La Kabylie a vécu, en août dernier, son été noir avec des incendies ravageurs jamais enregistrés jusque-là, ayant engendré des dégâts humains et matériels incommensurables. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Preuve de l'étendue de cette tragédie humaine, si les centaines de foyers de feu ont été éteints quelques jours après leur départ le 9 août dernier, à travers nombre de localités de la région, attisés par la chaleur suffocante et les vents violents ayant soufflé à cette époque, et que la végétation reprend ses droits, certes timidement, à la faveur notamment des dernières précipitations, des blessés, grièvement atteints, sont toujours soignés dans un hôpital pour les grands brûlés en Turquie. Et des villages, parfois des hameaux, sont tristement sortis de l'anonymat à l'occasion de ces incendies pour avoir été le théâtre de feux ravageurs ayant causé la mort tragique de citoyens, dont parfois des familles entières. C'est le cas, notamment, du village de Igreb dans la commune de Iloula Oumalou ou encore de Ikhlidjène, dans la commune de Larbaâ-Nath-Irathène ou d'Ath-Lahcène dans la commune d'Ath-Yenni et Azrou-Oukellal dans la commune de Aïn-el-Hammam. Des villages qui ont été contraints à aménager de nouveaux cimetières exclusivement réservés aux victimes de ces incendies. Et l'on ignore de nos jours encore, le bilan des victimes de ces incendies, même si un tout premier bilan fait état de 90 personnes, dont 33 militaires décédés au niveau, notamment, de Tizi-Ouzou et Béjaïa. Des incendies d'origine «criminelle » puisque, selon les autorités, des pyromanes ont été arrêtés, même si le phénomène y afférent est récurrent chaque année dans le pays. Ceci dit, ces incendies, en plus de ces pertes humaines, ont provoqué des dégâts économiques et écologiques incommensurables puisque des milliers d'hectares de couvert végétal sont partis en fumée et des milliers d'oliviers et d'autres arbres fruitiers détruits. Ceci, en plus de milliers de têtes d'élevage calcinées, des milliers de ruches d'élevage, des bâtiments d'élevage avicole et étables d'élevage ovin et bovin touchés. Des maisons ont été également la proie de ces flammes dévastatrices. Mais ces incendies ravageurs ont, une fois de plus, été l'occasion pour le peuple algérien d'étaler l'une de ses valeurs immuables, la solidarité. Aussitôt ces incendies déclarés, un élan de solidarité inédit s'est instantanément et spontanément installé avec, dans un premier temps, des citoyens qui se sont déplacés de plusieurs wilayas du pays en Kabylie, pour participer aux efforts d'extinction des nombreux foyers d'incendie. Une première phase entachée du dramatique épisode du lynchage jusqu'à la mort de Djamel Bensmaïl, venu de la lointaine Khemis-Miliana à Larbaâ-Nath-Irathène. Et dans une seconde phase en organisant d'interminables convois humanitaires ayant démarré de presque toutes les wilayas du pays pour se donner rendez-vous en Kabylie. Des denrées alimentaires, de l'eau, des médicaments, des effets vestimentaires, rien n'a été laissé au hasard par les nombreux bienfaiteurs qui ont afflué de toutes parts pour épauler leurs concitoyens d'une région meurtrie. Un effort de solidarité qui s'est poursuivi avec des caravanes de soutien psychologique aux populations, notamment les enfants ayant perdu qui des camarades de classe, qui des parents et des proches. M. K.