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Tunisie
Vers la dislocation du parti de Beji Caïd Essebsi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 10 - 2015

De Tunis, Kattou Mohamed
Où va la Tunisie ? Bien malin qui peut répondre à cette question qui taraude depuis plus de quatre ans les méninges de tous les Tunisiens.
Non contents de l'évolution de la situation sous le régime islamiste, sans se départir de son calme et de son expérience consommée en matière politique, Béji Caïd Essebsi, qui avait, pourtant, annoncé faire ses adieux à la politique, n'a pas résisté à la tentation sous prétexte de sauver la Tunisie. Un parti a été créé sous sa présidence en 2012 réunissant de nombreux opportunistes (anciens du RCD dissous, gauchistes, laïcs, syndicalistes, anciens destouriens et même islamistes déçus par la gestion nahdhaoui). Ceux-ci ont vite fait d'y adhérer pour «assurer» un équilibre politique propre, à leurs yeux, à sauver le pays en déperdition.
Les rangs du parti grossissent pour en faire la première formation politique du pays et bénéficier d'un vote-sanction qui, aux législatives, a pénalisé le parti islamiste pour sa gestion désastreuse des affaires de l'Etat durant les deux années de son règne. Son fondateur, Béji Caïd Essebsi a, subitement, repris goût à la politique pour se porter candidat à la présidence de la République alors que les structures du parti n'avaient pas encore été mises en place. Du coup, Nidaa Tounès se voit porté à la présidence de la République et à celle de l'Assemblée pour avoir les coudées franches dans la conduite des affaires du pays durant les cinq prochaines années. Cependant, il a crié victoire occultant ses dissensions internes qui n'ont pas tardé à sortir du cadre restreint de l'enceinte du parti et devenir le sujet de discussion de tous les Tunisiens, bien avant l'échéance électorale. Aujourd'hui, le parti est à la croisée des chemins. Le départ de son chef charismatique pour Carthage a aiguisé les appétits des petits chefs tel le secrétaire général, Mohsen Marzouk, qui, après un bref passage au palais présidentiel, est revenu comme secrétaire général.
Ce poste l'a fait grandir et il n'en démord pas, criant sur tous les toits qu'il est le patron du parti et affichant sa parfaite opposition au vice-président du parti, «l'indiscipliné» Hafedh Caïd Essebsi (le fils du président de la République). En effet, ce dernier n'attend pas les instructions pour sillonner le pays et tenir des réunions sans l'aval de sa direction. Il est allé jusqu'à déclarer que Nidaa Tounès n'a aucune direction légitime dès lors qu'il n'est pas parvenu à tenir son congrès. Chacun s'appuie sur des militants qui lui sont fidèles pour que surgisse un bras de fer entre les deux hommes qui ne se dérangent plus de laver leur linge sale en public. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et fait réagir le président de la République (en tant que président d'honneur) pour tenter de réconcilier les deux hommes et de colmater les brèches. Peine perdue.
La réunion, tenue mercredi dernier au palais de Carthage, n'a abouti à rien et les deux hommes ont été renvoyés «dos à dos». Pire encore, Mohsen Marzouk s'est vu, même, désavoué par le président de la République qui n'a pas annoncé au peuple «la bonne nouvelle» promise deux jours auparavant par le secrétaire général du parti. Les tentatives de réconciliation ne se sont pas arrêtées à ce stade puisque les députés de ce parti ont tenu, jeudi, une réunion avec le ferme espoir de limiter les dégâts dans le but de trouver une issue heureuse qui permette de tenir le congrès du parti dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions. Pour bon nombre d'observateurs, c'est l'impasse pour ce parti qui irait tout droit vers la division, et du coup, faire le jeu du parti islamiste à l'Assemblée où il détient 69 sièges. Le grand perdant n'est autre que la Tunisie qui, depuis la victoire de Nidaa Tounès aux législatives, n'a pas avancé d'un «iota» au grand dam de la population.
Victorieux, mais sans gouverner à sa guise, ce parti est, aujourd'hui, la cible privilégiée de ceux qui l'ont porté au pouvoir et qui le tiennent pour unique responsable de la réussite ou des déconvenues. Presque une année après les élections, le pays stagne s'il ne recule pas dans certains secteurs en raison de l'incompétence de certains ministres comme l'a avoué le chef du gouvernement Habib Essid, en personne. Cela conduirait-il le pays vers un remaniement ministériel ou vers la formation d'un nouveau gouvernement au sein duquel Nidaa Tounès revendiquerait une part plus grande du gâteau ? Entre-temps, réussira-t-il son opération de sauvetage ? Cela pourrait coïncider avec la tenue de son congrès qui élirait une direction légitime. En attendant, le gouvernement souffre de l'absence de cohésion entre les divers partis politiques et des dissensions secouant le parti majoritaire qui, contrairement à ce qu'on rencontre dans toutes démocraties, n'arrive pas à avoir une politique claire pour conduire les affaires du pays.
Pour l'heure, les dirigeants de Nidaa Tounès portent peu d'intérêt aux problèmes dont souffre la Tunisie. L'important, pour la plupart d'entre eux, serait de s'assurer une place au soleil au sein même du parti. Cela est d'autant plus grave que la Tunisie s'apprête à vivre deux années (2016 et 2017) des plus difficiles. Deux années au cours desquelles l'Etat doit faire face au remboursement de 8 milliards de dollars au titre des services de la dette, outre les engagements intérieurs au titre des augmentations des salaires qui viennent d'être dénoncées par Christine Lagarde qui, de ce fait, ne semble pas très chaude pour perpétuer le soutien du FMI à la Tunisie.


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