Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, est catégorique : «Notre rôle, en tant que ministère de l'Intérieur, s'agissant des prochaines élections législatives et locales, se limitera à la seule préparation matérielle.» Il rejoint, ainsi, son Premier ministre Abdelmalek Sellal qui, la veille, affirmait également que la mission de son gouvernement consiste à «assurer le bon déroulement des prochaines élections». Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Bedoui s'exprimait ainsi, hier dimanche, au cours d'une conférence de presse qu'il animait à la fin de la traditionnelle rencontre annuelle, gouvernement-walis, qui s'est tenue durant deux jours au Palais des Nations à Club-des-Pins. Le ministère de l'Intérieur qui, de tout temps, a été l'autorité qui organise, en amont et en aval, toutes les élections, se voit désormais «secondé» par la nouvelle Haute Instance indépendante de surveillance des élections que préside l'ancien ministre et ex-conseiller à la présidence, Abdelouahab Derbal. Pour Bedoui, «cette instance est totalement indépendante, y compris financièrement, et n'a aucun lien avec l'administration», entendre le gouvernement. Une instance qui, de par le fait que ses membres soient tous désignés par Bouteflika, a suscité de fortes réserves de la part de certains partis de l'opposition. «Moi, je n'aime pas ces classifications et ces désignations de partis entre opposition et partis du pouvoir. Je préfère parler de partenaires politiques algériens. Nous concernant, nous allons travailler dans le strict cadre de la loi et des instructions de Son Excellence le président de la République», dira encore le ministre de l'Intérieur. Se voulant rassurant à l'endroit de l'opposition, il ajoutera que «le seul garant de l'intégrité et de la régularité des prochaines élections reste la Constitution qui a prévu des mécanismes, dont la Haute Instance de surveillance des élections qui n'existe dans aucun autre pays à travers le monde». Concernant la préparation globale des prochaines élections, Noureddine Bedoui révélera que son département a déjà soumis pas moins de 80 textes, entre lois et décrets, et qui sont en cours d'examen au niveau du gouvernement. Cela étant, et dans tous les cas, «les élections auront lieu dans les délais, même si certaines parties veulent les retarder», tranchera le ministre de l'Intérieur qui, toutefois, affirmera que s'agissant de la date de la tenue des élections, notamment législatives, cela reste du seul ressort du président de la République. Sur un tout autre plan, le ministre de l'Intérieur fera savoir que son département soumettra, prochainement, au gouvernement le projet du nouveau code communal et de wilaya. Ce texte de loi clé devait d'ailleurs être révisé pour le mettre en conformité avec la nouvelle Constitution de février 2016. «Nous avons profité de cette occasion pour l'adapter aux nouvelles réalités de l'heure pour répondre aux préoccupations des citoyens.» Entre autres nouveautés révélées par le ministre de l'Intérieur, «doter le secrétaire général de l'Assemblée populaire communale de grandes prérogatives (...) le poste de président de l'APC étant, lui, politique avant tout». Ce nouveau code doit, par ailleurs, grandement s'inspirer des recommandations de cette rencontre de deux jours, entre le gouvernement et les walis. Bedoui ne veut apparemment pas que toutes ces recommandations, «qui contiennent des propositions concrètes car inspirées de la réalité quotidienne sur le terrain», demeurent lettre morte. Il annoncera, d'ailleurs, l'installation d'une «commission gouvernementale, sous l'égide du Premier ministre, qui sera chargée du suivi et de l'application de ces recommandations». Il a, enfin, annoncé que s'agissant des élus locaux injustement incarcérés, «200 sur 500 ont déjà été réhabilités». «Une police de proximité urbaine sera mise sur pied» Le ministre de l'Intérieur évoquera, également, dans sa conférence de presse, une question d'une extrême importance : la sécurité dans les nouvelles cités urbaines. Il s'agit, en effet, de faire face à l'insécurité dans certains pôles urbains nouvellement construits et qui, dans plusieurs cas, ne sont dotés d'aucune structure sécuritaire pourtant nécessaire à la sécurité, à la sérénité et à la quiétude de leurs nouveaux occupants. Il semble bien, à ce propos, que le gouvernement envisage d'opter pour la création d'un nouveau corps, la police de proximité, pour juguler le fléau de la violence dans les nouveaux quartiers et cités. «Concernant la police de proximité, nous avions eu déjà un projet qui était prêt. Nous allons le soumettre au gouvernement. Nous avons un potentiel urbain très vaste, nous avons des cités nouvelles et notre préoccupation, c'est la sérénité de nos cités», affirmera, en effet, le ministre de l'Intérieur.