Le nombre de personnes vivant avec le VIH et officiellement dépistées ne dépasse pas les 9 000 sur les 25 000 estimées en Algérie. Cependant, une majorité d'entre elles ignore, aujourd'hui, leur maladie et n'accède donc pas aux services de soins, de suivi et de prise en charge nécessaires, indique l'association Aniss de lutte contre les IST/sida et de promotion de la santé. Cette révélation a été faite par l'association dans un communiqué rendu public au terme des travaux d'un séminaire-atelier à Annaba sur l'accès universel des personnes vivant avec le VIH/sida à la prise en charge globale. Organisé par l'association AnisS avec le partenariat du Centre de référence de prise en charge des IST/sida de Annaba, le séminaire a vu la participation des spécialistes du Centre de référence. L'atelier a été animé par le Dr Eric Goemaere, coordinateur régional au niveau de l'Unité médicale de Médecins sans frontières en Afrique du Sud (Samu), jouissant d'une grande expertise dans ce domaine. Cette rencontre scientifique a réuni des équipes médicales et des médiateurs associatifs. Elle a permis de rappeler les orientations du plan stratégique national 2013-2015 en vue du renforcement de l'accès universel à la prise en charge. Elle a également abordé les différentes approches permettant l'extension des services de dépistage, de soins et d'aide à l'observance déjà fournis et leur adaptation aux groupes les plus exposés dans le cadre du continuum de prévention et de soins. Le modèle de décentralisation mis en œuvre par Médecins sans frontières dans différentes régions du monde a été également présenté et discuté lors de ce séminaire. Selon Nacereddine Merzoug, président d'AnisS : «Nous nous inscrivons en droite ligne des orientations du plan stratégique national sur le sida et de l'objectif 90-90-90 de l'Onusida. La même source a ajouté : «Pour que 90% des malades soient justement dépistés et pris en charge convenablement en Algérie d'ici 2020, il est nécessaire de rapprocher et d'adapter les services fournis aux groupes exposés à travers un partenariat des Centres de référence avec les associations engagées.» Le communiqué d'AnisS estime toutefois que «l'Algérie, un des premiers pays de la région à avoir instauré la gratuité de la trithérapie pour les malades dès 1998, a consenti des moyens considérables en vue d'aboutir à un accès universel des personnes vivant avec le VIH/sida à la prise en charge. Dans cette optique, l'association mentionne que l'Algérie comptera d'ici la fin 2015 17 centres de référence de prise en charge des IST/sida, répartis à travers l'ensemble des régions du pays, ainsi que six pôles de référence pour l'élimination de la transmission de la mère à l'enfant. AnisS explique qu'en matière de VIH/sida, «les stratégies nationales et les recommandations internationales militent pour un accès universel au dépistage et aux soins». L'atelier pour l'accès universel à la prise en charge entre dans le cadre d'un projet de renforcement de la réponse au VIH/sida en Algérie mené par AnisS avec l'appui du Centre de référence de prise en charge des IST/sida et de l'organisation Médecins sans frontières (MSF).