Le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a été condamné, hier, à une lourde peine de deux ans de prison ferme assortie d'une amende de 200 000 DA par le tribunal de Bab-el-Oued à Alger. En détention depuis début juillet 2021, Fethi Ghares est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir atteinte à la personne du président de la République, outrage à corps constitués, diffusion au public de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national, diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale et diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'ordre public. La peine prononcée à son encontre a provoqué colère et indignation de ses avocats, de sa femme, des hommes politiques et des militants des droits de l'Homme qui ont dénoncé «une peine scandaleuse et honteuse». «Plus qu'un scandale politico-judiciaire, la condamnation de Fethi Ghares à deux années de prison ferme va renforcer la défiance du peuple algérien envers la justice de notre pays. Cette décision illustre l'instrumentalisation politique de la justice dont même les magistrats sont les victimes», a réagi le président du RCD, Mohcine Belabbas, dénonçant la détention provisoire de la quasi-majorité des détenus d'opinion en appelant à leur libération. Au prononcé du verdict du juge, Mostefa Bouchachi, avocat du coordinateur du MDS, a déploré «une sévère peine qui semble être un message à tous les militants pour une Algérie libre et démocratique». Il a annoncé que la défense fera appel de cette décision, espérant l'annulation de la peine lors du procès en appel. Il a affirmé que Fethi Ghares n'a commis aucun crime mais a juste exprimé les positions politiques de son parti en toute transparence. Le vice-président de la Laddh Saïd Salhi a, pour sa part, évoqué «une peine honteuse et scandaleuse». Il s'agit, selon lui, d'un verdict lourd pour des poursuites infondées avec un dossier vide. «Ce verdict est une preuve de plus, une dérive de trop dans la criminalisation de l'acte politique», a-t-il soutenu, pendant que des cadres du PT ont dénoncé la remise en cause brutale du multipartisme. Karim A.