Les spécialistes de la santé se montrent aujourd'hui optimistes quant à une éventuelle accalmie. La trêve scolaire est avancée comme l'un des facteurs d'explication de cette décrue épidémique dont le pic des cas semble donc atteint. Les données quotidiennes montrent en effet que le virus commence à fléchir mais, il est encore trop tôt pour parler de décrue, selon certains spécialistes de santé. C'est le cas du Professeur Nadir Boussouf, chef de service épidémiologie au CHU Benbadis de Constantine, qui souligne que «c'est cette semaine du 30 janvier au 3 février qui est décisive et qui pourra affirmer ou infirmer la décrue». Le Pr Boussouf estime, certes, que le pic des 2500 cas en 24 heures est dépassé et que le nombre des contaminations commence à baisser légèrement pour se stabiliser autour des 1 800 cas, mais il restera prudent en insistant pour dire que c'est encore tôt pour tirer des conclusions. «C'est cette semaine qui renseignera à coup sûr sur cette tendance», a-t-il martelé, précisant par la même occasion que «ce qui a caractérisé cette 4e vague, c'est le nombre de contaminations par ce variant important chez le personnel de la santé et cela est dû au relâchement observé». Pour le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus et chef de service réanimation au CNMS, la stabilité de la situation épidémiologique ces derniers jours constitue «un élément rassurant s'il continue sur ce schéma pendant près d'une semaine encore ». Selon lui, le pic de la courbe épidémiologique de la quatrième vague a été atteint et dépassé et, tout comme le Pr Boussouf, il estime que « les spéculations épidémiologiques peuvent être confirmées ou infirmées, et il faut au moins une semaine pour stabiliser la situation». De son côté, le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie et chef de service du laboratoire central EPH Rouiba intervenant ce week-end sur les ondes de Radio Sétif, a indiqué qu'il s'agit bel et bien d'une baisse significative du nombre de contaminations liées à la nouvelle souche Omicron qui se caractérise par une plus faible capacité à s'attaquer aux cellules des poumons. Rassurant, il précise qu'à partir du mois de mars, «le Covid-19 pourrait se transformer dans quelques mois en un virus saisonnier». Et de préciser : «Nous avons atteint le point de coexistence avec ce virus.» Dans ses estimations, le Pr Djenouhat s'appuie sur le bilan des décès relativement faible, par rapport à celui des nouvelles contaminations. Il dira, à cet effet : «C'est encourageant, mais il faut tout de même avoir plus de patience et de plus en plus d'engagement dans les mesures de prévention et le port du masque aussi bien pour les adultes que pour les enfants.» Ilhem Tir