Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné, lundi 8 mars, l'annulation de l'ensemble des condamnations de l'ancien Président Luiz Inacio Lula da Silva pour corruption. Cette décision a fait l'effet d'une bombe au Brésil. Le juge a estimé que le tribunal de Curitiba, qui avait condamné Lula dans quatre procès, n'était «pas compétent» pour juger ces affaires. Celles-ci seront à présent jugées par un tribunal fédéral de Brasilia. L'ancien Président n'est ni innocenté ni blanchi mais, en attendant ces jugements, il recouvre ses droits politiques et peut briguer un troisième mandat. La séquence est parfaite pour Lula, seul capable de rassembler une gauche brésilienne fragmentée et de battre le Président, Jair Bolsonaro, au prochain scrutin, en 2022 : une enquête d'opinion révélait, en effet, la semaine dernière que 50% des Brésiliens étaient prêts à voter pour Lula en 2022, contre 38% pour M. Bolsonaro. L'annonce a immédiatement été saluée avec enthousiasme par une gauche sonnée par la victoire de Bolsonaro en 2018, humiliée par les déboires de Lula et la destitution en 2016 de l'ex-Présidente Dilma Rousseff. À un an et demi de la présidentielle, après avoir longtemps nié à Lula tout recours, les juges du Tribunal suprême ont donc finalement décidé de libérer le seul adversaire capable de faire face au Président de droite, Jair Bolsonaro. R. I.