Le Mouvement de la société pour la paix a décidé de décliner l'offre de participation au futur gouvernement issu des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une décision «souveraine» entérinée mardi en fin de journée, par les membres du conseil consultatif national lors d'une session d'urgence. Et ce, a précisé le président du parti, après de «larges concertations et une profonde réflexion». Pour Abderezzak Makri qui animait, hier, une conférence de presse, cette résolution «collective» «fera date dans les annales politiques» du pays en ce sens qu'elle constitue, a-t-il dit, une «grande leçon en politique», voire un «modèle de pratique politique». Expliquant cette décision, le président du MSP a affirmé que l'offre de participation au gouvernement faite par le président de la République lors de leur rencontre de dimanche dernier «n'est pas de nature à nous permettre de matérialiser notre programme ou ne serait-ce qu'une partie de notre programme». «Nous n'avons pas trouvé sur quoi débattre, encore moins de disponibilité de dialoguer», a-t-il dit, affirmant que l'offre présidentielle s'est limitée à la «remise, pour ce mercredi au maximum, de CV (curriculum vitae) de cadres du parti, 27 au total, susceptibles de faire partie du prochain gouvernement, à raison de trois noms pour chaque poste ministériel», a soutenu Makri, estimant que cette manière d'agir «doit s'arrêter». Et de lâcher que le mouvement «ne se contente plus d'être dans la façade du pouvoir mais plutôt au cœur du pouvoir pour l'exercer». «Nous ne voulons plus de participation mais de partenariat», a-t-il encore affirmé, non sans rappeler «l'infructueuse» expérience de l'Alliance présidentielle dont, selon lui, «les dispositions ont été foulées aux pieds». Et de déclarer que le «chef de l'Etat veut des partis qui exécutent son programme électoral avec ses 54 engagements». Ce que, bien entendu, Makri affirme «ne pas accepter», faisant part d'une proposition faite à Abdelmadjid Tebboune de traiter cette question en associant le programme présidentiel avec le nôtre». Ce qui, a-t-il regretté, n'a pas été accepté, en voulant pour preuve le fait que, selon lui, «nous n'avons pas trouvé avec qui poursuivre la discussion au sujet du programme». Et sur un ton empreint de dépit, le président du MSP estime que «rien n'a changé», réitérant la disponibilité du parti à prendre part au gouvernement «bien avant» le déroulement des dernières législatives anticipées entachées, selon lui, d'une «fraude menée à deux niveaux ; d'abord celle menée par les partis et ensuite celle au niveau central et exécutée de manière systématique, œuvre, selon lui, des restes de la bande à l'intérieur du système». Pour Makri, cette fraude est «dangereuse pour le pays, pour ses institutions et pour l'avenir du pays», affirmant que la «constitution d'un gouvernement sur la base d'une majorité parlementaire était du domaine de l'impossible». Ceci dit, et en dépit de cette décision de ne pas prendre part au prochain gouvernement, le président du MSP a tenu à rassurer le chef de l'Etat quant au soutien qu'il compte lui apporter sur certains points. Notamment sur le plan économique, les menaces extérieures et l'unité nationale. Aussi, Makri a, enfin, évoqué l'action de son nouveau groupe parlementaire fort de 65 membres, action qui sera axée sur le développement économique, le renforcement des libertés, la lutte contre la corruption, la consolidation de l'identité et de l'unité nationales et la construction d'un consensus national. Un consensus national à mener aussi bien avec les partis d'opposition, ceux ayant pris part au dernier scrutin et ceux l'ayant boudé, prenant l'exemple du FFS avec lequel un rendez-vous serait sur le pont d'être convenu, qu'avec les partis de la majorité présidentielle nouvellement constituée. Et s'il a décidé de tourner le dos au gouvernement, le MSP maintient sa démarche de briguer la présidence de la Chambre basse du Parlement. Makri a fait part, dans ce sens, de contacts entrepris et à poursuivre avec les divers groupes parlementaires. M. K.