Apr�s l�avoir retrouv� d�une mani�re improviste mais avec grand plaisir, notre compatriote coach de l��quipe nationale du Canada, Agrane Salah-Eddine, s�est pr�t� � une discussion � b�tons rompus sur tout ce qui touche au handball, allant de celui du Canada � celui pratiqu� chez nous, en passant par le Mondial �videmment. Lecture. Le Soir d�Alg�rie : C�est une surprise de vous retrouver comme coach des U21 du Canada. Agrane Salah-Eddine : C�est une surprise aussi pour moi quand j�ai d�barqu� au Canada, il y a dix ans. J�ai fait le constat que le handball �tait une discipline sportive m�connue par le public de ce pays. Aussi, je ne m�attendais pas � ce que le Canada arrive � se qualifier � une comp�tition de tr�s haut niveau tel que ce Mondial juniors. Mais vous avez �roul� votre bosse� en Alg�rie et ailleurs avant de vous s�expatrier. D�s ma sortie de l�ISTS en 1991, j�ai coach� notre �quipe nationale juniors gar�ons avant d�entra�ner plusieurs clubs �trangers, � savoir le Stade tunisien, El-Khalidj Essaoudi, El Wakra du Qatar avant de rallier le Canada. Comment �tes-vous arriv�s � prendre en main l��quipe nationale juniors du Canada ? Au Canada o� il y dix provinces, je me suis install� dans celle du Qu�bec qui est la r�gion francophone o� j�ai commenc� � travailler dans des clubs. Quelques ann�es apr�s, les responsables de la F�d�ration canadienne m�ont contact� pour prendre en charge la s�lection junior de la province. Ensuite, j�ai pris l��quipe nationale du Canada. Et c��tait le d�but de mon aventure. Comment jugez-vous le parcours de l��quipe du Canada durant ce Mondial ? Il r�pond aux moyens mis � la disposition de l��quipe. La qualification n�est pas le fruit du hasard mais le r�sultat d�un long travail ponctu� par une phase comp�titive panam�ricaine. L�, nous avons obtenu la troisi�me place qui est la premi�re du handball canadien. Cela nous a permis d��tre pr�sent � ce Mondial. Avant de rallier la Gr�ce, les joueurs �taient avertis que la comp�tition allait �tre tr�s dure. Gr�ce aux efforts de tous, nous avons termin� � la 22e place. Est-ce que les joueurs et encadreurs ont accept� ces r�sultats ? Mon premier travail a �t� de pr�parer mentalement les joueurs � faire de chaque match perdu, un plus dans l�exp�rience. J�ai constat� qu�ils n�ont pas baiss� les bras car c�est un passage oblig�. L�, ils ont des r�f�rences et savent ce que c�est le niveau mondial. A partir de ce Mondial, la f�d�ration sait ce qu�il faudra faire � l�avenir. Sinon, �a aurait �t� la d�mission totale. Il faut se fixer des objectifs selon nos moyens et �a a l�air de bien marcher. Comment appr�ciez-vous l��quipe alg�rienne � ce Mondial ? Je les ai vus contre la Gr�ce. Par la suite, je ne pouvais les voir car les horaires des rencontres de mon �quipe et ceux de l�Alg�rie chevauchaient. A l�h�tel, j�ai �t� agr�ablement surpris par le gabarit des joueurs. Aussi, la morphologie de l�athl�te alg�rien ne cesse d�augmenter. C�est une tr�s bonne indication. Je constate que les joueurs alg�riens ont du v�cu sportif sur lequel ils s�appuient et il y a de la maturit� dans le jeu. Sur cette lanc�e, comment jugez-vous le niveau technique de ce Mondial ? Par rapport au Championnat du monde que j�ai disput� comme joueur en 1987 et celui o� j�ai particip� comme co-entra�neur avec M. Harrouche, en 1993 o� Dehili �tait joueur, je peux dire que la majorit� des �quipes ont compris que le premier crit�re est d�ordre morphologique puisque les �quipes pr�sentent des joueurs dot�s d�une grande masse musculaire, avec une force explosive et rapide. Comme beaucoup de juniors �voluent en seniors, cela promet, � l�avenir, un jeu plus dynamique. Pour le podium, c�est difficile de pr�voir les favoris en puissance car beaucoup de param�tres entrent en jeu, contrairement aux seniors. Sur un autre plan, l��cart entre l�Afrique et l�Europe se r�duit progressivement et les r�sultats de la Tunisie et de l�Egypte et � un moindre degr� de l�Alg�rie en sont la parfaite illustration. Quels sont les clubs que vous avez entra�n�s ? Il y a eu la formation juniors de Chedira Appalaches avec qui je participais au championnat seniors de la province et qui a d�croch� le titre national. Tout de suite, j�ai �t� sollicit� par la F�d�ration de handball du Canada pour entamer mon travail. Comme le Qu�bec et aussi le Canada sont de vastes territoires, j�ai fait de longs voyages pour prospecter les talents. Comment s�est effectu�e la s�lection des joueurs ? Comme le Canada est un vaste territoire, chaque province a sa propre f�d�ration. Aussi, des camps de s�lections se d�roulent par r�gion. Celui de l�Est englobe les provinces le Qu�bec, l�Ontario, le Brunswick, Ottawa. Ensuite il y a celui de l�Ouest qui se d�roule soit � Cagliari ou Edmonton pour les r�gions de Manitoba Saskatchewan, Vancouver, la seconde �tape de s�lection sera nationale pour choisir les 16 meilleurs joueurs. Comment se d�roule la comp�tition au Canada ? Le championnat se d�roule en deux phases. D�abord au niveau de chaque province puis la phase nationale sous forme de play-off. Comment appr�ciez-vous le niveau technique du joueur canada ? Il y a une �norme d�faillance sur tous les plans. Comme le handball est une discipline m�connue, nous n�avons pas beaucoup de chance de brasser large car les athl�tes de grand gabarit sont pris par le hockey, le volley-ball le basket-ball ; ce qui engendre une d�faillance sur le plan morphologique, aussi, la moyenne de taille est d�li�e. Il y aussi le niveau technique des joueurs qui est peu �lev� en raison de l�insuffisance des s�ances d�entra�nement qui se r�duisent � deux ou trois fois par semaine � cause du manque de moyens financiers de la f�d�ration. Cependant, il y a cette volont� des joueurs et des encadreurs d�aller de l�avant et de faire plus. Je pense que l�avenir du handball au Canada s�annonce sous de bon auspice. Peut-on faire la comparaison entre le handball alg�rien et canadien ? Il n� y pas de comparaison � faire car ce sont deux politiques sportives diff�rentes. En Alg�rie, le sport d��lite en Alg�rie est pris en charge par l�Etat. Par contre, au Canada, il y a la politique �tatique qui exige � la discipline d��tre parmi les huit meilleures �quipes au monde pour avoir droit � une subvention �tatique. Propos recueillis � Thessaloniki par Ouahid Karimi