Le ministère de l'Education nationale a décidé depuis 2007 de mettre fin à l'utilisation de la craie dans les écoles. Les tableaux blancs et les marqueurs devaient se généraliser dans l'ensemble des établissements scolaires depuis l'année passée. Cependant, certains établissements continuent de travailler avec les tableaux noirs et les bâtons de craie. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les enseignants se sont toujours plaints des maladies professionnelles liées à l'utilisation de la craie. Allergie, asthme, problèmes respiratoires et irritations sont autant de pathologies imputées à la craie. De l'avis du docteur Bekkat, président de l'Ordre des médecins, la craie n'est nocive ni pour l'enseignant ni encore moins pour l'élève. Des maladies professionnelles liées à l'utilisation de la craie, selon le Dr Bekkat, sont très rares. «C'est rarissime de voir un instituteur attraper une maladie liée à la craie même après 50 ans d'enseignement et ceci même avec l'ancien bâton de craie qui était de moindre qualité que celui utilisé actuellement», estime ce médecin. La substance synthétique utilisée aujourd'hui, dit-il, ne représente aucun danger pour les poumons. Par contre, explique-t-il, la saleté des classes des cours est un danger pour les élèves et les enseignants. Cette poussière, selon lui, est porteuse d'acariens qui causent une allergie pour les enfants qui se transforme en asthme et en bronchite. «L'élève et l'enseignant passent beaucoup de temps en classe et respirent cette poussière qui est génératrice de maladies respiratoires et l'utilisation de la craie aggrave l'affection», estime le médecin. Le docteur Sellam, médecin du travail, partage également le même avis. Selon lui, la substance utilisée dans la craie peut seulement être allergique dans certains cas et peut être un peu irritante mais ne cause pas de maladies. Au contraire, dit-il, l'odeur des marqueurs utilisés actuellement est plus nocive que la craie. Cependant, si à Alger et dans les grandes villes, les établissements scolaires des trois cycles ont remplacé les tableaux noirs et les bâtons de craie par des tableaux blancs et des feutres, les établissements de l'intérieur du pays, eux, travaillent toujours à l'ancienne. Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation, de leur côté, affirment vouloir revenir à la méthode de la craie. A condition, disent-ils, que le produit soit de bonne qualité. Le président du Satef justifie cette proposition par la qualité des nouveaux tableaux. Selon lui, «ils ne tiennent même pas un trimestre». Le syndicat de l'Unpef, de son côté, dénonce le budget alloué par certaines APC, 2 000 dinars par classe, pour l'achat des marqueurs. «C'est insuffisant», dit-il. Selon le Satef, un enseignant peut terminer un marqueur en un seul cours. Le syndicat souligne qu'aucune étude n'a été réalisée pour démontrer que la craie est nuisible pour la santé.