La représentation a eu lieu deux fois au TNA à Alger. El mestour signifie «le discret». C'est une pièce adaptée de l'œuvre théâtrale el tragaluz (la lucarne), écrite par Antonio Buero Vallejo. Ce dernier, auteur espagnol, a commencé sa carrière artistique par la peinture. Pendant la guerre civile, il est aide médical dans l'armée républicaine. Il est condamné à 6 ans de prison. Il va user de symbolisme pour critiquer Franco. En1949 il est élu à l'Académie espagnole des lettres. Pour la distribution de la pièce El Mestour, nous avons Rachid Djerrourou dans le rôle du père. Aïssa chouat campe le grand frère, Kamina Mokhtar joue la maman. Mohamed Benkassaria, c'est le jeune frère et Ikram Bouchoucha incarne la petite fille et la secrétaire. Le scénario est de Mohamed Benkassaria. Ce dernier est aussi le metteur en scène. Quant au coaching et à la production, ils sont assurés par Missoum Laroussi, président de la Coopérative des amis de l'art. L'histoire que narre cette pièce a pour cadre la décennie noire. Ce sont beaucoup plus les retombées néfastes sur les relations au niveau du tissu familial qui sont dénoncées que la violence perpétrée contre les personnes. L'auteur met en scène une famille, somme toute normale, unie, dont les membres vivent ensemble. Un événement grave vient bouleverser cette quiétude apparente. Le grand frère qui est censé protéger ses parents, son cadet et sa petite sœur se trouve être la cause du malheur dont ses proches vont être victimes. Sur un coup de tête, sans crier gare, il va s'emparer des économies de toute une vie de la famille et s'enfuir sans donner signe de vie, pour mener la belle vie et gaspiller cet argent en compagnie de personnes peu recommandables. Le père ne supporte pas le choc. Il va sombrer dans la folie. La pauvreté s'installe durablement dans la maison. Par effet de conséquence, la petite sœur tombe malade victime d'une carence alimentaire. Le voleur finit par revenir et la confrontation avec les membres de la famille est violente. La pièce a pour ambition de dénoncer les dégâts causés à la cellule familiale par la décennie noire. Les dialogues font une allusion à peine voilée au matérialisme sidérant qui gangrène la société algérienne malgré la tradition ancestrale de solidarité et de générosité qui ont fait la fierté de la famile musulmane. La coopérative «les amis de l'art» en est à sa 13e production en 7 années d'existence. Elle a commencé par el ayta et Akd el djouher"(adaptations de Benguettaf) qui ont connu un grand succès. On peut parler aussi de Bouarara (une création dont le texte est signé Guérine Abdelkader). Suivront Si el hani de karim houari, La voie lactée présentée à Carthage, et Lala aziza consacrée par le 1er prix du Festival du théâtre professionnel à Alger.