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M�DITERRAN�E
Quelles arm�es pour la d�mocratie ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 06 - 2011

1. Le Centre d��tudes et de documentation internationales de Barcelone (Cidob) que pr�side l�ancien ministre espagnol de la D�fense, Narcis Serra, vient d�organiser les 12 et 13 juin 2011 un s�minaire, le dixi�me du genre, intitul� �Forces arm�es et transitions d�mocratiques en M�diterran�e�.
De nombreux repr�sentants des deux rives de la M�diterran�e, participants institutionnels et acad�miciens, ont anim� des d�bats denses autour de th�matiques de haut niveau. Non sans signification particuli�re, l�ancienne Europe socialiste a �t� pr�sente � ce s�minaire avec des d�l�gu�s de la Hongrie, de la Bulgarie et de l�Albanie. Il est � noter que deux Alg�riens assistaient � ce s�minaire. Il s�agit de Mohamed Chafik Mesbah que les lecteurs du Soir d�Alg�rie connaissent bien et d�Abdenour Benantar, professeur � l�universit� Paris VIII.
2. Les th�matiques essentielles abord�es au cours de ce s�minaire se rapportaient, respectivement, � la r�forme des institutions militaire et s�curitaire dans le cadre des transitions d�mocratiques, les cons�quences induites sur la s�curit� en M�diterran�e par les transformations en cours dans le monde arabe et, enfin, les nouvelles opportunit�s de coop�ration dans la gestion de crise en M�diterran�e. Sur le premier point, le pr�sident du Cidob a pr�sent�, en ouverture du s�minaire, une communication tr�s instructive portant mod�le de r�forme de l�institution militaire dans le cadre d�un processus de transition d�mocratique. Inspir�, par l�exp�rience qu�il a lui-m�me conduite en Espagne, le mod�le de Narcis Serra s�appuie sur des variables qui se retrouvent dans des soci�t�s d�velopp�es en Europe mais qui sont inconnues dans les pays qui acc�dent, laborieusement, au syst�me d�mocratique. Il en est ainsi de la soci�t� politique en Espagne, parfaitement organis�e la veille de la fin de la p�riode franquiste, mais inexistante, totalement inexistante dans la plupart des pays arabes qui acc�dent � la d�mocratie. Or, cette soci�t� politique joue un r�le essentiel d�interlocuteur dans la n�gociation du consensus qui permet � l�institution militaire d�accompagner la transition d�mocratique avant de se retirer de la sph�re politique. Conf�renciers et participants au s�minaire ont not�, lors des d�bats, le r�le essentiel jou� par les arm�es dans le succ�s des transitions d�mocratiques. Lorsque les arm�es ont �t� favorables aux processus engag�s, le d�nouement a �t� rapide. Lorsque les arm�es ont �t� favorables, plut�t, aux r�gimes en place, le d�nouement qui n�a pas suivi se fait attendre, avec en sus, un prix faramineux � verser. Les participants ont relev� que, dans le premier cas, la Tunisie et l��gypte, il s�est agi d�arm�es nationales, normalement constitu�es. Dans le deuxi�me cas, Libye, Y�men et Syrie, il s�agit plus de gardes pr�toriennes que d�arm�es nationales. Sur l�aspect d�taill�, Yezid Sayigh, �minent professeur au c�l�bre King�s College de Londres et n�gociateur palestinien lors des n�gociations sur Ghaza, a fait une intervention remarquable de rigueur et de concision. Sur le m�me registre, relevons l�intervention de Salam Kawakibi, Syrien, chercheur au think thank Initiative Arab Reform, lequel a expos�, avec une certaine dose d��motion, la situation pr�valant dans son pays o� l�arm�e syrienne se r�sumerait, concr�tement, � une juxtaposition de gardes pr�toriennes appuy�es par de v�ritables milices. Dans les faits, la r�alit� de l�arm�e nationale se r�sumerait autour de la Garde r�publicaine, v�ritable bras arm� du r�gime alaouite, � quelques unit�s lourdes dont l�encadrement provient, exclusivement, de la minorit� alaouite.
