le relâchement observé depuis la reprise progressive des activités socioéconomiques s'est traduit par une augmentation des cas de contamination qui inquiète la commission de suivi qui a appelé à plus de vigilance. Mis à part les officines pharmaceutiques, les administrations publiques ou le tramway qui ont maintenu le rythme de respect des mesures sanitaires, tous les commerces ont repris leurs vieilles habitudes après un bref «alignement». Ces derniers ne se conforment ni au port obligatoire du masque , ni au respect de la distanciation sociale. Avec l'augmentation du nombre de contaminations constatée ces derniers jours, les services de sécurité ont multiplié leurs actions de contrôle sur les lieux publics. Et les mesures répressives sont fermes, puisque tout contrevenant risque la fermeture immédiate. C'est ce qui ressort des témoignages recueillis auprès des commerçants contrôlés dans la capitale. Un patron d'une supérette avoue qu'au départ, après la levée du confinement sur les commerces, la population a adhéré au strict respect des mesures barrières car l'accès au commerce est soumis au port du masque. Mais au fil des jours, l'on a assisté à un relâchement exagéré de la part de la population, précise-t-il. Ce qui est constaté ces jours-ci, c'est que la discipline au niveau des cafés et des restaurants, notamment, est de rigueur. Sans masque, le consommateur n'a plus le droit d'accès. Et à l'intérieur, le respect de la distanciation sociale est visible. Pour certains cafés qui ne disposent pas d'assez d'espace, l'accès est formellement interdit. Un propriétaire de café révèle que les visites des contrôleurs sont périodiques et inopinées, et de ce fait, il redoute toute sanction. «Je préfère que la clientèle soit servie à l'extérieur de l'établissement que d'avoir une mauvaise surprise», avoue-t-il. En fait, ce commerçant a carrément obstrué l'entrée par le biais d'un comptoir. «Face au relâchement irresponsable de la population, nous étions dépassés, car elle ne se conforme plus aux indications collées sur la devanture», fait-il savoir. Un patron d'une supérette qui n'admet plus dorénavant l'accès à son commerce sans bavette, redoute, lui aussi, de tomber sous le coup des sanctions prévues par la loi, car il témoigne qu'il a fait l'objet de visites de contrôle répétées ces derniers jours. À son tour, il relate aussi qu'au lendemain de la réouverture des commerces fermés depuis plusieurs mois, les commerçants se sont conformés aux mesures sanitaires prescrites, aidés par l'adhésion des citoyens, avoue-t-il. Mais au fil des jours, le relâchement est devenu flagrant et généralisé, déplore-t-il, ce qui a fait que les commerçants ont été dépassés par les événements. Notre interlocuteur, qui se montre conscient de la dégradation sanitaire traduite par la hausse du nombre de cas, avoue qu'il redoute pour lui-même et pour ses travailleurs, la propagation du virus dans son établissement. Un citoyen rencontré au niveau de la rue Hassiba-Ben-Bouali, qui tient au respect du port de la bavette, estime que le risque de voir l'épidémie redémarrer n'est pas à écarter avec le relâchement des mesures barrières. Et de ce fait, face à l'insouciance des citoyens, il préconise le contrôle rigoureux des services de sécurité. D'autre part, en tant que parent d'élève, il juge qu'il est essentiel de veiller au suivi du respect des mesures sanitaires au niveau des écoles. Selon son témoignage, il admet que le respect du protocole était irréprochable au cours des premiers jours de la rentrée, pour accuser par la suite un relâchement flagrant. «Il est impératif que les recommandations des autorités sanitaires soient respectées à la lettre, sinon il vaut mieux différer la rentrée face aux risques qui pèsent sur la santé de nos enfants», proposera-t-il. A. B.