Depuis la nuit des temps, la vaste r�gion des monts des ksour c�l�bre le nouvel an amazigh (Yennayer), relatif au calendrier agraire co�ncidant avec le 12 janvier de chaque ann�e. Si dans le pass�, cette f�te �tait c�l�br�e uniquement par les fellahs (ksouriens d'origine amazigh), aujourd'hui, elle est r�pandue dans presque tous les foyers, m�me chez les Arabes nomades qui n'avaient aucune relation avec Yennayer. Si d'une r�gion � une autre les l�gendes de sa c�l�bration diff�rent et remontent � des si�cles, le principe aujourd'hui, c'est l'�v�nement. Chez nous par exemple, puisque la f�te �tait c�l�br�e uniquement par les fellahs (chleuhs), elle a une relation avec le calendrier agraire, cl�turer une ann�e agricole pour ouvrir une autre, c'est dire que tous les l�gumes et les fruits r�colt�s durant l'ann�e �coul�e et conserv�s en stock sont utilis�s pour les pr�paratifs de cette veill�e traditionnelle qui se distingue avec deux plats principaux : merdhoudet kachkcha. Le merdhoud : couscous, d�une particularit� singuli�re et sp�ciale � la fois, il reste le plat le plus appr�ci� pour cette nuit particuli�re dans l�ann�e. Le bouillon se pr�pare avec la viande d�agneau ou de veau, dans une marmite sp�ciale ( guedra), contenant toutes sortes de l�gumes secs (f�ves, haricots, lentilles, pois-chiches, bl�...) et frais coup�s en petites tranches (carottes, citrouille, navets, patates), et autres klila, dattes� Le couscous est enduit du beurre de brebis, ou � d�faut du beurre de vache. Couscous et bouillon sont m�lang�s et pr�sent�s dans un grand plat sp�cial, gasa� ou tajjra (en chleuh), grand plat en bois. Certaines pratiques demeurent encore de tradition � nos jours, par exemple, on met sept dattes dans la marmite et celui qui d�couvre la premi�re dans le couscous est le b�ni de la famille. On enfonce un bol plein de beurre dans le couscous. Il y a ceux qui ne mangent pas de viande (symbole de d�penses) pour moins de d�penses durant la nouvelle ann�e ; il y a ceux qui ne mangent pas du piquant (piment par exemple), symbole de la col�re (pour que la nouvelle ann�e serait tendre et sans difficult�s). Le second plat c�est la karkcha ou kachkcha, une vari�t� de produits exotiques, fruits secs pr�sent�s comme veut la tradition dans un grand plat en alfa (appel� tbag), constitu�s d�amandes, arachides, noix, noisettes et autres friandises, bonbons, chocolat, g�teaux, et des fruits frais (oranges, bananes, pommes, ananas, etc.). Le festin est toujours accompagn� d�un th� � la menthe. Autour de la sinia, les familles se r�unissent dans une ambiance particuli�re, o� chacun des bambins dispose d�un sachet sp�cial o� il met sa part de kachkcha. Ainsi, les parents ne sont l� que pour rendre heureux leur prog�niture malgr� les d�penses colossales, cons�quence de la chert� des produits �tal�s m�me sur les abords des routes.