Abdelhamid Mehri prend nettement ses distances vis-�-vis de ses partenaires traditionnels, le FIS et le FFS. Certes, il plaide toujours pour l�inclusion �de tous les islamistes, sans exclusive� dans tout processus de r�formes politiques mais pr�cise bien que �le FIS est dissous�. Et qu�il est �contre les islamistes qui utilisent la violence ou qui veulent instaurer un Etat th�ocratique�. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - On est en tout cas loin, tr�s loin de l�ancien secr�taire g�n�ral du FLN, signataire du contrat de Rome et qui faisait de la r�habilitation de l�ex-FIS et de la reprise du processus �lectoral de 1991 un pr�alable � toute solution politique. Que l�on se rappelle la position extr�me de �l�opposition r�elle� � la veille de l��lection pr�sidentielle du 16 novembre 1995 : un appel commun au FIS, FLN, FFS, MDA et� PT au boycott, relay�, au niveau national par le slogan criminel du GIA �de l�urne au cercueil � durant la pire p�riode qu�a eu � vivre l�Alg�rie ind�pendante. Abdelhamid Mehri �volue son discours et son positionnement. D�j� en acceptant de r�pondre � l�invitation de l�Instance de consultations sur les r�formes politiques de Abdelkader Bensalah qui le recevait, hier apr�s-midi. �Je n�ai jamais refus� ou �mis une quelconque r�serve pour r�pondre � l�invitation�, tenait-il d�ailleurs � pr�ciser. Une position qui, le moins que l�on puisse dire, le met manifestement �en d�calage� par rapport � son alli� de toujours, le patron du FFS, Hocine A�t Ahmed. Du reste, lui-m�me le confirmera � sa mani�re en r�pondant � la question d�un confr�re : �Oui, les contacts ont toujours �t� permanents entre nous (A�t Ahmed, ndlr) mains nous n�avons pas les m�mes positions.� En l�occurrence, et concernant la d�marche de r�forme en cours initi�e par Bouteflika, Mehri se d�tache du nihilisme syst�matique de son compagnon. Il accepte de s�y ins�rer ne remettant en cause que la m�thode. Ainsi, l�ancien SG du FLN, vieux routier de la politique et l�un des hommes-cl�s du pouvoir sous Chadli Bendjedid, estime que �les r�forme en profondeur (�) est une op�ration politique d�une extr�me importance et est une revendication qui fait consensus�. Seulement, �l�on ne peut les mettre dans le registre de la gestion courante des affaires de l�Etat�. Pour Mehri, il faudrait, au pr�alable �y associer toutes les forces politiques sans exclusive, sous quelque pr�texte que ce soit, et ce, dans toute les �tapes du processus�. Il propose, en outre, de �faire maturer ces r�formes � travers un d�bat national, via des m�dias objectifs�. Et �d��uvrer, enfin, � aboutir � un consensus ou ce qui se rapprocherait d�un consensus autour d�un document national de r�f�rence qui d�terminera avec pr�cision les objectifs de la r�forme, ses �tapes ainsi que les moyens de sa mise en application�. Il mettra cependant en garde contre toute h�g�monie de �la majorit� qui serait une grave erreur�. L�ancien patron de l�ex-parti unique ne manquera pas de faire remarquer que le probl�me n��tait pas tant dans les textes �mais dans les mentalit�s, les comportements et les d�cisions de l�actuel r�gime et qui ne sont soumises � aucun texte�. L�ancien ambassadeur d�Alg�rie � Paris appelle �galement � �l�ouverture d�un d�bat g�n�ral sur la question du changement � l�Assembl�e populaire nationale et au Conseil de la nation�. Ainsi que �la tenue d�une conf�rence nationale pour permettre � l�ensemble des forces politiques de prendre part, de mani�re active, au changement r�el qui rassurera notre peuple�. En clair, Abdelhamid Mehri propose des r�formes pour le syst�me et qui seront men�es par le syst�me et � l�int�rieur du syst�me.