L'hôpital Mustapha-Pacha a enregistré entre mardi et mercredi 160 cas de contaminations, et dans le même établissement sanitaire de la capitale, 400 professionnels ont été contaminés depuis l'entame de la pandémie du coronavirus. Nous assistons à l'enclenchement d'une deuxième vague du virus qui coïncide avec les rentrées scolaire et universitaire et la période de la grippe saisonnière. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Ce rebond de la situation pandémique risque de durer encore 6 mois mais avec une dangerosité plus élevée que celle de juillet-août derniers de par le nombre. C'est en ces termes que s'est exprimé, le professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales de l'hôpital Mustapha-Pacha, dans une déclaration rapportée mercredi sur la page officielle de la Faculté de médecine de Ben-Aknoun. Sur la même vidéo, le professeur en médecine avertit sur l'ampleur des risques que peut causer cette vague attendue qui se propage dans le monde. Il insiste sur la pression exercée ces derniers jours sur les lits de réanimation d'hospitalisation qui deviennent saturés au niveau du service Covid de l'hôpital Mustapha, au moment où « tous les moyens ont été mis en œuvre au niveau des autres services afin d'exploiter toutes les capacités d'accueil, mais avec l'obligation de maintenir le niveau de prise en charge des autres pathologies », citant les urgences médicales, l'oncologie, la maternité, la chirurgie infantile. Le professeur lance un appel contre le relâchement face à la propagation de la pandémie du Covid-19. Selon lui, la tâche des professionnels de la santé est «lourde» car «le virus est encore là, et évolue rapidement au moment où l'on assiste aux regroupements familiaux à travers les fêtes de mariage et à la participation aux enterrements», déplore-il. Pis encore, ce relâchement est flagrant et dangereux «du moment que la population ne respecte plus les règles élémentaires des mesures barrières liées au port obligatoire de bavette et la distanciation sociale», fait remarquer le professeur Belhadj. L'intervenant réitère son appel aux citoyens face à la pression «insoutenable» que subissent les hôpitaux : «Aidez-nous !». La situation est préoccupante, rappelle-t-il, dans la mesure où « nous faisons face au début d'une deuxième vague «encore plus sévère» que la précédente de par le nombre des contaminations. «Les citoyens issus de différents milieux de la société sont accueillis à l'hôpital Mustapha-Pacha, mais ce sont les personnes âgées qui présentent les cas les plus préoccupants», fait-il savoir. Le nombre est certes croissant, mais le professeur se montre optimiste quant au nombre de décès, comparativement aux autres pays. Enfin, sur le plan économique, le professeur se prononce contre toute nouvelle forme de confinement social. «Les Algériens ont besoin de travailler et n'ont pas besoin de se renfermer sur eux-mêmes pour lutter contre le coronavirus», appelle-t-il. «Ceci relève de la santé psychologique et financière des citoyens», ajoute-t-il. Et de conclure que «le dernier confinement social de l'été dernier n'a pas donné de résultats probants sur ce plan». A. B.