Lord Balfour, secrétaire d'Etat britannique aux affaires étrangères durant la première Guerre mondiale, n'est plus que poussière mais le mal qu'il a fait aux Palestiniens d'hier et d'aujourd'hui est toujours vivace. Son initiative connue sous le nom «Déclaration Balfour de 1917» offrait un «foyer national pour le peuple juif» qui allait malheureusement se transformer en une entreprise criminelle d'expropriation et par extension de colonisation. L'Europe d'après-guerre, mortifiée par le remord du fait du sort qu'elle a fait subir aux juifs – parce qu'ils étaient juifs — cherchera à faire amende honorable, en 1947, à travers un plan de partage de la Palestine. Ce ne fut qu'un leurre car la chasse aux arabes déclenchée par les sionistes s'intensifiera à un rythme dément. Non, c'est toute la Palestine qu'ils veulent. Les trois guerres (1948-1967-1973) ne les stopperont pas, au contraire, elles seront utilisées comme prétexte à l'occupation d'espaces encore plus vastes. C'est la Nakba. Les différentes résolutions de l'ONU ne serviront à rien. Nous le voyons très bien aujourd'hui que l'Etat sioniste a acquis une position de force qui lui permet de dicter sa loi. Sur son passage tout n'est que cendres, destructions et massacres des populations qui ont le tort d'être face à leur projet d'épuration ethnique pour le «Grand Israël». Dès lors, «un bon Palestinien est un Palestinien mort», c'est ce que scandaient récemment des écoliers israéliens au cours d'une manifestation. Au diable Camp David, les Accords d'Oslo. Tant et si bien qu'il faut croire que les revirements et les reniements des engagements structurent la doctrine de l'Etat sioniste. Feu Yasser Arafat l'aura compris à ses dépens, après de nombreuses concessions faites au négociateur, Ehud Barak, qui en voulait encore plus. «Vous voudrez aussi un striptease peut-être ?». Dans les débris de la Palestine légués aux descendants, c'est soit la soumission absolue ou la prison. Les enfants de l'Intifadha choisiront le chemin de la dignité. L'évasion spectaculaire de six militants de leurs cachots est un exemple cinglant du refus d'abdiquer et de continuer la lutte. La télévision israélienne a commis involontairement un impair d'avoir montré leur lieu de détention dans des conditions inhumaines. Hypocrisie et lâcheté de l'Europe devant le drame humain au quotidien de milliers de détenus palestiniens hommes, femmes et enfants. Des enterrés vivants ! Enfants et adolescents subissent les pires tortures. Il faut survivre à trois ou plus dans une cellule de 2x3 m comprenant aussi les toilettes. Devant tant de forfaitures, l'Etat sioniste roule sur du velours grâce à la complicité des pays de la démocratie et des droits de l'Homme... et les trahisons arabes. Oui, la Palestine est devenue leur mauvaise conscience. À tous. Brahim Taouchichet