3. Sur le second point, les pr�sents ont laiss� d�gager un profond scepticisme � propos des prolongements que peuvent conna�tre les processus de changement entam�s dans le monde arabe. Au plan interne, ce sont deux menaces qui ont �t� �voqu�es. En premier lieu, les menaces de r�sistance de p�les de pouvoir de l�ancien r�gime lesquels peuvent manifester de l�obstruction pour emp�cher l�ach�vement des transitions d�mocratiques. Pour affronter cette premi�re menace, la n�cessit� d�une r�forme rapide consensuelle et efficace des institutions militaire et s�curitaire a �t�, fortement, mise en �vidence. En second lieu, c�est la menace d�une conqu�te h�g�monique du pouvoir par le mouvement islamique qui a �t� �voqu�e. Ce mouvement, quoique n�ayant pas �t� un acteur principal dans les soul�vements populaires intervenus, continue d��tre, fortement, pr�sent sur la sc�ne nationale. Il est r�v�lateur que l�ensemble des participants aient soulign� l�inanit�, dans le nouveau contexte, des politiques visant � l��radication d�une r�alit� sociologique et politique, dont, d�sormais, il ne peut �tre que tenu compte, forc�ment. L�un dans l�autre, l�examen de ces deux menaces a conduit � mettre en relief l�int�r�t du mod�le turc, lequel, n�anmoins, n�a pas �t� jug� applicable, m�caniquement, dans tous les cas. Les participants ont, plut�t, insist� sur un retrait rapide de l�arm�e de la sph�re politique. Cette consid�ration a fait l�objet de longs d�veloppements de la part de plusieurs conf�renciers, en particulier Alonso de Vascucelos, directeur de l�Institut d��tudes de s�curit� de l�Union europ�enne. Au plan externe, l�accent a �t� mis sur, successivement, la menace de flux migratoires incontr�l�s vers l�Europe, le risque de diss�mination des armes subtilis�es des d�p�ts libyens, la persistance du conflit du Sahara Occidental et, enfin, les horizons incertains qui se dessinent pour le conflit isra�lo-arabe. Les participants ont, pour l�essentiel, convenus que les flux migratoires � partir de la rive sud de la M�diterran�e ne peuvent �tre stopp�s que par un v�ritable d�veloppement �conomique et social dans les pays de provenance. Le traitement s�curitaire des ph�nom�nes migratoires ne constitue pas une solution par lui-m�me. Sur le conflit du Sahara occidental, plus pr�cis�ment, une passe d�armes a �t� enregistr�e entre Khadija Mohsen-Finan, enseignante � l�universit� Paris VIII et auteur prolifique sur le conflit sahraoui, et Mohamed Benhamou, professeur marocain � l�universit� Mohamed V. Khadija Mohsen-Finan a affirm�, en effet, que le Maroc �voulait prouver, en incluant le Sahara occidental dans sa r�forme de r�gionalisation, que ce territoire est d�j� marocain, posture qu'appuient Paris, Washington et l'Union europ�enne�. Or, a-t-elle pr�cis�, �faire l'�conomie de la consultation des Sahraouis, m�me pour aller vers une autonomie, n�est pas possible. Il n�est pas possible de faire fi des Sahraouis et des Alg�riens et se contenter d'avoir l'aval des Nations unies, de Washington, de Paris et peut-�tre de Madrid�. Mohamed Benhamou a r�cus� cette analyse pr�cisant, pour sa part, que �la r�gionalisation �tait une chose et le plan d'autonomie au Sahara une autre�. Les participants ont relev�, cependant, l�alignement ostensible de la France sur le Maroc, les Etats-Unis d�Am�rique faisant, de plus en plus, pencher la balance, pour d�autres consid�rations, dans cette m�me direction. A propos du conflit isra�lo-arabe, les participants au s�minaire n�entrevoient pas de perspectives de d�nouement proche mais insistent sur les nouvelles donn�es qui r�sultent des transformations actuelles qui affectent le monde arabe. Il sera, d�sormais, difficile pour Isra�l de s�appuyer, pour d�nier au peuple palestinien ses droits nationaux l�gitimes, sur les alliances occultes nou�es avec des dirigeants de r�gimes autoritaires. Isra�l devra compter, d�sormais, sur les r�gimes d�mocratiques lesquels seront en phase avec leurs opinions publiques. Il s�ensuivra, probablement, un repositionnement de la politique de soutien de ces nouveaux pays d�mocratiques � la Palestine. Nonobstant ces questions particuli�res, les intervenants, abordant la stabilit� durable de la r�gion, se sont accord�s pour admettre que les transitions d�mocratiques en cours dans les pays de la rive sud de la M�diterran�e vont consolider, plut�t que compromettre, la s�curit� de la r�gion.
