Les transporteurs sont en col�re. Ils refusent d'endosser � eux seuls la responsabilit� de la hausse des prix du transport des voyageurs et des marchandises. Hier, lors d'une conf�rence de presse tenue � la station du Caroubier, o� se trouve le si�ge de l'Union nationale des transporteurs (UNAT), les conf�renciers n'ont pas h�sit� � tirer � boulets rouges sur les pouvoirs publics, consid�rant par l�, qu'"ils sont loin de la r�alit�". Ainsi, la rencontre avec la presse, anim�e par le pr�sident de l'UNAT avec d'autres membres du bureau, a eu pour principal ordre du jour trois principales questions : la nouvelle tarification, l'organisation du secteur et les accidents de la circulation. Il n'en demeure pas moins que la question des prix �tait le th�me dominant de cette rencontre. A ce titre, les membres du bureau national des transporteurs ont fait savoir que "cette situation engendr�e par la hausse des prix du transport des voyageurs et des marchandises incombe en premier lieu aux pouvoirs publics". "Pour notre part ne faisons malgr� nous que subir au m�me titre que les usagers cette augmentation. En tant que professionnels du secteur, nous avons saisi � deux reprises le minist�re des Transports, � savoir le 14.04.2004 et le 07.06.2004 pour d�battre de la question, mais aucune suite n'a �t� r�serv�e � nos dol�ances. Face � cette situation et pour �viter une �ventuelle crise qui pourrait d�boucher sur l'irr�parable, le bureau de l'UNAT a conseill� � ses adh�rents l'application provisoire d'un tarif de 1DA/km/voyageur, en attendant qu'une �tude judicieuse soit �labor�e par les instances concern�es. H�las, rien n'a �t� fait dans ce sens. Depuis 1990, le prix du carburant a augment� treize fois, alors que les autres charges n'ont jamais �t� revues � la baisse poussant ainsi les transporteurs � revoir � la hausse la tarification dont la cons�quence directe est d�nonc�e par les usagers. Dans tous les pays du monde, l'Etat r�gulateur intervient pour mettre de l'ordre dans le secteur des transports pour �viter que les retomb�es d'une quelconque augmentation ne soit support�es par les seuls usagers. Chez nous rien de cela n'a �t� fait. On d�cide d'augmenter le prix des carburants le reste ne les int�resse pas. Figurez-vous qu'� l'int�rieur du pays des routes sont bloqu�es et des manifestations �clatent pour la simple raison que le transporteur du village a augment� d'un dinar sa tarification. Au niveau de l'UNAT, on veut �viter que ce genre de situation se produise", explique le pr�sident de l'UNAT. Un autre membre de cette m�me organisation n'a pas �t� par trente-six chemins pour dire que "ceux qui d�cident de ces augmentations sont loin de la r�alit�, qu'ils ne prennent jamais le bus pour se d�placer et savoir ainsi ce qui se passe sur le terrain". Dans un autre registre, les animateurs de cette organisation qui revendique 9 000 adh�rents dont des transporteurs de voyageurs et de marchandises ont indiqu� en cette occasion que "les professionnels du secteur sont victimes de la d�r�glementation du secteur o� l'anarchie r�gne en ma�tre absolu". "A qui la faute ? Pourquoi cet acharnement � vouloir sanctionner le transporteur (l'employeur) lorsque la faute est commise par le chauffeur", se demande ce membre du bureau national de l'UNAT En somme, cette conf�rence de presse se veut �galement un message fort que les animateurs de cette organisation professionnelle ont voulu transmettre aux pouvoirs publics, revendiquant en premier "la mise en place d'un plan directeur dans le domaine du transport � l'image de tous les autres pays qui consid�rent que ce secteur est un segment tr�s important dans le d�veloppement �conomique et social". "Nous voulons que les choses soient totalement d�finies, que chacun joue pleinement son r�le et que la notion du professionnalisme soit la ligne de d�marcation de tous les intervenants dans ce secteur", conclut-on. Abder Bettache