Etudiants, enseignants et opérateurs économiques de la région étaient au rendez-vous que leur a fixé jeudi dernier le directeur de l'Ecole préparatoire des sciences économiques et de gestion (EPSEG) de Annaba, Mahfoud Benosmane. Il s'agissait de la conférence-débat entrant dans la série de beaucoup d'autres organisées tout au long de l'année universitaire par cette institution du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ainsi, après les grands noms qui s'étaient succédé au pupitre de l'EPSEG dont Issad Rebrab, Mohamed Chafik Mesbah, Abdellatif Benachenhou, Abdelhamid Aberkane, Mohamed Salah Dembri, Hadj Nacer et beaucoup d'autres spécialisés dans une ou l'autre des aspects du monde algérien de l'économie, de la politique, du social et de différents autres secteurs, c'est au tour de Mohamed-Abdou Bouderbala, le directeur général des Douanes algériennes d'intervenir. Il l'a fait ce jeudi dernier sous le regard véritablement intéressé d'un auditoire majoritairement composé de jeunes étudiants et de professeurs mais également de beaucoup d'opérateurs et cadres d'entreprises économiques. Dans son intervention de plus de 1h30, le 1er responsable de l'institution chargée de la sécurité de notre économie aux frontières a pratiquement abordé l'ensemble des questions en relation avec les activités des douanes terrestres, maritimes et aériennes. Les institutions internationales, les relations bilatérales, la mondialisation, l'accord avec l'UE, la Zone arabe de libre-échange (Zale), les facilitations douanières, le dernier protocole algéro-tunisien portant sur un accord du commerce préférentiel signé au début du mois de mars dernier ont figuré tant dans la communication que lors du débat. «On peut lancer quelque chose à partir de l'université de Annaba comme cela s'est fait à Sétif», avait suggéré le big boss des Douanes algériennes. Par cette expression «quelque chose», Dr Bouderbala précise les contours de l'idée qu'il avait exprimée quelques minutes auparavant. Celle de créer au niveau de nos universités, un département de niveau magistral spécialisé en activités douanières. «Nous devons nous préparer à la mondialisation des échanges. Il s'agit d'une nécessité au regard de la libéralisation du commerce avec le processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), de l'accord avec l'UE entré en vigueur en 2005, de la Zale qui a permis une augmentation des échanges interarabes». Le premier responsable de la sécurité économique nationale aux frontières a affirmé que son administration est exposée à des bouleversements. Ce qui, selon lui, aurait imposé une plus grande vigilance pour la protection et la sécurité alimentaire, de la santé des citoyens, de l'environnement et la protection de notre patrimoine identitaire. Il annoncera à ce propos l'installation ce mercredi dernier d'un groupe interministériel pour l'élaboration d'une loi pour la lutte contre la contrefaçon. «Je précise aussi que pour la seule année 2013, notre institution a recouvré 1 000 milliards de dinars en droits et taxes versés en totalité à l'administration des impôts», devait-il ajouter. Tout en soulignant au passage que l'Algérie est quotidiennement agressée par son voisin de l'Ouest qui se trouve être le premier producteur mondial de cannabis. «Chaque jour, des tonnes de produits nobles et subventionnés quittent le territoire national vers le voisin de l'Ouest. En contrepartie, ce dernier inonde l'Algérie de tout ce qui est nocif à la santé de nos populations et à notre économie. Je ne vous apprendrais rien si je vous disais que la Libye est aujourd'hui un arsenal à ciel ouvert. D'importantes quantités d'armes de guerre en provenance de ce pays sont quotidiennement saisies». Devant un auditoire accordant une attention particulière aux propos du DG des Douanes, celui-ci a parlé de recrutement et de formation de douaniers à tous les niveaux de la hiérarchie. Il est allé même jusqu'à préciser qu'annuellement, les douaniers algériens sont nombreux à se rendre à travers divers continents du monde dont les Amériques pour y subir des stages de haut niveau. Il a également indiqué qu'actuellement il y a 21 000 agents et cadres, les effectifs des Douanes algériennes devraient passer à 30 000 durant les prochaines années. A l'issue de cette conférence, qui marque la fin de la série pour cette année 2013/2014, le professeur Benosmane a donné rendez-vous à l'assistance pour la prochaine année universitaire.