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A FONDS PERDUS
Big Brother, le s�rail et la d�mocratie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 02 - 2005

Ce n'est pas encore la chute du "Mur de Berlin", mais cela y ressemble. Associ� � la "mission Sbih", le propos, au demeurant in�dit et courageux, de M. Ali Tounsi � l'endroit du mode d'habilitation des cadres sup�rieurs constitue, du moins dans l'�nonc�, une rupture avec des pratiques s�culaires qui, dans le contexte de l'Etat toujours gestionnaire, n'�pargnent encore ni la haute fonction publique ni les staffs dirigeants des entreprises publiques.
Nous croyons y d�celer au pire de la na�vet�, certainement de la bonne foi. Il a �t� lui-m�me victime de r�glements de comptes qui, de "d�gradation en d�gradation", l'ont pouss� � refuser une retraite dor�e pour une mutation dans le Grand Sud. Le modeste serviteur des lecteurs du Soir qui signe ses chroniques tous les mardis a �t�, un jour de l'�t� 1983, contraint de quitter le seul quotidien o� il pouvait exercer son m�tier parce qu'un grand patron de l'arm�e, du plus haut niveau, n'avait pas appr�ci� son compte rendu, ses "minutes" d'un proc�s de justice, pourtant public. Lui aussi avait �t� victime des r�glements de comptes du s�rail. Il garde aujourd'hui, pr�cieusement encadr� dans sa salle d'attente, la "une" du quotidien lanc� dix ans plus tard par "son pr�venu". Elle indiquait, � l'endroit de l'ancien inquisiteur, poursuivi devant le tribunal militaire : "le dossier de x est vide". Il n'est donc pas �tonnant que le patron de la police nationale r�pugne � croiser encore des libelles, des corbeaux, des mouchards et des d�lateurs. Pour �viter les pertes de m�moire, il convient de rappeler que tous les hommes du s�rail en ont fait les frais, les uns contre les autres, et que tous en ont souffert : Bouteflika (via feu Zitouni et sa Cour des comptes), Chadli (via les janvi�ristes), Boudiaf (via la maffia politico- financi�re) Zeroual (via une campagne m�diatique f�roce contre ses proches collaborateurs) et d'autres. Aucun responsable alg�rien n'a �chapp� � un moment ou un autre de sa carri�re � une pers�cution, un "r�glement de comptes" ou une "chasse aux sorci�res". M�me Joseph Fouch�, l'inamovible ministre de la Police de la R�volution fran�aise (oui, il faut respecter toutes les R�voltions), r�put� impitoyable dans sa r�pression, consid�rait, lui aussi, que "prendre pour base de votre opinion des d�nonciations vagues provoqu�es par des passions viles (…) serait favoriser un arbitraire qui r�pugne autant (au) cœur qu'� l'�quit�". Au-del� de la fonction, ce sont les m�canismes et le terreau politique qu'il importe de d�fricher et de d�manteler. Boumediene avait r�ussi la prouesse de compenser le vide manag�rial par un subtil compromis entre "cadres techniques et cadres politiques" qui contente � la fois les d�tenteurs du savoir, porteurs de dipl�mes, et ceux de la l�gitimit� r�volutionnaire, porteurs d'un besoin de restauration de certaines identit�s perdues. Chadli troquait la paix sociale contre la rente jusqu'� ce que la brusque d�pr�ciation des cours du brut vienne r�tr�cir le cercle des pr�tendants au partage du g�teau. Ce fut alors l'article 120. Depuis, le renouvellement des sph�res de gestion et de direction de la chose publique ob�it aux m�mes m�canismes de cooptation oligarchique, renti�re, discr�tionnaire et bureaucratique. Comment ? Me Ali Yahia Abdenour livre une premi�re explication de fond : "Le pouvoir laisse � la police le soin de r�pondre de fa�on sommaire et toujours brutale � la question politique pos�e par les partis, les associations, les syndicats, les manifestants. Le r�gime politique se maintient par l'encadrement policier de la population, la d�lation r�mun�r�e qui cr�e un climat malsain en suscitant des vocations de d�nonciation et la r�pression des contestations". D'autres l'ont dit avant nous, on se surprend aujourd'hui � se demander si l'ind�pendance n'a pas assis un ou des pouvoirs en lieu et place d'un Etat. Une telle piste a le m�rite d'expliquer l'absence de m�ritocratie. En effet, pour que la notion de m�rite conserve un sens, il faudrait que nul ne puisse construire sur le seul h�ritage de la fortune de ses parents ou que toutes les choses soient �gales aux niveaux les plus �vidents de l'�ducation des enfants ou de l'acc�s aux charges publiques. Tr�ve d'id�alisme : cette �galit� suppose une redistribution constante des richesses qui permette de r�duire significativement et en permanence les in�galit�s r�elles. En r�alit�, le m�ritocratisme affich� et la th�orie de l'�galit� des chances qu'on lui associe — elle est essentiellement engendr�e par le populisme et demeure alors fortement virtuelle —ne rel�vent, dans les faits, que du pouvoir qu'exercent sans partage la "main invisible" et les "gorges profondes" dans la r�partition de la rente. Historiquement, ce qui a d�cid� la haute bourgeoisie et la noblesse, longtemps anti-intellectualistes, � inscrire leurs prog�nitures dans des �tablissements d'enseignement sup�rieur, c'est essentiellement l'esprit �galitariste des ann�es 30 puis de l'apr�s-guerre. Une conjoncture qui a contraint la bourgeoisie � asseoir sa domination sur la sanction sociale de la comp�tence, du dipl�me. Elle sacrifiait ainsi aux vertus de la m�ritocratie. En Alg�rie, l'�cole sert de moins en moins � l'�l�vation g�n�rale des qualifications, � l'augmentation de la productivit� globale du pays ou � la r�duction des in�galit�s. La scolarit� locale s'apparente � des campagnes d'alphab�tisation relative. Le constat est s�v�re, mais nous tenons � le dire. L'allongement des scolarit�s, faute de d�bouch�s professionnels, et la "massification" de l'enseignement sup�rieur ont hiss� � des degr�s sup�rieurs les in�galit�s d'acc�s au savoir d�volu aux seules institutions �trang�res d�sormais r�serv�es aux enfants de la nomenklatura dans la perspective d'une reproduction s�lective des "�lites" suivant des logiques de type familial et patrimonial. La soci�t� capitaliste de type familial, "� l'italienne" ou f�odale, qui se profile � l'horizon comprend les h�ritiers, qui se contentent de bien na�tre (ou de bien se marier), les entrepreneurs et les dirigeants d�tenteurs d'atout-Etat. Les grands noms de ce capitalisme tiennent cependant � un "Bottin Mondain" de quelques pages. Ils parviennent � monter des fortunes et, incidemment, � asseoir des pouvoirs plus ou moins larges non pas tant du fait de leur esprit d'entreprise que de leur aptitude � p�n�trer et � profiter d'un syst�me pervers de relations et de copinage aux multiples facettes. L'argent de l'Etat, acquis sous forme de subventions, de cadeaux fiscaux, de march�s publics ou d'appuis politiques reste leur seule source d'accumulation. A. B.

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