Le procès-verbal n°18 de la réunion hebdomadaire de la commission de discipline de la LFP, tenue le lundi 25 décembre dernier, s'est distingué par une «nouveauté » qui a échappé aux non-initiés. Une énormité qui confirme la manière de gérer les dossiers disciplinaires de nos deux championnats dits professionnels et certainement des autres paliers de la compétition à travers le territoire national. En effet, dans ledit document (P-V n°18 du 25/12/2017), les membres de la structure dirigée par Abdelhamid Haddadj tiennent à préciser que les décisions du jour ont été prises après délibération de la CD conformément à la réglementation. Cette dernière explique le pourquoi du comment : «Vu les articles 4 alinéa 1, Art 5 alinéa 3, Art 6, Art 9 alinéa 1, Art 10, Art 31, Art 37, Art 38 , Art 39 , et Art 45 du code disciplinaire de la Fédération algérienne de football . Vu l'article 26 alinéa 1 et l'article 62 alinéa 1, 6 et 7 du règlement des championnats de football professionnel et suite l'examen des pièces versées aux dossiers, aux rapports des officiels de la rencontre, ainsi qu'aux auditions et tenant compte de la résolution prise par le bureau fédéral lors de sa séance du 25 décembre 2017 fixant le huis clos à la troisième infraction de jet de projectiles au lieu de la deuxième infraction». Tout paraît «normal » dans cette précision d'ordre juridique sauf que le texte en question apporte une «complément » antidaté. Durant ladite réunion, la CD/LFP a traité des affaires qui remontent aux 12, 15 et 16 décembre dernier, des «reprises» comme se plaît à les appeler l'instance de Haddadj puisqu'il s'agit d'affaires qui étaient restées «ouvertes pour complément d'informations » et qui n'ont pu être tranchées dans le PV n°17 du mardi 21 décembre 2017 (une séance qui a été reportée de 24 heures, faut-il le rappeler). Le «complément antidaté en référence évoque la résolution prise lundi dernier par le BF de la FAF, donc le jour même de la tenue de la réunion de la CD/LFP, qui repousse la promulgation de la sanction du huis clos à partir de la troisième infraction de jet de projectiles au lieu de deux mises en garde. Une résolution qui ne pouvait pas être adoptée instamment, en urgence, surtout qu'au jour d'aujourd'hui, le P-V de réunion du bureau fédéral de la FAF n'a pas été rendu public. Les membres de la commission de discipline savent-ils au moins que l'effet de rétroactivité n'a pas lieu d'être dans le traitement de ce genre de dossiers. Des clubs, en l'occurrence la JS Kabylie, le CS Constantine et le CRB Aïn Fekroun ont fini par bénéficier d'une remise de peine (leurs galeries ont commis la seconde infraction et le huis clos devait alors être une sanction automatique pour leur prochain match) grâce à cet ingénieux tour de passe-passe alors que la JSS et le MCA, qui ont fini leur match par de graves incidents (on ne laisse pas un dossier ouvert pour le classer par la suite) ont échappé au châtiment de la commission d'Abdelhamid Haddadj qui a fait preuve d'une débordante clémence. Si bien que de mauvaises langues interprètent cette mansuétude par des visées électoralistes que les deux instances (FAF et LFP) ont cautionné devant un parterre d'acteurs pour le moins amusés.