Un long article publi� r�cemment dans la presse quotidienne nationale sur la p�che halieutique ne porte gu�re � l'optimisme si on ne prend pas les mesures n�cessaires pour �viter l'�puisement des stocks de poisson qui s'amenuisent de jour en jour. Il devient de plus en plus manifeste que le poisson n'est pas une ressource in�puisable, que l'on peut exploiter sans tenir compte des effets sur la reproduction de l'esp�ce. Il y a bien longtemps d�j� que nous avions tir� la sonnette d'alarme, dans une contribution � �Vox Populi�, �voquant des esp�ces qui pululaient jadis dans nos eaux territoriales et qui ont disparu ou sont en voie d'extinction. Nous pouvons citer : l'ange de mer, le chien de mer, la gallinette, le maquereau ( kabala), le rouget de roche, le turbot... Le danger de la surexploitation peut nous amener � vivre le m�me cauchemar, apparu d'une fa�on dramatique lors de l'�puisement des p�cheries de �fl�tan� de l'Atlantique en 1930. La surexploitation des ressources marines est due essentiellement � la p�che hauturi�re l�gale et ill�gale sans incidence notable sur le prix de vente au consommateur dans la mesure que les frais financiers g�n�r�s par une p�che intensive iront grever les budgets. Les mesures urgentes de gestion des p�cheries s'imposent si on veut aboutir au rendement optimum compatible avec la conservation des ressources, en vue d'assurer au pays un approvisionnement maximum en produits marins, comme le proposait, au milieu du XXe si�cle, la conf�rence technique internationale des Nations unies pour la conservation de la vie en mer. Les conserveries jalonnaient nos c�tes Il ne faut pas perdre de vue que la p�che en mer est li�e � des activit�s connexes comme la transformation du poisson et des produits d�riv�s. Les conserveries qui, autrefois, jalonnaient nos c�tes ont toutes ou presque disparu. Elles se d�velopp�rent parall�lement aux techniques de p�che. Dans les ann�es soixante-dix, environ un quart ou un peu plus du poisson p�ch� comme la sardine, les anchois, le maquereau et le thon �taient conserv�s selon les m�thodes modernes, notamment fond�es sur des �tudes bact�riologiques. Certaines des conserveries alg�riennes atteignirent un haut niveau de rendement et de qualit�. Leur d�mant�lement a port� un coup fatal � la conservation des produits de la mer. On aurait pu �viter les importations du poisson congel� ou du moins une grande partie si on les avait dot�es d'un �quipement ad�quat et des techniques de r�frig�ration rapide et de cong�lation � basse temp�rature, ce qui aurait permis � ces conserveries de suppl�er au poisson frais (p�riode d'insuffisance ou de fermeture de la p�che) par la conservation pendant de tr�s longs mois. Notre pays, � l'instar des autres Etats du globe, doit s'int�resser davantage aux industries de la p�che par la cr�ation ou le renforcement des structures charg�es des programmes de recherche, d'information dans le cadre g�n�ral de notre politique d'expansion en prenant les mesures n�cessaires pour conserver les ressources de nos eaux territoriales. La derni�re h�catombe qui � touch� le m�rou du c�t� d'El-Kala, ce poisson � la chair tr�s pris�e et menac� d'extinction, est un signe avant-coureur. Certains pays m�diterran�ens, conscients du danger qui se profile � l'horizon concernant cette esp�ce, ont pris les mesures n�cessaires pour r�glementer sa p�che. Le poisson n'est plus cette denr�e in�puisable et sa p�che reste un m�tier dangereux et une aventure incertaine, exerc� surtout par ceux qui, depuis des lustres, vivaient de la mer. ( �bouji bach takoul e rouji�, un idiome qui s'av�re au fil du temps juste !).