Une large offensive visant à démembrer le MAK se déroule depuis plusieurs jours à travers le pays. Depuis la mi-août dernier, près d'une cinquantaine de personnes suspectées d'être affiliées à cette organisation classée terroriste ont été arrêtées et incarcérées. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Hier encore, les services de la gendarmerie chargés d'enquêter sur l'origine des terribles incendies qui ont ravagé la Kabylie ont annoncé avoir procédé à l'arrestation d'une trentaine de personnes parmi lesquelles sept individus suspectés d'appartenir au MAK. Alors que la majorité des mis en cause a été déférée devant les instances judiciaires des wilayas où ils résident (et dans lesquelles ils ont été arrêtés), les suspects du MAK ont, eux, été transférés à Alger et présentés devant des magistrats du pôle pénal. Ce groupe s'ajoute aux détenus de cette organisation arrêtés au cours du mois d'août dernier dans le cadre des investigations menées autour du meurtre du jeune Djamel Bensmaïl. L'offensive lancée contre le MAK dépasse cependant à l'évidence le cadre de l'enquête qui se mène au sujet des incendies. Tout au long des jours derniers, plusieurs arrestations ont été opérées dans des milieux ciblés. La présidente du congrès amazigh et cinq autres personnes présentées comme étant des éléments importants de l'organisation ont été placées en garde à vue, avant d'être placées sous mandat de dépôt. Kamira Naït Sid est poursuivie pour atteinte à l'unité nationale et appartenance à une organisation terroriste. Les services chargés de mener cette offensive semblent agir de manière chirurgicale, des perquisitions sont presque systématiquement opérées dans les domiciles des concernés. Lundi, la police a annoncé l'arrestation de 27 personnes suspectées d'appartenir au MAK à Kherrata et Beni-Ouartilane. Elles sont toutes accusées d'avoir tenté de réactiver «les cellules dormantes de cette organisation sur instruction de parties se trouvant à l'étranger». La même source ajoute que la perquisition au «domicile des suspectes a conduit à la découverte d'accessoires pour vêtements militaires, de matériel informatique avec tous ses accessoires, de détecteurs de métaux, de couteaux, de faux scellés portant le marquage des élus et des élus par procuration et une copie certifiée conforme, des dossiers administratifs, des bannières de l'organisation terroriste MAK, ainsi que des téléphones portables». Le fait que la police, qui affirme avoir agi sur ordre du procureur de la République, évoque des «instructions émanant de l'étranger, renvoie bien sûr à Ferhat Mehenni président du MAK. Ses propos virulents se multiplient depuis le classement de son organisation parmi les mouvements terroristes. Le Haut conseil de sécurité (HCS) en avait fait l'annonce en mai dernier. Le 18 août, la même autorité avait aussi accusé le MAK et Rachad d'être à l'origine des incendies qui ont ravagé l'Algérie et du meurtre de Djamel Bensmaïl. Le Président Abdelmadjid Tebboune avait usé de mots particulièrement durs envers ces deux organisations, citant le MAK à plusieurs reprises, et avait donné des instructions pour l'arrestation des personnes qui y sont affiliées, «jusqu'à leur éradication totale». Le procureur de la République de Sidi-M'hamed avait, lui, annoncé il y a dix jours, l'émission d'un mandat d'arrêt international à l'encontre de Ferhat Mehenni. A. C.