A l'initiative de l'Adact, Association pour le développement de l'agriculture de Timizart, commune située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tizi-Ouzou, la grève de deux jours a été suivie par les éleveurs et producteurs de lait. Les protestataires qui sont venus de Souk-El-Had, chef-lieu communal de Timizart ont rallié la ville de Tizi-Ouzou où ils ont tenu un rassemblement. Ce sont les éleveurs et producteurs de lait qui se sont mobilisés en grand nombre. Leur démonstration de force qui, promettent-ils, n'est qu'à ses débuts, s'est voulue à la hauteur du marasme et des problèmes qu'ils vivent au quotidien. Cette action qui a été décidée lors d'une assemblée générale à laquelle ont pris part de nombreux agriculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou et, annonce-t-on aussi, de celle de Boumerdès, est venue en soutien à une plateforme de revendications en 18 points. Des doléances qui résument l'essentiel des problèmes que vivent les professionnels du secteur et essentiellement ceux de la filière lait et bovine dont la plupart sont concentrés dans les localités du flanc nord-est de la wilaya, région qui constitue à elle seule un bassin laitier de la wilaya avec un volume de production journalière de 140 000 litres de lait. A la tête des préoccupations qu'ils sont venus exposer aux pouvoirs publics concernés, figure les coûts exorbitants des intrants (produits d'hygiène, alimentation, santé, engrais...) nécessaires à l'élevage de leur cheptel et de la production du lait. Exemple, ces éleveurs déboursent entre 3 700 et 4 000 dinars pour l'achat de l'aliment du bétail et 850 dinars pour l'achat de la botte de foin. Un produit qui constitue la part essentielle de l'alimentation du bétail élevé en hors sol, en raison de la rareté des espaces réservés au pâturage. Au total, ce sont 11 millions de centimes qui sont nécessaires pour l'élevage d'une vache laitière. En face de ces surcoûts, le seuil fixé par les pouvoirs publics pour la vente du litre de lait paraît insignifiant, il est de 34 dinars, alors que le prix de revient d'un seul litre de lait avoisine les 70 dinars, selon les membres de l'Adact qui revendiquent le plafonnement du prix de vente à 60 dinars, le reste devant être supporté par la subvention versée par l'Etat et qui est fixée à 12 dinars. Les producteurs demandent sa révision à la hausse pour atteindre les 30 dinars. L'endettement et l'assurance figurent aussi parmi les nombreux problèmes posés par les protestataires qui sont venus défendre une liste de 18 revendications qu'ils ont transmise aux différentes autorités concernées.