La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) plaide pour la révision de la loi sur l'électricité de 2002, afin de l'adapter à l'évolution du secteur et appelle à son ouverture à l'investissement privé, notamment en ce qui concerne les énergies renouvelables. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Invité hier mardi de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Ryadh Boudjemadi, président de la commission énergie de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), a appelé à la révision de la loi sur l'électricité pour l'adapter aux changements et les évolutions intervenus dans le secteur. «La loi 02-01 sur l'électricité de février 2002 date depuis 20 ans et le monde change. Il faudrait l'amender et la faire évoluer pour l'adapter aux besoins actuels», a-t-il expliqué, soulignant qu'à sa promulgation en 2002, cette loi constituait une première en Afrique. L'évolution concerne surtout les énergies renouvelables avec les projets ambitieux du gouvernement en la matière. L'invité de la Chaîne 3 propose de ce fait de combler le vide sur les énergies renouvelables par des textes incitatifs qui encouragent l'implication des opérateurs privés. «Même si la loi l'autorise, il n'y a pas encore un opérateur privé qui a pu émerger dans le développement des énergies renouvelables», a indiqué Ryadh Boudjemadi, appelant l'Etat à favoriser l'émergence du secteur privé par la révision des textes de loi. «L'Etat a lancé, à la fin de l'année dernière, un appel à manifestation pour la production de 15 mille mégawatts d'origine renouvelable. Un signal fort en direction du secteur privé, qui a investi dans toute une chaîne industrielle pour fabriquer les panneaux solaires et autres câbleries», a-t-il poursuivi, avant de souligner la nécessité de créer cette «interconnexion entre le secteur privé et le secteur public», notamment avec l'opérateur historique Sonelgaz, qu'il appelle à «renforcer sa position de leader». «Sonelgaz est un opérateur robuste et important qui a fait ses preuves. Dans aucun pays au monde, il y a un opérateur historique qui a été effacé du jour au lendemain. Au contraire, on est en train de les renforcer», a-t-il dit, ajoutant que Sonelgaz travaille actuellement avec des opérateurs privés. Quand la loi sera modifiée et mise en application, on pourra peut-être lancer des projets que des opérateurs privés vont exploiter pour leurs propres clients, a-t-il expliqué, ajoutant qu'il faudrait des textes de loi pour permettre l'émergence du privé. Pour l'invité de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le cap sur la transition énergétique, qu'il faut fixer avec des chiffres et des textes de loi, permet de faire un saut important en matière de création d'emplois et de redynamisation de l'économie. Il cite, à titre d'exemple, la création d'emplois induite par la promotion de l'installation du kit GPL dans les voitures. «Rien que pour la production des 1 000 mégawatts lancés, cela va créer entre 8 et 12 emplois par mégawatt», a-t-il affirmé. Autre point qu'il faut clarifier dans la loi, selon l'expert, c'est «le développement de l'interconnexion avec l'Europe». «Les prix de l'énergie sur le marché Spot sont très élevés, il serait bien que l'Algérie en profite», insiste le président de la commission énergie de la CAPC, qui appelle également à réglementer «la consommation interne d'énergie». Et d'appeler à l'investissement dans l'hydrogène qui sera, selon lui, le prochain gaz dominateur dans le monde. K. A.