Le directeur général d'Algérie Poste exerce encore ses fonctions, selon la ministre de tutelle, hostile par ailleurs à l'ouverture de capital d'Algérie Télécom. Zohra Derdouri annonce le lancement du service universel des télécommunications durant le premier semestre 2015, avec l'octroi d'aides aux opérateurs. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Annoncé par voie médiatique, le changement à la tête d'Algérie Poste n'a pas été confirmé hier par la ministre du secteur, hôte du Forum du quotidien El Moudjahid. «Pour le moment, nous n'avons rien reçu d'officiel», concernant le départ de Mohand Akli Mahloul, dira Zohra Derdouri, indiquant qu'aucune décision n'a été publiée au journal officiel. Certes, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (TIC) tiendra à préciser que la désignation ou la mise en cessation de fonction relèvent des prérogatives des «autorités» et que tout responsable quel que soit son poste est «partant». Ainsi, M. Mahloul est «toujours à son poste», assure la ministre du secteur qui observe néanmoins que le changement est «normal» notamment en cas d'un «essoufflement» que pourrait ressentir tout responsable d'entreprise. Soit, le directeur d'Algérie Poste exerce encore ses fonction quoique Zohra Derdouri n'écarte pas tacitement la possibilité de son départ. Ainsi, elle «rend hommage» à Mohand Akli Mahloul qui «connaît très bien la poste» et devrait être sollicité, consulté en ce sens d'une manière idoine. Certes, la ministre de tutelle reconnaît que la Poste «connaît quelques difficultés» et «n'est pas rentable», une situation qui perdurera même si la tarification des prestations postales était revue «légèrement» à la hausse. Toutefois, elle estime que les revendications socioprofessionnelles (notamment salariales) des travailleurs d'Algérie Poste ont été satisfaites et qu'il s'agit pour eux d'«améliorer» les conditions de travail. Ce faisant, la mise en place d'une banque postale n'est pas encore envisagée, faute de formation suffisante des agents et la nécessité d'une œuvre de modernisation et d'organisation. Par ailleurs, l'hôte d'El Moudjahid a exprimé son opposition à l'ouverture de capital d'Algérie Télécom. «A titre personnel, je suis contre», dira Zohra Derdouri qui invoque notamment une question de «souveraineté» et de «sécurité». Ce n'est pas «la meilleure solution», assure-t-elle-même si elle observe que certaines «fonctions» d'Algérie Télécom pourraient être confiées à d'autres opérateurs. Elle assure qu'elle défendra sa vision si la question est soulevée au niveau de l'exécutif, quoique n'ayant «reçu aucune orientation». Ce faisant, l'intervention de la ministre de la Poste et des TIC au Forum d'El Moudjahid n'a pas été réellement annonciatrice d'une quelconque révolution du secteur. Certes, Zohra Derdouri abordera la question de la certification et de la signature électroniques, au menu d'un projet de loi en cours d'examen parlementaire. Un projet dont l'adoption, attendue prochainement selon le souhait de la ministre, permettra d'avancer dans le développement des échanges électroniques sécurisés, l'e-paiement et les démarches administratives on-line. Cela même si l'invitée d'El Moudjahid insistera à maintes reprises sur les sanctions dont sont passibles les divers intervenants et prestataires économiques dans ce processus. Par ailleurs, la ministre de la Poste annoncera le lancement du service universel des télécommunications durant le premier semestre 2015. Ce service est en fait destiné aux habitants des zones isolées et défavorisées, non couvertes par les réseaux de téléphonie actuels en raison d'une question de «rentabilité», dont certains pourront en bénéficier «les premiers». Ainsi, c'est «l'Etat (qui) prendra en charge le déploiement de ce service», indique Zohra Derdouri qui précise que les modalités et conditions relatives à ce service sont en cours d'étude. Il s'agira en fait d'aider les opérateurs, tous les opérateurs de télécommunications «sans exclusive», à installer les équipements dédiés à ce service. Des aides devraient être consenties sur la base du Fonds national du service universel qui est alimenté par des taxes prélevées sur le chiffre d'affaires des opérateurs de téléphonie (3%). En outre, Zohra Derdouri assurera que le lancement de la téléphonie mobile de quatrième génération (4G) est prévu dès la fin 2015, tout en considérant que ce service n'est que complémentaire aux autres services (téléphonie mobile 3G, ADSL, téléphonie fixe de quatrième génération (4G-LTE) et ne devrait intéresser que les entreprises, car assez coûteux.