Le dossier de Ali Ghediri sera examiné ce dimanche 17 janvier par la chambre d'accusation, annonce son comité de soutien qui fait aussi part de son espoir de voir la détention de l'ancien candidat à la présidentielle de 2019 prendre fin. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Il faut dire que beaucoup de rumeurs circulaient à propos de l'affaire Ghediri tout au long de ces derniers jours. Des rumeurs annonçant l'arrivée du dossier au niveau de la cour d'Alger ont, en effet, commencé à circuler dès mercredi dernier, suscitant l'espoir des proches et amis du général-major à la retraite, qui n'ont pas hésité à se déplacer à la prison de Koléa à la recherche d'une bonne nouvelle. De leur côté, les avocats se sont rendus auprès de l'instance judiciaire concernée où ils ont appris que l'affaire allait être examinée le 17 du mois en cours. Ce moment était très attendu depuis le 16 décembre dernier, date à laquelle la Cour suprême annonçait qu'elle avait accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense du concerné. Une décision saluée par les avocats qui ont accueilli avec grande satisfaction la décision d'annuler la qualification du fait qui a valu l'incarcération de Ali Ghediri. Depuis juillet, ce dernier se trouvait sous le coup d'un seul chef d'inculpation, « participation à la déstabilisation de l'armée en temps de paix ». À cette période, la chambre d'accusation avait, en effet, annulé une autre charge, « intelligence avec l'ennemi », retenue à son encontre par le juge qui a instruit son affaire en 2019. Ce dimanche, les instances judiciaires désignées par la Cour suprême devront donc se pencher une troisième fois sur un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre, mais, cette fois, elle le fera à la lumière des recommandations du magistrat qui a accepté le pourvoi en cassation introduit. Les motivations de ce juge sont inconnues pour l'heure. Elles sont contenues dans le dossier transmis au Ruisseau. Les avocats savent, cependant, que les juges de la cour peuvent statuer de manière différente : disqualifier les faits pour lesquels a été inculpé Ghediri, les requalifier, prononcer un non-lieu ou, tout au contraire, ordonner la programmation d'un procès. La défense espère, elle, la prononciation d'un non-lieu qui impliquera naturellement la libération du général-major. Certains se disent même très confiants, car l'examen de cette affaire intervient dans un contexte beaucoup plus « détendu que celui où ont eu lieu l'inculpation et l'incarcération » de leur client qu'ils considèrent comme un détenu politique. « La situation est très différente aujourd'hui. Nous sommes loin de la pression et de l'effervescence de 2019. Il y a beaucoup plus de sérénité », ajoutent ces derniers. De la prison de Koléa où il se trouve détenu, Ali Ghediri a tenu, durant l'été dernier, à informer l'opinion que ses déboires étaient dus à sa décision de présenter sa candidature lors de la présidentielle de 2019. Dans une lettre lue à la presse par ses avocats, ce dernier avait utilisé une formule très significative pour traduire sa situation. « Je suis en confinement politique », écrivait-il alors pour bien signifier que son incarcération « avait été décidée pour l'écarter de la scène politique ». Ghediri a voulu également attirer l'attention sur le fait qu'il avait attendu de longs mois pour pouvoir se défendre durant un procès, mais que ce dernier n'avait pas été programmé. Ali Ghediri est le second ancien haut gradé de l'ANP à avoir été poursuivi pour « atteinte au moral de l'armée », durant les évènements qu'a connus l'Algérie en 2019. Avant lui, le général à la retraite Benhadid avait été placé sous mandat de dépôt, suite à la publication d'une lettre dans laquelle il exposait son point de vue sur la crise que traversait le pays. Après près de huit mois de détention, il a été remis en liberté provisoire (en janvier 2020) pour des raisons de santé. A. C.