Les incendies enregistrés simultanément, depuis lundi passé, dans plusieurs wilayas, n'étaient pas naturels. Il s'agit d'«incendies prémédités». Leila Zaimi - Alger (Le Soir) - «Les derniers incendies causant la mort à plus de 40 individus et ravageant des milliers d'hectares de faune et de flore ont été bel et bien provoqués. Nous avons enregistré 20 foyers qui brûlent en même temps. Nous sommes des spécialistes de feux et nous savons distinguer les incendies naturels des actes criminels», a affirmé, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, Chaîne 3, le colonel Farouk Achour, directeur de l'information et des statistiques à la Protection civile. «Les criminels savaient très bien ce qu'ils faisaient. Ils connaissent très bien la région», a-t-il ajouté. À ce propos, l'invité de la rédaction dira qu' «il n'est pas possible de prévenir les actes criminels». L'intervenant a communiqué, d'autre part, le bilan des dernières heures des incendies «cauchemardesques», qui ont ravagé une bonne partie du nord du pays. «Nous avons enregistré 99 départs de feu dans 18 wilayas.» Après nos interventions, «nous avons pu éteindre près de 30 foyers». Dans les détails ; «à Tizi Ouzou, il reste 24 foyers d'incendie». Quant aux foyers encore en cours : «Un foyer à Tébessa, Jijel six foyers, Blida deux foyers, Guelma deux foyers, El-Taref quinze foyers, Annaba trois foyers, Médéa un foyer, Béjaïa huit foyers, Souk-Ahras deux foyers, Bouira et Chlef un seul foyer.» Le colonel de la Protection civile assure que tous les moyens sont déployés pour venir à bout de tous les foyers d'incendie. Il souligne, en outre, la complexité de maîtriser les violents incendies. La stratégie de la Protection civile dans la lutte contre les feux de forêt consiste d'abord à sauver des vies humaines. «Notre priorité est de sauver la population», indique-t-il. Face à ces incendies ravageurs, ajoute-t-il, «la Protection civile agit en priorité. Elle a dû faire des choix et prendre les décisions rapidement». Dans le même sillage, Achour a souligné l'importance d'impliquer les habitants des zones forestières dans la gestion des incendies, et ce, avant l'arrivée des éléments de la Protection civile. «Nous avons pu encadrer et former 148 000 citoyens sur la gestion des feux. Ils doivent surtout mettre à l'abri les gens les plus vulnérables», annonce-t-il. Appelant les citoyens à prévenir les éléments de la Protection civile en cas de suspicion d'incendies. L'Algérie enregistre un manque de moyens aériens de lutte contre les incendies. Mais, il est envisageable, selon le colonel Achour, d'acquérir davantage d'avions qui seront adaptés à la topographie et qui permettent d'intervenir sans risque. «L'Etat a mis à notre disposition les moyens financiers pour renforcer notre parc aérien», a-t-il indiqué. Cependant, selon ce même responsable, «acquérir les moyens aériens n'est pas la solution ultime. Un canadair avec dix tonnes d'eau, ça peut faire beaucoup de dégâts lorsque l'espace forestier est réduit et qu'il y a des habitations dedans», explique-t-il. En outre, il a avoué que l'Algérie a privilégié depuis des années, les moyens terrestres pour lutter contre les incendies. Ce choix s'est fait sur la base des spécificités géographiques et topologiques de notre espace forestier. «Pas moins de 56 colonnes mobiles sont opérationnelles». L. Z.