Les 656 logements de fonction de Sonatrach, implant�s � la cit� Mohammed-Zendouh (ex-Sicel), dans la commune de Filfila, construits dans le cadre du programme 5 027 logements pr�fabriqu�s en 1982 du minist�re de l�Habitat, sont toujours en qu�te d�une r�gularisation administrative. Les locataires ne comprennent pas le fait que des cas similaires, � Arzew et Oran, aient �t� apur�s, alors que celui de Skikda stagne toujours. 27 ans apr�s leur occupation par des employ�s relevant des complexes de la plateforme p�trochimique de Skikda, les immeubles en charpente m�tallique et en amiante, avec vue sur la mer, subissent une dangereuse corrosion avec d��ventuels effets canc�rig�nes. La cit� a d�pass� sa dur�e de vie estim�e � 25 ans. Toits et fen�tres perm�ables aux eaux pluviales, rampes trou�es, odeurs de moisi ressenties � des dizaines de m�tres � la ronde, des murs de s�paration en pl�tre qui se craquellent, canalisations d�AEP d�grad�es sont, entre autres, les lacunes relev�es lors de notre d�placement sur les lieux. L�am�nagement au sein du quartier laisse aussi � d�sirer. Le d�versement des eaux us�es contribue � sa mani�re � la d�gradation du r�seau routier. La terre se fissure au niveau du rez-dechauss�e de quelques immeubles, ce qui peut provoquer � court terme un effondrement. Les locataires appr�hendent �galement le danger que peut provoquer l�amiante, produit hautement canc�rig�ne. Terme que r�fute le directeur de l�environnement de la wilaya de Skikda, lors de la rencontre dans son bureau. �L�amiante est nocive dans sa production mais pas dans la construction. Elle n�est dangereuse que pour les employ�s qui la fabriquent dans les usines.� Au sujet d�un quelconque rapport d�expertise, notre interlocuteur a �t� cat�gorique : �Je peux vous confirmer, bien que ce volet rel�ve des pr�rogatives de la direction du logement et des �quipements publics (Dlep), qu�il n�existe pas.� Nos diff�rentes tentatives de prendre contact avec le Dlep ont �t� vaines. M�me le CTC, organisme tr�s prolifique en mati�re de rapports, n�en a pas d�livr� pour cette affaire, du fait �de l�absence d�une demande formul�e par le propri�taire, celle �manant de citoyens n�est pas recevable, car ces derniers sont des locataires�, indique notre source. L�absence d�un rapport d�expertise montre que cette cit� serait le dernier des soucis des instances comp�tentes. A commencer par Sonatrach. Le propos est r�f�renci� historiquement. Depuis son d�sistement informel, l�entreprise n�a notifi� aucune d�cision de ce genre. �Entre 1985 et 1987, quatre agents de la Sonatrach assuraient la s�curit� et le nettoyage du site. Leur d�part a �t� synonyme pour nous du d�sistement des logements � notre profit. Contrairement � cette id�e re�ue, nous continuons � ce jour � payer le loyer, en fonction du complexe o� on exerce et de la cat�gorie professionnelle � laquelle on appartient. Bizarre, vraiment bizarre�, nous informe un habitant. Hormis l�Enip, qui est repr�sent� par 250 employ�s, la plupart relevant de la CP1K, soit plus du tiers, les autres complexes (Naftec, GTP, la Somik�) continuaient de proc�der � des pr�l�vements � la source, estim�s entre 90 et 220 DA mensuels. Le hic, c�est qu�en d�pit de cette �extirpation� de loyers, Sonatrach n�a jamais, aux dires des habitants, entrepris de travaux, depuis son d�part en 87, de quelque nature qu�ils soient. Pourtant, des correspondances attestent de la volont� d�en finir. La r�solution n�34-02 sanctionnant la r�union du conseil d�administration de Sonatrach Spa, dat�e du 20 mars 2002, � Alger, stipule qu��apr�s avoir pris connaissance de la situation des logements de Sonatrach, constate la sensibilit� et la complexit� de la gestion de ce patrimoine�. Il y est recommand� de �proc�der � la vente au profit des travailleurs des logements non destin�s � l�astreinte sur lesquels Sonatrach d�tient un droit de propri�t� �tabli et de proc�der � l�assainissement progressif de la situation juridique des autres logements et c�der aux travailleurs les logements non destin�s � l�astreinte au fur