4. S�agissant des nouvelles perspectives de coop�ration en mati�re de s�curit� en M�diterran�e, les participants ont not� l�influence n�gative du conflit isra�lo-arabe sur les processus de coop�ration politique entre les deux rives, notamment ceux dont le caract�re est multilat�ral, � l�exception du dialogue m�diterran�en de l�OTAN qui enregistre des avanc�es modestes mais perceptibles. Les participants � ce s�minaire ont admis, par ailleurs, que les processus de coop�ration ant�rieurs, notamment le processus de Barcelone ou l�Union pour la M�diterran�e, ont �chou� car ils avaient, en particulier, fait l�impasse sur les soci�t�s et les peuples arabes limitant la coop�ration engag�e � des rapports aux seuls r�gimes et gouvernements en place. D�une mani�re g�n�rale, les participants europ�ens � ce s�minaire ont insist� sur la n�cessit� d�adapter la coop�ration europ�enne, s�curitaire autant qu��conomique de mani�re qu�elle r�ponde aux attentes propres aux pays concern�s. A plus forte raison, a-t-il �t� soulign�, lorsque l�assistance propos�e se rapporte aux processus de r�formes militaires ou d�appui aux transitions d�mocratiques.
5. Hormis la communication pr�sent�e par Mohamed Chafik Mesbah qui est publi�e dans nos colonnes, la situation en Alg�rie n�a pas �t� abord�e de mani�re explicite. A travers les discussions intervenues dans le cadre du s�minaire ou des entretiens qui se sont d�roul�s en apart�, celle-ci a �t�, cependant, �voqu�e. Les id�es saillantes qui ont �t� �mises peuvent se r�sumer en trois points. L��tat des lieux en Alg�rie pr�sente de nombreuses similitudes avec la situation pr�valant dans les pays affect�s par la vague de transformations dans le monde arabe. De ce point de vue, il n�existe pas d�exception alg�rienne. L�Alg�rie dispose de ressources financi�res importantes qui lui permettent, gr�ce � la distribution d�une partie de la rente p�troli�re, de diff�rer l��ch�ance de la transition d�mocratique. L�Alg�rie b�n�ficie, au moins dans la conjoncture pr�sente, d�un certain soutien des Etats-Unis d�Am�rique. Subsidiairement, la France, pour des raisons diff�rentes � peut-�tre compl�mentaires � apporte un soutien relatif au r�gime alg�rien. Ces deux pays, les plus importants partenaires de l�Alg�rie, attendent de voir sans faire de la chute du r�gime alg�rien une priorit�. Faut-il rappeler que les exemples tunisien et �gyptien d�montrent, avec certitude, que les alliances contract�es par les r�gimes autoritaristes avec les puissances occidentales ne r�sistent pas, ind�finiment, au choc de la volont� des peuples r�volt�s.


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