L'aide humanitaire a finalement atteint par les airs, dimanche, les zones les plus d�vast�es par les raz-de-mar�e de la semaine derni�re, dans le nord de Sumatra, o� en d�pit des efforts d�ploy�s, le bilan devrait encore s'alourdir du fait des �pid�mies et du d�nuement. Les h�licopt�res am�ricains et indon�siens charg�s de vivres et d'eau potable, qui se sont pos�s pour la premi�re fois sur la c�te nord-ouest de l'�le indon�sienne, ont �t� assaillis par des rescap�s affam�s. Plus de la moiti� des 129 817 morts officiellement recens�s dans toute l'Asie du Sud ont p�ri sur cette c�te, la plus proche de l'�picentre du s�isme de magnitude 9 � l'origine des raz-demar�e. Selon les Nations unies, deux semaines suppl�mentaires seront n�cessaires pour venir en aide � tous les villages d�vast�s, ce qui laisse le champ libre � la faim, � la d�shydratation et aux affections en tous genres. L'Unicef a d'ores et d�j� signal� la mort de plusieurs enfants atteints de pneumonie dans la province d'Aceh. Pr�s de Banda Aceh, chef-lieu de la province, la fr�n�sie suscit�e par l'arriv�e de l'aide a contraint les �quipes de secours � renoncer aux distributions. Quelques h�licopt�res ont essay� de se poser dans les villages c�tiers aux alentours de Banda Aceh, mais la foule, qui a d�sesp�r�ment besoin de vivres, les a emp�ch�s d'atterrir, d�plore le Programme alimentaire mondial (Pam). Jan Egeland, responsable de l'aide d'urgence aux Nations unies, a �valu� � 1,8 million le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance alimentaire. Dans les trois jours, 700 000 Sri-Lankais devraient en b�n�ficier, a-t-il pr�cis� ajoutant que la t�che serait plus longue pour le million d'Indon�siens dans la m�me situation. "Les choses s'arrangent lentement" Au Sri Lanka, o� le bilan avoisine les 30 000 morts, des inondations dues aux pluies torrentielles sont venues s'ajouter au calvaire des rescap�s. On reste par ailleurs sans nouvelles de nombreuses �les des archipels indiens d'Andaman et de Nicobar. En Indon�sie, en revanche, le porte-avions Abraham Lincoln, qui a jet� l'ancre au large de Sumatra, a apport� un net regain d'optimisme. "L'arriv�e du navire am�ricain avec des h�licopt�res qui ont �t� en mesure d'atteindre la c�te ouest constitue un changement majeur", a soulign� Michael Elmquist, coordonnateur des op�rations de secours de l'Onu en Indon�sie. "La situation logistique se pr�sente nettement mieux qu'il y a quelques jours (...) Les choses s'arrangent lentement", a-t-il poursuivi. Le capitaine Larry Burt, commandant d'une unit� h�liport�e du porte-avions Lincoln, a dit avoir vu des cadavres d�river jusqu'� 20 milles du rivage. "C'est indescriptible", s'est-il exclam� de retour d'une mission sur la c�te occidentale. "Sur les hauteurs, on voit des gens qui agitent des drapeaux pour qu'on les rep�re. Mais il y en a tellement qu'on ne peut pas s'arr�ter � chaque fois." Dix touristes retrouv�s vivants � Weh L'ann�e 2005 a apport� de nouveaux engagements financiers, le Japon ayant promis un demi milliard de dollars tandis que Washington, avec 350 millions de dollars, multipliait par dix sa contribution initiale, portant les promesses de dons � deux milliards de dollars (pr�s d'un milliard et demi d'euros). Aussi importante soit-elle, la mobilisation humanitaire internationale reste confront�e au v�ritable cauchemar logistique qui consiste � acheminer l'aide � pr�s de cinq millions de sans-abri. "Le carnage est d'une ampleur qui d�fie l'entendement", a d�clar� George Bush, qui a d�p�ch� son fr�re Jeb, gouverneur de Floride, ainsi que le secr�taire d'Etat Colin Powell dans la r�gion, dimanche. Washington a en outre envoy� 1 500 soldats au Sri Lanka. Kofi Annan est quant � lui attendu jeudi en Indon�sie o� il lancera probablement un nouvel appel � la mobilisation internationale. Qualifiant la catastrophe de "plus grande trag�die � laquelle nous ayons �t� confront�s", le secr�taire g�n�ral de l'Onu a estim� que la reconstruction pourrait prendre jusqu'� dix ans. A Calang, � 150 km au sud de Banda Aceh, les autorit�s ont tout simplement renonc� devant l'ampleur de la t�che, 70% des quelque 10 000 habitants ayant trouv� la mort. "Il n'y aura plus jamais de vie ici", a tranch� Alwi Shihab, ministre indon�sien des Affaires sociales, ajoutant que plusieurs villages avaient connu le m�me sort. Outre l'Indon�sie qui a pay� le plus lourd tribut � la catastrophe, 12 pays ont �t� directement frapp�s. L'Inde, qui a refus� l'aide internationale, d�plore pr�s de 15 000 tu�s et 5 000 personnes, dont de nombreux touristes, ont trouv� la mort en Tha�lande. Au nombre des pays europ�ens les plus touch�s, la Su�de a r�duit dimanche d'un tiers le nombre de ses ressortissants disparus. Au terme de multiples v�rifications, le total a ainsi �t� ramen� de 3 686 � 2 915 disparus. Stockholm avait auparavant estim� qu'un millier de Su�dois avaient pu trouver la mort dans la catastrophe. Dix touristes �trangers, venant de Grande- Bretagne, du Canada, du Japon, des Pays-Bas et de Suisse ont par ailleurs �t� retrouv�s vivants sur la petite �le de Weh, au large de la province d'Aceh.