et � mesure de l�assainissement de leur situation �. Selon toujours la missive, �pour cela, le conseil d�administration approuve les modalit�s de cession suivantes : cession au prix co�tant des logements neufs non affect�s, cession � des prix d�termin�s par une expertise habilit�e (services des Domaines) des logements affect�s ou occup�s�. Les diff�rentes APC qui se sont succ�d�, bien qu�elles aient entam� leurs campagnes �lectorales sur des promesses de r�gler le chapitre juridique de l�ex-Sicel, sans port�e pratique bien s�r apr�s la fin de leurs mandats, ont eu au moins le m�rite de r�aliser l��clairage public, collecter les ordures, curer les avaloirs ou en mettre d�autres. Au niveau de la plus haute institution �lue, � savoir le Parlement, des d�marches ont, en revanche, �t� entreprises par un groupe de d�put�s de Skikda, d�ob�diences confondues. C��tait en 2001, durant la p�riode o� Benflis �tait chef de gouvernement. Le dossier �t� abord� avec d�autres tels l�universit�, la radio et le logement au niveau de la wilaya. En 2011, Skikda dispose d�un p�le de savoir et d�une radio locale, mais pas encore de statut pour cette cit�. Selon des sources concordantes, l�ex-ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, s�est vu exposer le cas, lors de l�une des visites d�inspection et de travail effectu�es � Skikda, exactement au cours d�un d�ner � Naftec. Devant les autorit�s de la wilaya, tout en reconnaissant le fait que la soci�t� des hydrocarbures a seulement contribu� au financement du programme de construction, il a affirm� que sa r�novation fait en revanche partie des pr�rogatives de la wilaya. Propos qui n�ont pas, selon notre source, �t� d�mentis par le wali, Tahar Melizi, pr�sent sur les lieux. Selon les citoyens, citant les dires du P/APC de Filfila durant 2002-2007, le wali suscit� a �galement montr�, lors d�une s�ance de travail, sa disponibilit� � financer, � parts �gales avec Sonatrach, des travaux de r�habilitation des immeubles, que l�on a �valu�s � 130 millions de dinars. L�id�e de transf�rer les logements vers le patrimoine de l�OPGI n�a �galement jamais �t� concr�tis�e. Elle existe depuis f�vrier 1992, date d�installation d�un groupe de travail plac� sous l��gide de la direction g�n�rale du Tr�sor, compos� des repr�sentants de Sonatrach, de la direction g�n�rale des Domaines ainsi que du minist�re de l�Habitat. Cette information est puis�e de la correspondance n�640/95 du directeur g�n�ral de Sonatrach, N.C. Zouioueche, dat�e du 18 novembre 1995 et adress�e au wali de Skikda de l��poque, en r�ponse � ce dernier. On y lit �galement que �dans le but d�un transfert r�glementaire, une s�rie de conditions, d�observations et de propositions a �t� arr�t�e avec certaines difficult�s qui affectent sa diligence. Aussi, nous vous informons que nos instructions � nos services pour prendre en charge l�entretien des immeubles de la cit�, jusqu�au r�glement d�finitif du dossier�. 16 ans apr�s, les habitants n�ont rien vu venir. Le directeur g�n�ral de l�office de Skikda nous d�clare : �Verbalement, oui, j�ai eu une proposition dans ce sens. C�est tout.� Un petit cadeau empoisonn� dont l�OPGI a refus� l�offre. Les raisons sont multiples. Tacitement, elles n�ont jamais �t� avou�es. Mais � la lumi�re des indiscr�tions r�colt�s ici et l�, on peut avancer celle li�e au fait que le dossier technique de la cit�, �labor� par l�entreprise de r�alisation italienne Sicel, n�aurait jamais �t� rendu public, m�me des ann�es apr�s le d�part de celle-ci. Un terrain min�. Que ce soit Tahar Melizi ou son pr�d�cesseur Salhi Djamel-Eddine, ces deux commis de l�Etat n�ont jamais �t� r�ticents � l�id�e de prendre en charge la cit� Mohammed-Zendouh de Filfila. Il ne leur a manqu� que la volont� pratique. L�actuel wali, Mohamed Bouderbali, apostroph� par un groupe de locataires, lors de la visite effectu�e � Filfila, en date du 5 janvier, a promis de saisir officiellement Sonatrach pour en finir avec ce dossier. Gageons que cette fois-ci ce sera la bonne. C�en est trop pour les quelque 3 000 habitants.